Démographie : Avec six millions d’habitants, l’Occitanie 4e région la plus peuplée de France

Population municipale des communes au 1er janvier 2021 et évolution annuelle moyenne 2015-2021. Document : Insee Occitanie.

Entre 2015 et 2021, plus de 40 000 habitants se sont installés chaque année dans notre région. La Haute-Garonne et l’Hérault sont les départements les plus peuplés, principalement grâce donc à l’excédent migratoire. “L’attractivité se renforce dans certains départements ruraux”.

Elle avait déjà la taille d’un pays, l’Occitanie en a désormais la population. L’Occitanie, c’est treize départements et plus de six millions d’habitants. Au 1er janvier 2021, l’Insee, l’Institut de la statistique l’affirme, chiffres à l’appui : + 0,7 % par an entre 2015 et 2021 ; soit environ 41 300 habitants supplémentaires chaque année, l’équivalent d’une commune comme Castres.

Derrière Île-de- France, Auvergne-Rhône-Alpes et Nouvelle-Aquitaine

Au 1er janvier 2021, 6 022 176 personnes résident en Occitanie qui devient la 4e région la plus peuplée de France “grâce à un fort excédent migratoire alors que les naissances et les décès s’équilibrent sous l’effet de la baisse de la fécondité et du vieillissement de la population”, ont analysé ses spécialistes. Notre région se situe juste derrière Île-de- France, Auvergne-Rhône-Alpes et la Nouvelle-Aquitaine, talonnant cette dernière et dépassant les Hauts-de-France pour la première année.

Population en hausse en Ariège, Aude, Gard, Hautes-Pyrénées, P.-O., Tarn et Tarn-et-Garonne

Deux des treize départements d’Occitanie sortent classiquement du lot : la Haute-Garonne (1,434 367 habitants) et l’Hérault (1,201 883 habitants) dont “la population augmente le plus vite”. Malgré la dégradation des soldes naturels (le rapport naissances/décès), la population augmente en Ariège (154 596), dans l’Aude (376 028), le Gard (756 543), les Hautes-Pyrénées (230 956), les Pyrénées-Orientales (487 307), le Tarn (393 572) et le Tarn-et-Garonne (263 377). Et reste quasiment stable dans les autres départements de la région.

Au niveau des villes, l’Insee le confirme là aussi : “La population progresse fortement dans les communes de Toulouse et de Montpellier qui franchissent respectivement les seuils de 500 000 et 300 000 habitants.” Mais, à l’inverse, elle recule à Nîmes et à Perpignan, les deux autres communes de plus de 100 000 habitants de la région.

L’effet d’un fort excédent migratoire

Photo : l’Arbre Blanc, à Montpellier. Olivier SCHLAMA

En Occitanie, les arrivées sur le territoire sont nettement plus nombreuses que les départs. Cet excédent migratoire contribue à augmenter la population de +0,7 % chaque année. Il est inférieur à celui de la Corse (+ 1,1 %) mais supérieur à ceux de la Nouvelle-Aquitaine et de Bretagne (+ 0,6 %). En revanche, le solde naturel, différence entre les naissances et les décès, est quasi nul entre 2015 et 2021 alors qu’il était encore positif entre 2010 et 2015. Les naissances et les décès s’équilibrent ainsi en Occitanie, comme dans d’autres régions telles le Centre-Val de Loire, la Normandie ou le Grand Est.

La Haute-Garonne et l’Hérault sont premiers ex-æquo en France pour la croissance de la population. La Haute-Garonne est le département le plus peuplé d’Occitanie et le 12e de France. Entre 2015 et 2021, la population y croît de 16 500 personnes chaque année. L’excédent naturel contribue à hauteur de 0,5 % par an à l’augmentation de la population et l’excédent migratoire à hauteur de 0,7 %.

Dans l’Hérault, la population augmente de 13 600 habitants par an entre 2015 et 2021. L’excédent migratoire porte principalement la hausse de la population (+1,0 % par an), le solde naturel restant légèrement positif, à +0,2 % par an. L’Hérault est le 3e département le plus attractif de France métropolitaine après la Corse-du-Sud et les Landes.

“L’attractivité se renforce dans certains départements ruraux”

Vue de la Tour du Castella, point dominant, Tarascon-sur-Ariège. Ariège. Photo : Olivier SCHLAMA

Aspect remarquable de la démographie en Occitanie, “l’attractivité se renforce dans certains départements ruraux”, indique encore l’Insee. “Dans tous les départements d’Occitanie, les arrivants sont plus nombreux que les partants entre 2015 et 2021. Cette attractivité compense la dégradation des soldes naturels, liée à la baisse de la fécondité et au vieillissement de la population.” Plus spécifiquement, les populations de l’Aveyron, du Gers, du Lot et de la Lozère sont quasiment stables, bien que les décès soient plus nombreux que les naissances : le déficit naturel y est compensé par un excédent migratoire qui se renforce dans ces départements ruraux. En Lozère, l’excédent migratoire atteint par exemple + 0,6 % par an entre 2015 et 2021 contre + 0,1 % entre 2010 et 2015 et dans le Lot + 0,8 % contre + 0,2 %.

De la même façon, jusqu’en 2021, la population augmente dans l’Aude, l’Ariège, les Hautes-Pyrénées, les Pyrénées-Orientales et le Tarn malgré là aussi des décès plus nombreux que les naissances. Dans ces départements, la hausse de la population sur la période est donc uniquement due à leur attractivité.

Plus de 500 000 personnes à Toulouse

La région Occitanie compte quatre communes de plus de 100 000 habitants : Toulouse, Montpellier, Nîmes et Perpignan. Toulouse, 4e commune la plus peuplée de France après Paris, Marseille et Lyon, franchit le seuil des 500 000 habitants. Au 1er janvier 2021, 504 078 personnes résident ainsi dans la Ville Rose, troisième ville où la population augmente le plus rapidement, avec un gain de population de 1,1 % par an, ex æquo avec Nantes (derrière Montpellier et Toulon). Elle conserve un excédent naturel élevé (+ 0,8 % par an) mais l’excédent migratoire baisse par rapport à la période précédente (+ 0,3 % par an contre + 0,5 % de 2010 a 2015.

Olivier SCHLAMA

7e ville de France, Montpellier dépasse les 300 000 habitants, Nîmes et Perpignan perdent des habitants

La commune de Montpellier franchit le seuil des 300 000 habitants avec 302 454 habitants au 1er janvier 2021. “C’est la 7e commune de France et celle de plus de 100 000 habitants où la population augmente le plus vite entre 2015 et 2021 (+ 1,4 % par an). Elle combine à la fois de forts excédents naturel et migratoire. La composante naturelle contribue à la hausse de la population à hauteur de 0,7 % par an et la composante migratoire à hauteur de 0,8 % par an”, affirme l’Insee.

Voie verte cyclable Montauban. Photo : Dominique Viet

Départs supérieurs aux arrivées à Nîmes et Perpignan

Les communes de Nîmes et de Perpignan, respectivement 3e et 4e commune d’Occitanie par leur population, perdent des habitants entre 2015 et 2021. Ces baisses s’expliquent par la nette dégradation de la composante migratoire. Alors que les migrations résidentielles contribuaient à augmenter la population de + 0,6 % par an à Nîmes et de + 0,4 % à Perpignan de 2010 à 2015, les départs sont supérieurs aux arrivées sur la période récente.

Le déficit migratoire est de -0,6 % par an à Nîmes et -0,5 % à Perpignan entre 2015 et 2021. Par ailleurs, la composante naturelle s’affaiblit dans ces deux communes. La population continue cependant d’augmenter dans la plupart des communes périphériques.

L’excédent migratoire moteur démographique pour Béziers, Montauban et Narbonne

À Béziers, Montauban et Narbonne, les trois communes d’Occitanie de 50 000 à 100 0000 habitants, la croissance démographique repose principalement sur un excédent migratoire, le solde naturel étant négatif à Narbonne et légèrement positif à Béziers et à Montauban. Narbonne se distingue par le renforcement de son attractivité : l’excédent migratoire atteint +1,1 % sur la période 2015-2021 contre +0,9 % sur la précédente.

Le château de Foix en Ariège surplombe la cité… Photo O. SCHLAMA

La commune de Carcassonne perdait des habitants entre 2010 et 2015 (-0,6 % par an) en raison de son déficit migratoire. Sa population se stabilise entre 2015 et 2021 (+0,1 % par an) grâce à des arrivées aussi nombreuses que les départs. La population d’Albi est quasiment stable entre 2015 et 2021, l’excédent migratoire compensant le déficit naturel. Celle de la commune de Sète continue d’augmenter au même rythme que sur la période précédente (+0,4 % par an). Le solde naturel faiblit tandis que l’attractivité augmente.

Nîmes compte 148 104 habitants ; Perpignan 119 656 ; Béziers 80 341 ; Montauban 61 919 ; Narbonne 56 395 ; Albi 49 714 ; Carcassonne 46 218 et Sète 44 712 habitants.

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