Perpignan : On a inventé “l’arbre solaire” qui recharge votre smartphone

Recharger son smartphone, sa trottinette ou son ordinateur gratuitement en extérieur : c’est l’idée commercialisée par la société Elio’s, créée par des anciens étudiants de l’université de Perpignan et récompensée dans le cadre des budgets participatifs de la région Occitanie. Plusieurs collectivités ont déjà acquis l’un de ces “arbres solaires” pour offrir ce service à leurs habitants.

L’idée a germé en 2019 lors d’un cours de master 1 sur l’entrepreneuriat, à l’université de Perpignan. Il faut dire que le “centre du monde”, selon la formule de Salvador Dali est aussi épicentre du nombre de jours d’ensoleillement – 7e ville de l’Hexagone, avec pas moins de 2 465 journées de soleil, selon Futura Science. Le solaire y est donc une vraie ressource à exploiter. C’est ce qu’ont fait Pierre Bonnet, désormais ingénieur en énergie, et deux autres acolytes, en créant Elio’s, société spécialisée dans les “arbres solaires”.

Point de recharge totalement gratuit

Le principe est simple : “C’est une structure en forme d’arbre équipée de panneaux photovoltaïques au bout des branches. Un point de recharge totalement gratuit. C’est un circuit court de l’énergie qui est distribuée gratuitement à ceux qui en ont besoin à travers des prises intégrées dans la structure.” Téléphones portables, ordinateurs, trottinettes, fauteuils roulants pour handicapés… Hormis une voiture électrique qui a besoin, elle, d’un grosse puissance, on peut recharger presque tout ce qui fonctionne à l’électricité.

Une production à plus grande échelle espérée

Cet outil est destiné aux étudiants d’un campus ou, en ville, aux passants qui en ont un besoin urgent. C’est gratuit mais cela un coût : environ 50 000 € l’arbre solaire. Ce sont avant tout les collectivités qui sont le plus intéressées à offrir ce service. “C’est un produit très modulable avec des aménagements possibles”, souligne Pierre Bonnet, co-gérant d’Elios présente ce week-end au salon Eco-Maison à Perpignan. Et dont le prix pourra baisser si les ventes se multiplient et que la production se fait à plus grande échelle.

Budgets participatifs : la Région Occitanie alloue 150 000 € à Elio’s

Créer la société en 2020 s’est fait naturellement après que les jeunes entrepreneurs ont réalisé leurs stages en master 1 (un mois) et master 2 (six mois) sur le projet de l’arbre solaire. Un prototype a d’abord été installé et testé sur le campus de l’université Via Domitia de Perpignan à l’été 2019.

“En février 2020, nous avons obtenu une aide de la Région Occitanie de 150 000 € pour développer, faire fabriquer et commercialiser quatre arbres solaires. Aujourd’hui, trois sont créés, un au lycée Christian-Bourquin, à Argelès-sur-Mer qui doit en accueillir un second. Il y a le prototype campus Moulin à Vent de l’UPVD (Perpignan) ; un au campus Mailly UPVD en centre-ville de Perpignan : c’est un arbre mural que nous avons fait réaliser sur-mesure en façade et un au parvis de l’Hôtel de Ville de Rivesaltes ; c’est le maire, un ancien des arts et Métiers, qui l’a designé ! Il a la particularité, cet arbre, d’être en autonomie, avec une batterie, c’est-à-dire qu’il n’est pas raccordé au réseau…”

La fabrication se fait en circuit court

Circuit court aussi pour la fabrication de cette structure. Pour ce chantier, Elio’s a mobilisé des acteurs locaux “que ce soit pour la fabrication et l’usinage des branches en acier (STI + Sobat), les travaux de maçonnerie (Bâti Béton Sanchez + TPBM), l’installation structurelle et électrique de l’arbre (Solartis), les bancs de l’aménagement (Siècles Décoration), les outils de communication (Acti-Protec et MégaHertz), le matériel électrique (Comeca et Legrand)”.

Des lieux de vie, de rendez-vous…

Toujours selon Pierre Bonnet, d’autres municipalités sont intéressées. “Nous sommes en pourparlers”, dit-il. Cela coûte cher notamment à cause de l’usinage de l’acier et aussi la partie maçonnerie avec des fondations assez costaudes de 3 mètres par 3 mètres sur 1 mètre ; ça chiffre vite.” Il ajoute :“Les retours des utilisateurs sont positifs. Les gens s’en servent. Et au-delà de la distribution de l’électricité, on a aussi réussi à redynamiser socialement avec ces arbres qui deviennent des lieux de vie ; de rendez-vous, etc. Des endroits le plus souvent situés sur une place minérale…” 

Olivier SCHLAMA

  • Un écran de communication permet de diffuser des informations relatives à la vie environnante du site (événements locaux, informations…) ; de publier les données de production d’électricité de l’arbre ; de proposer du contenu didactique pour sensibiliser aux enjeux du développement durable, de la transition énergétique et du changement climatique.

Les budgets participatifs avec Dis-Leur !