Démographie : Malgré la pandémie, naissances et fécondité se maintiennent

Au 1er janvier 2022, la France compte 67,8 millions d’habitants et l’Occitanie 6,053 000, révèle l’Insee. Après un creux durant neuf mois durant la pandémie, les naissances repartent à la hausse, y compris chez les femmes de plus de 40 ans qui représentent 6 % des 57 275 naissances en 2021.

C’est un sujet sensible, qui plus est à 100 jours de la présidentielle. La vitalité démographique étant intimement lié au bon état de santé supposé du pays. Alors que le premier confinement (mars 2020) avait entrainé une chute de la fécondité, celle-ci a ensuite été compensée. Après les mauvais chiffres de 2020, l’Insee pointe également un rebond de l’espérance de vie à 85,4 ans pour les femmes et 79,3 ans pour les hommes.

Dynamisme démographique en Occitanie

Au 1er janvier 2022, la France compte 67,8 millions d’habitants dont 2,2 millions en Outre-Mer. Au cours de l’année 2021, la population nationale a augmenté de 0,3 %. Le solde naturel (la différence entre décès et naissance est de + 81 000 personnes en un an. Il est plus élevé qu’en 2020, mais plus bas qu’avant la pandémie de covid-19.

C’est tout frais : selon l’Insee l’annonce, l’Occitanie compte 6,053000 habitants au 1er janvier dernier, un chiffre qui vient tout juste de sortir et qui fait suite à une étude détaillée sur le dynamisme démographique de notre région, comme Dis-Leur vous l’a expliqué ICI. Entre 2013 et 2019, notre région a, en effet, accueilli, en moyenne, 41 600 habitants (l’équivalent de Castres ou Albi), avec un fort tropisme pour Montpellier et Toulouse. Ce qui compense un solde naturel -différence entre décès et naissances – parmi les plus faibles de France. Et quatre des treize villes de plus de 40 000 habitants perdent de la population : Sète, Nîmes, Perpignan et Albi.

– 12 % de bébés en Occitanie puis un rattrapage

L’année 2021 a été atypique. L’an passé, 738 000 bébés sont nés en France, soit 3 000 de plus qu’en 2020 (+ 0,4 %) ce qui met fin à une baisse historique observée entre 2015 et 2020. Mieux, l’Insee a même observé une chute importante des naissances entre le 15 décembre 2020 et le 15 février 2021 pus un rebond. Il est né 10 % de bébés de moins qu’à la même période un an auparavant.

Même constat du côté de l’Insee Occitanie : “En janvier 2021, 4 210 bébés sont nés d’une mère résidant en Occitanie soit 12 % de moins qu’en janvier 2020. Nous avons noté cette baisse des naissances neuf mois après le début du 1er confinement par rapport à 2020. Le nombre de naissances entre janvier et novembre 2021 de mères résidant en Occitanie s’établit à 53 350. Puis, on a noté une évolution positive entre janvier et novembre 2020 et janvier et novembre 2021 de + 1,7 % en Occitanie. Ces données sont provisoires, nous n’avons pas encore récolté toute l’année 2021.”

Au final, la crise du covid a eu un effet positif

Cette baisse de natalité, explique Catherine Sourd, était due aux incertitudes des couples à assumer une parentalité par temps de crise sanitaire, ce qui les a amenés à reporter leur projet d’enfant. À cette époque, il y avait aussi une incertitude quant à la possible transmission du virus de la mère à l’enfant”, précise la responsable de la division études démographiques. Au final, la crise du covid a eu un effet positif sur la natalité” alors que jusque-là elle baissait. “C’est une évolution positive qui concerne pas mal de régions françaises.”

La fécondité est en hausse

Avec un taux de fécondité en hausse de 1,83 enfant par femme (contre 1,82 enfant par femme en 2020 et 2 en 2012). Une fécondité en hausse mais qui ne permet cependant pas le renouvèlement normal des génération fixé à 2,1 enfant par femme. À noter que la France reste avec ce taux de 1,83 enfant par femme la championne de la fécondité en Europe.

Àge moyen de la mère : 31 ans en Occitanie

Quant à l’âge moyen de la mère à la naissance des enfants, il s’établit en France à 30,9 ans (29,3 ans il y a 20 ans). Et à 31 ans en Occitanie (chiffre 2020), avec un nombre important de mises au monde par des mères de plus de 40 ans. En 2021, “le contexte de crise sanitaire et de forte incertitude économique a pu décourager les couples de procréer au printemps 2020 et les inciter à reporter leurs projets de parentalité. La peur de complications pendant la grossesse a également pu jouer. Par ailleurs, pendant le premier confinement, les centres de procréation médicalement assistée ont été fermés. Le rebond des naissances qui a suivi en mars et avril 2021, puis la forte remontée depuis l’été ont permis de rattraper le niveau des naissances de l’année 2020, en le dépassant même légèrement”, analyse l’Insee.

Mortalité en baisse

Une mortalité en baisse malgré une population vieillissante. À l’autre bout du spectre, toujours en 2021, 657 000 personnes sont, elles, décédées en France, soit 12 000 de moins qu’en 2020, mais 44 000 de plus qu’en 2019. L’espérance de vie à la naissance s’établit désormais à 85,4 ans pour les femmes et à 79,3 ans pour les hommes : en hausse par rapport à 2020, année où elle avait fortement baissé du fait de la pandémie, mais toujours en dessous du niveau de l’année 2019 (85,6 ans et 79,7 ans). Mieux, au 1er janvier dernier, 21 % de la population avait plus de 65 ans et environ 10 % affichait plus de 75 ans.

Solde naturel remonte légèrement

En 2016, le solde naturel avait atteint son niveau le plus bas depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale et il a continué de baisser depuis lors pour atteindre un point très bas en 2020 du fait de la forte hausse du nombre de décès pendant les deux premières vagues de la pandémie de Covid-19. En 2021, le solde naturel remonte légèrement grâce au maintien du nombre de naissances et à une baisse du nombre de décès.

Le solde migratoire est quant à lui estimé provisoirement, en France, à + 140 000 personnes. Il contribuerait ainsi pour près des deux tiers à la hausse de la population. En 2021, 220 000 mariages ont été célébrés, soit 42 % de plus qu’en 2020, la pandémie ayant alors empêché ou repoussé les célébrations.

Olivier SCHLAMA

De plus en plus de mères âgées de 40 ans

Entrée plus tardive dans la vie active, désir d’enfant une fois la carrière professionnelle lancée, allongement des études, incertitude économique chez les jeunes, unions tardives… La première grossesse intervient plus tard. Un chiffre illustre cette tendance de fond : 6 % des 57 275 naissances en 2021 ont eu pour mère une femme âgée de plus de 40 ans, en Occitanie. Une évolution de la société. Ce taux varie en fonction des départements de la région : 6,5 % en Ariège et Haute-Garonne ; 4,7 % en Aveyron ; 5,3 % dans le Gers et en Lozère ; 6,4 % dans le Lot ; 6,2 % dans les P.-O. ; 5,5 % dans les Hautes-Pyrénées ; 4,9 % dans le Tarn ; 6,1 % dans le Tarn-et-Garonne ; 5,6 % dans l’Aude ; 5,5 % dans le Gard et 6,3 % dans l’Hérault.

La fécondité “tardive” augmente depuis es années 1980

Plus largement, en France, on compte ainsi aujourd’hui trois fois plus de grossesses tardives que dans les années 1970, selon les données de l’Insee. La fécondité “tardive” – à 40 ans ou plus – augmente depuis les années 1980. Auparavant, elle n’avait cessé de diminuer depuis la fin des années 1940. Ce rebond est à replacer dans le mouvement de hausse de l’âge moyen à l’accouchement depuis le milieu des années 1970. Dans les conditions de fécondité par âge de 2019, 100 femmes auraient au total 10 enfants entre 40 et 50 ans.

Parmi les femmes qui travaillent ou ont déjà travaillé, les cadres ont la plus forte fécondité tardive : 11 enfants pour 100 femmes, contre 9 dans les autres groupes sociaux. La fécondité tardive est plus élevée chez les femmes nées à l’étranger que chez celles nées en France. C’est le cas dans chaque groupe social, la différence étant moins marquée surtout parmi les cadres.

Près d’une naissance tardive sur trois survient au sein des couples n’ayant pas d’enfant commun. La moitié ont lieu au sein de couples qui ont déjà un enfant commun vivant au domicile : six fois sur dix, l’enfant né après 40 ans est leur troisième enfant ou plus. À l’inverse, un quart des bébés issus de grossesses tardives sont les premiers de leur mère, et davantage, un tiers, lorsque celle-ci est cadre.

O.SC.

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