Avec un hélicoptère et un dispositif qui émet des ondes électromagnétiques, le BRGM cherche des gisements possibles d’eaux qui seraient présentes dans des vallées pyrénéennes, en Haute-Garonne, Ariège et les Hautes-Pyrénées. Un trésor pour les coups durs et pour nos petits-enfants. Explications de Maritxu Saplairoles, hydrogéologue sur un projet qui durera quatre ans.

C’est une épopée unique. Créée pour accompagner l’expansion démographique du Bas-Rhône et du Languedoc, BRL est aujourd’hui un opérateur essentiel dans la stratégie régionale face au dérèglement du climat. Président de BRL, le Gardois Fabrice Verdier mesure la responsabilité historique de BRL et évoque la possibilité d’étendre le réseau hydraulique régional dans le cadre d’un plan eau régional très ambitieux. “Les prélèvements envisagés d’ici à 2050 sont climato-compatibles”, confie Jean-François Blanchet, DG.

À l’heure des vacances au ski, une étude à laquelle ont participé des scientifiques de Toulouse, dont Etienne Berthier (CNRS), publiée dans Nature fait froid dans le dos. Sur la planète, “les glaciers ont perdu l’équivalent de 50 centimètres de glace recouvrant chaque année la France métropolitaine et fondant vers l’océan”. De quoi faire monter davantage le niveau des mers. Les Pyrénées, elles, ne comptent plus que 15 glaciers qui disparaissent au rythme de un par an…

Président du conseil départemental de la Haute-Garonne, Sébastien Vincini pilote une étude inédite du BRGM dans les bassins les plus importants d’Occitanie (Haute-Garonne, Ariège, Hautes-Pyrénées) sur les ressources souterraines méconnues, des aquifères fluvio-glaciaires. Avec un dispositif unique, lui aussi, de sondes transportées par… hélicoptère ! 

Soumise à des événements extrêmes, cette vallée est l'un des trois seuls laboratoires à ciel ouvert en Europe objet d'un projet unique, SpongeWorks. Des scientifiques du CNRS évaluent l'efficacité de 150 mesures servant à retenir ou relâcher de l'eau, comme une éponge. Et si elles peuvent être dupliquées ailleurs pour lutter contre inondations et sécheresse. Pour Jean-Jacques Martinez, président du Syndicat interdépartemental, "c'est une opportunité historique".

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Particulièrement exposé au réchauffement climatique, le littoral méditerranéen français, concentre, avec près de 3,3 millions d’habitants, de nombreux risques liés à la submersion marine, aux tempêtes. Les chambres régionales des comptes d’Occitanie, Paca et Corse s’alarment dans un rapport inédit des conséquences dues au “manque de prise de conscience politique”. Sauf du conseil régional d’Occitanie. Ces juridictions font des propositions claires.

Réchauffement climatique, sur-tourisme, accès à l’eau potable… Les choses vont empirer d’ici 2050 si on ne fait rien,”mais on a des marges de manoeuvres”, selon Denis Lacroix, secrétaire général du Plan Bleu, mandaté par les Nations Unies. Positif, il dit : “Nous ne sommes pas condamnés à des constats. Avoir une Méditerranée plus saine ce n’est pas hors de notre portée. C’est pour cela que nous appelons à la responsabilité à tous les niveaux…”

(Mis à jour le 10 octobre avec la partie sur l’Occitanie). Un quart des Français sont directement concernés par le risque d’inondation, idem en Occitanie. Gestion des cours d’eau simplifiée, indemnisation plus juste, davantage de moyens… Un récent rapport du Sénat propose de ne plus penser lutte contre les inondations mais adaptation au réchauffement climatique, avec trois idées force : simplification administrative, solidarité entre les territoires et résilience.

Face à une ressource en eau devenue parfois incertaine, le département va se doter d'un outil, le Sage, qui servira à mieux en identifier les enjeux et la partager. La concertation préalable de la Commission du débat public révèle de "nécessaires des stratégies d'adaptation face au climat". Pour Jean-Paul Ferré, vice-président du département, "l'eau est l'un des atouts autour duquel nous avons des projets". Siegfried Clouseau, de la préfecture, positive : "Tout le monde s'écoute et il y a même de l'échange".

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Dans un contexte de réchauffement climatique, l’un des leviers de la gestion de l’eau dans la région, la CACG, devenue Rives et Eaux du Sud-Ouest, va investir 200 M€ d’ici 2030 pour faire face à divers défis. Décryptage avec Willy Luis, DG de l’entreprise. Pour Carole Delga, cet outil “consolide le réseau hydraulique régional”.

Une étude sociologique, qui s’adresse à tous ceux qui ont mis le pied au moins une fois au Puigmal, se propose de “prendre le pouls” des aspirations des habitants et des touristes. L’enquête se sert du cas emblématique d’une station “qui ouvre une année, qui ferme l’autre” pour poser la question de l’avenir des stations de ski dans un contexte de réchauffement climatique et de sécheresse.

D’ici un an, huit stations, considérées comme indispensables à l’économie locale, seront réunies dans un syndicat unique pour pouvoir mener à bien les investissements nécessaires vers une transition quatre saisons. Le tour de table d’un plan de 78 M€ a été bouclé entre les différentes collectivités et la Région Occitanie. C’est ce qu’explique Alain Naudy, vice-président du département et président de la communauté de communes de Haute-Ariège.

Il s’agit de se pencher à  la fois sur l’état de santé de ces territoires et sur la conservation des chauves-souris vis-à-vis du réchauffement climatique pour mieux ensuite restaurer ces zones humides si importantes pour la biodiversité. C’est tout le sens d’un programme inédit, Rest-Chir’Eau, mené par les chercheurs de la Tour du Valat, à Arles. De quoi servir de modèle pour tous les marais de la planète. Et mieux résister au changement climatique.

Diversification oblige, les stations jadis de ski répondent aux attentes des touristes dont plus de la moitié de skient pas. A Font-Romeu, depuis dix ans, on propose avec succès les Sentiers Givrés et aux Angles des randos thématiques, proches de la station. Plus largement et paradoxalement, le géographe André Suchet, explique pourquoi les accès aux sentiers se raréfient ailleurs en moyenne montagne.

Créer un fonds d’adaptation au changement climatique et un observatoire national ; augmenter le prix des forfaits ; dépasser l’échelon communal pour établir une stratégie ; initier une solidarité financière entre stations… Les pistes de ce rapport inédit et très riche de la Cour des Comptes, qui s’est appuyé sur le travail de la Chambre d’Occitanie, ne manquent pas pour un modèle qui “s’essouffle” sérieusement.

Réunies depuis un an dans une Société publique locale Trio – une première -, Cambre d’Aze, Formiguères et Porte-Puymorens ouvrent à partir de ce samedi avec le sourire. Face à l’enneigement capricieux l’hiver, s’engager dans le “quatre saisons” suscite l’espoir. Hermeline Malherbe, présidente du département, principal actionnaire de Trio, est d’un enthousiasme prudent, comme le directeur, Eric Charre. La chambre régionale des comptes rappelle que le modèle est “fragile” et qu’il faut réfléchir à l’échelle du territoire. De quoi poser la question de l’avenir de Puyvalador et Puigmal qui ont fermé, faute de rentabilité.

À Marseillan, Gruissan, Banyuls ou Port-la-Nouvelle, des universitaires ont pris habitants et usagers “par la main” pour créer une médiation puissante sur des projets d’envergure où l’opposition était forte. Décryptage d’une réussite avec Norélia Voiseux, cheffe de projet mis en oeuvre à l’université Paul-Valéry, dans le cadre du plan Littoral 21 de la Région Occitanie.

C'est un phénomène : 15 000 volontaires ont élevé un blob chez eux pendant quatre mois pour savoir si le réchauffement climatique a des effets sur cet organisme passionnant qui, s'il disparait, signe aussi la "disparition des arbres dans nos forêts". Le blob nous apprend aussi que l'homme ne vit pas isolé mais qu'il est "totalement dépendant de son écosystème", explique Audrey Dussutour, directrice de recherche au CNRS, à Toulouse, qui a coordonné cette vaste expérience de science participative.

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