BRL a 70 ans : Du soutien à la croissance démographique à la lutte contre le changement climatique

Barrage Monts d Orb Ph. G&C Deschamps

C’est une épopée unique. Créée pour accompagner l’expansion démographique du Bas-Rhône et du Languedoc, BRL est aujourd’hui un opérateur essentiel dans la stratégie régionale face au dérèglement du climat. Président de BRL, le Gardois Fabrice Verdier mesure la responsabilité historique de BRL et évoque la possibilité d’étendre le réseau hydraulique régional dans le cadre d’un plan eau régional très ambitieux. “Les prélèvements envisagés d’ici à 2050 sont climato-compatibles”, confie Jean-François Blanchet, DG.

BRL a 70 ans : que retenir de cette aventure ?

1960 Inauguration station de pompage Aristide Dumont par De Gaulle. F. Pervenchon Archives BRL

Jean-François Blanchet : 70 ans, cela veut dire que l’on a fini toutes les périodes à risques. Cette aventure est née comme on pourrait appeler aujourd’hui une start-up. Dans les années 1950, BRL, avant de s’appeler Compagnie nationale d’aménagement de la région du Bas-Rhône Languedoc, était la Société d’études des canaux de la rive droite du Rhône.

C’était une structure émergente qui s’interrogeait sur la capacité de répondre à la demande en eau dans un contexte, non pas encore de changement climatique, mais de climat méditerranéen, sujet à des variations importantes de précipitations. Qui se posait la question de comment l’amener d’eau était susceptible d’être une alternative à la mono-culture viticole. Et comment soutenir le développement démographique, notamment de Nîmes et Montpellier. Surtout le littoral avec la mission Racine qui a créé les stations balnéaires.

Déploiement réseau années 60. Archives BRL

C’est l’idée d’un grand projet qui, au départ, avait été pensé au 19e siècle par un grand ingénieur, Aristide Dumont, porté à plusieurs reprises devant l’Assemblée nationale. Et l’instabilité politique propre à la seconde moitié du 19e siècle, a fait que le projet n’a pu se développer à l’époque.

Il a pu renaître à la faveur de la grande politique d’aménagement du territoire qui a suivi la Seconde Guerre mondiale. Avec une grande forme d’espérance après la liberté retrouvée : il s’agissait de ramener la France dans le concert des grandes nations. Et pour cela devenir une société plus forte en matière agricole pour l’exportation – la France était à l’époque un grand pays agricole – et de pouvoir valoriser des atouts, notamment industriels et touristiques. Il était nécessaire de sécuriser l’accès à l’eau.

On était dans une logique propre aux Trente Glorieuses, une logique de croissance. De l’activité agricole, démographique dû à l’attractivité du territoire, et touristique. 70 ans après, nous avons réalisé un patrimoine qui a une valeur à neuf de 2,5 milliards d’euros, c’est tout à fait remarquable, avec un soutient dans un premier temps de l’Etat et, depuis 2008, avec le transfert de la concession à la Région, et un soutien des collectivités territoriales et des départements (1).

Président de BRL, Fabrice Verdier, avez-vous hérité de cet état d’esprit singulier ?

1960 Pont canal de Saint Gilles. Ph. DR

Fabrice Verdier : Quand on a l’honneur de présider BRL, forcément, on se dit que nous sommes les modestes héritiers d’un visionnaire, Philippe Lamour ; et dans sa continuité, de Georges Frêche ; et que l’on nous confie la responsabilité de métiers hydrauliques, certes pas au niveau opérationnel en ce qui me concerne.

Nous sommes les héritiers de gens qui étaient en avance sur leur temps, qui avaient anticipé, dotés d’une vision de l’aménagement du territoire. C’est toujours étonnant de voir une photo, au siège de BRL, représentant une cabane dans une vigne où il y a marqué : “Non au canal des Costières” ; c’était l’accueil que l’on avait fait jadis à Philippe Lamour. Aujourd’hui, les agriculteurs, leur message c’est : “S’il vous plait, le Bas-Rhône”(sous-entendu, on a besoin de votre eau, Ndlr). Quand on voit ses 700 collaborateurs, quatre sociétés avec de grandes compétences, de l’eau qui va jusque dans l’Aude ; la gestion de barrages, etc. On mesure ce chemin parcouru et notre responsabilité.

Il faut que tout change dans la manière d’agir pour que rien ne change dans notre capacité à bien vivre dans notre très belle région Occitanie”

Et puis, il y a eu un changement de paradigme avec le dérèglement climatique…?

Prise d’eau du Rhône, à Fourques. Ph. Franck Buchin

Jean-François Blanchet : Le nouveau paradigme n’est pas choisi. C’est un paradigme lié à un contexte où la société d’aménagement régionale intervient. Les temps changent. Parce que le climat change. Il est le métronome de notre action. Dès lors que les précipitations se raréfient et qu’un certain nombre de ressources locales s’épuisent, des questions se posent sur : comment utiliser ce formidable patrimoine réalisé au fil du temps qui nous permet de couvrir 300 communes sur trois départements.

Toute l’idée consiste à  identifier quels sont les nouveaux défis. Et imaginer comment vivre en 2050 et 2070 avec un climat fortement modifié. Et en quoi BRL peut apporter des solutions. En utilisant ses ouvrages de manière différente ; là où on était auparavant dans une logique de croissance des activités, il faut penser économie d’eau, économie d’énergie, satisfaction alimentaire et préservation de l’environnement. Il faut que tout change dans la manière d’agir pour que rien ne change dans notre capacité à bien vivre dans notre très belle région Occitanie.

Pont canal Saint Gilles. Ph. Dronestudio

Pour cela, il faut que l’on puisse investir. Pour modifier les ouvrages, les moderniser, qu’ils puissent fonctionner dans des conditions qui n’étaient pas celles d’origine, avec une température extérieure de parfois 45 degrés. C’est aussi développer de nouvelles compétences. Pour assurer une très bonne qualité de service en 2050, cela suppose des équipements modernisés et une métrologie plus importante. C’est aussi accompagner la transformation des comportements. Pour une relation à l’eau beaucoup plus hydro-économe. Comme nous-mêmes nous visons à faire des économies, avec le moins de perte d’eau possible et, en même temps, que l’on consomme le moins d’énergie possible.

L’eau du Rhône est-elle aussi abondante ? Sachant que, selon l’Agence de l’Eau, le débit à la sortie du lac Léman a décru de 7 % et de 12 % à Beaucaire entre 1960 et 2020. Sera-t-il possible d’utiliser encore davantage d’eau ?

Jean-François Blanchet : Selon les projections, à l’horizon 2050-2070, l’amener d’eau du Rhône à la mer sera en volume pratiquement équivalent à aujourd’hui. Il y aura des effets de saisonnalité et plutôt que de la neige qui amène de l’eau délivrée au printemps et l’été, ce sera davantage de l’écoulement liquide (pluviaux). Ceci étant, cela aura un impact sur les débits. Est-ce que le Rhône est surexploité ? Et si c’est le cas que se passera-t-il quand il y aura moins de disponibilité ?

Canal Philippe Lamour -G&C Deschamps

Sur l’ensemble du bassin versant du Rhône, 5 % de son volume d’écoulement est utilisé par tout ceux qui y prélèvent soit 3,1 milliards des 54 milliards de mètres cubes d’eau s’écoulent à la mer chaque année. Les volumes que BRL soustrait au Rhône ne représente que 5 % de ces 5 %, soit 0,25 %. Notre prélèvement s’effectue sur la partie terminale du Rhône et n’a aucun impact entre le lac Léman et Fourques. Et à partir de Fourques il est de 0,25 %.

La question qui peut se poser ensuite, c’est pour le débit. Selon les prévisions et l’étiage, nos prélèvements dans la période la plus sensible, ne sera au maximum que de 3 % à 5 % du débit disponible dans les années futures. Il faut relier à cela l’autorisation de prélèvement dont nous disposons : 75 mètres cubes par seconde. Et nous prélevons, aujourd’hui, en pointe, 15 mètres cubes par seconde, soit 20 % de notre autorisation. Ce sera climato-compatible.

Panneau photovoltaïque vignes -G&C Deschamps

Fabrice Verdier : Pour compléter, dans l’hypothèse extrême évoquée par l’Agence de l’Eau, le débit du Rhône serait a minima de 270 mètres cubes par seconde à Beaucaire. Dans l’hypothèse où l’on augmenterait les prélèvements de 30 %, ce qui sera le grand maximum, nous prélèverions 22 mètres cubes par seconde. Continuerait ainsi à s’écouler jusqu’à la mer 250 mètres cubes par seconde, quoi qu’il arrive. Cela veut dire que l’on ne déstabiliserait pas l’écosystème marin. L’eau douce continuera à s’écouler en mer (Notamment en Camargue, Ndlr).

Jean-François Blanchet : Ce n’est pas parce qu’il y a un niveau de disponibilité suffisant qu’il faut se placer dans l’idée de l’abondance illimitée de la ressource. BRL et l’ensemble de ses bénéficiaires ne sont pas dans cette logique. La ressource en eau est précieuse. Quoi qu’il en soit et de manière inconditionnelle, nous produisons des efforts pour faire des économies d’eau ; en faisant en sorte qu’il y ait moins de fuites ; parce que nous accompagnons les irriguants pour qu’ils irriguent avec la juste dose au bon moment par rapport aux itinéraires de production.

Nous avons des professionnels de l’agriculture très pointus en la matière. Parce qu’aussi l’eau a un certain coût, elle est tarifée. Cela les oblige aussi, pour des raisons économiques à avoir des approches optimisées de l’utilisation de l’eau. C’est le second poste de dépense après les personnels. BRL redistribue 68 % de ses prélèvements pour des usages agricoles. Sur les 32 % restants, il y a de l’eau potable mais aussi du soutien d’étiage pour le milieu, le Lez, par exemple, et des usages touristiques et industriels.

Depuis une trentaine d’années, la profession a optimisé l’irrigation avec des économies qui sont de l’ordre de 20 % à 30 % par rapport à la consommation qu’ils avaient auparavant”

Les agriculteurs sont-ils vertueux ?

Ph. G&C Deschamps

Jean-François Blanchet : Nous pouvons dire, depuis une trentaine d’années, que la profession a optimisé l’irrigation avec des économies qui sont de l’ordre de 20 % à 30 % par rapport à la consommation qu’ils avaient auparavant. La question qui se pose aussi, c’est celle de la souveraineté alimentaire. La région est très attentive à développer des cultures, ce qui nécessite l’apport de l’irrigation dans notre région. Cela offre le champ des possibles, des cultures alimentaires dans les 20 ans à 30 ans à venir, tout à fait remarquable et beaucoup plus important que s’il n’y a pas d’irrigation. Cela participera au fait de pouvoir bien vivre sur le territoire parce que l’on aura de quoi bien manger. Ce qui est important pour nous, avec la Région, c’est de définir des possibles de vie tout en respectant les milieux naturels.

Aqua Domitia, ce grand “tuyau” qui traverse la région, sera-t-il prolongé jusqu’aux P.-O. ?

Pompes station Aqua Domitia. Ph. G&C Deschamps

Fabrice Verdier : C’est une décision politique et économique au sens noble du terme. Aqua Domitia, c’était une démarche prospective qui était innovante. C’était une première en France. Et qui avait anticipé, à l’époque de Georges Frêche, le changement climatique avec une méthode, la même qu’aujourd’hui où l’on réfléchit à l’extension du réseau. En définissant un programme basé sur des besoins ; faire des études ; de la concertation. Nous avions d’ailleurs eu une instance de concertation coprésidée par la Région et l’Etat. On est dans la même configuration dans laquelle s’est engagée Carole Delga qui a fait voter en juin 2023 un plan régional eau très ambitieux où BRL fait partie des solutions sans être la solution unique.

Le plan régional entend s’appuyer sur tous les leviers pour offrir un mix de solutions. On est tous d’accord sur le fait d’économiser l’eau, du simple citoyen à l’industriel en passant par l’agriculteur. Il faut en optimiser la gestion avec des techniques innovantes. Il y a aussi la solution de la “Réut” ; la réutilisation de l’eau et on sait que l’on a beaucoup de retard en la matière ; il y a beaucoup de marges de manoeuvre, notamment sur le littoral, en s’inspirant de ce qu’on fait nos amis espagnols. Ou Israël qui arrive à avoir une agriculture dans un climat plus aride que le nôtre. Il faut évidemment optimiser nos infrastructures ; qu’elles soient performantes ; sur les retenues d’eau, c’est certes basique mais il faut le faire, s’assurer qu’elles soient correctement curées et nettoyées pour gagner des volumes.

Et, enfin, il y a la solution de BRL avec sa capacité à étendre son réseau hydraulique dans différents départements, dont le Gard où quelques territoires sont susceptibles d’être raccordés. Et puis, avec l’Aqua Domitia 2, qui consisterait – on est en phase d’étude où la Région est maître d’oeuvre – avec l’Etat qui cofinance et les départements de l’Aude et des P.-O., la Banque des Territoires et l’Agence de l’Eau, à amener l’eau chez nos amis catalans en passant par le littoral.

C’est un projet régional, pas catalan. On en aura les conclusions en mars 2026. Ce n’est pas une étude – baptisée Aqua-Littorale – de préfiguration de l’investissement, mais des besoins en eau sur un territoire qui vient d’être affecté par une crise profonde ces trois dernières années et une indisponibilité très importante de ressource en eau qui est susceptible de se reproduire voire de s’intensifier dans le futur. De définir des solutions d’abord avec les ressources locales et éventuellement si nécessaire avec un complément.

Pour un certain nombre de solutions, il y a une certaine inertie de mise en oeuvre : selon les cas, mobiliser de nouvelles ressources peut prendre entre cinq ans et quinze ans. Donc ce qui est très important et on a la chance d’avoir une région stratège qui n’attend pas d’être dans le “mur”  de la sécheresse pour s’interroger pour ce qu’il faut faire pour être prêt.

Sébastien Vincini, président de la Haute-Garonne, projette d’explorer les eaux profondes “ultimes” ? Sera-ce le cas dans l’ex-Languedoc-Roussillon ?

Cellule Concert eau. Ph. G&C Deschamps

Jean-François Blanchet : Cette nature d’eau est prioritairement réservée à la consommation d’eau potable. On peut considérer que le niveau de ces eaux souterraines est satisfaisant mais il ne faut pas que la satisfaction de besoins qui ne requiert pas une eau de qualité aussi pure soit utilisée pour l’irrigation. Ces eaux souterraines sont stratégiques et dont le taux de renouvèlement est beaucoup plus long que les eaux superficielles. C’est tout le débat dans les P.-O.

Avez-vous confiance en l’avenir ? Et que faites-vous pour être utile dans le futur ?

Jean-François Blanchet : BRL, ce n’est pas seulement faire travailler ses équipes. J’ai confiance dans mes actionnaires : la Région Occitanie et les départements de l’Hérault, du Gard, des Pyrénées-Orientales, Aude, et Lozère et parmi les actionnaires privés : la Banque des Territoires, le groupe Caisse d’Epargne, le Crédit Agricole. Ils ont une vision de l’avenir qui va s’exprimer dans un plan stratégique, dont Fabrice Verdier est le chef d’orchestre. Notre ancienne stratégie s’appelait Cap 2025. La nouvelle stratégie que nos actionnaires élaborent s’appelle Via 2030 parce que dès lors que l’on s’est donné un cap, il s’agit de tracer les chemins du possible pour pouvoir atteindre les objectifs. Dans notre domaine de compétence : l’eau, l’environnement la protection de la biodiversité.

Tout l’enjeu pour nous c’est de faire évoluer les compétences ; d’intégrer les nouvelles technologies comme l’IA ; du data scientist ; les économies de l’eau (maîtrise des coûts) et des savoir-faire pour garantir une eau disponible ; sans impacter significativement les milieux naturels avec une exigence de qualité notamment pour l’eau potable. Nous sommes très attentifs pour que l’eau que l’on amène aux collectivités respectent toutes les exigences de qualité, notamment sur des polluants  émergents (PCB, Pfas ou des composés d’autres composés phytosanitaires…) Nous avons, pour cela, tout un programme de suivi.

Goutte-a-goutte. Ph. Hedelin.com

L’exigence que nous nous fixons c’est d’avoir à tout moment pour les consommateurs un eau qui respecte tous les critères de qualité. Il y a tout un travail prospectif. Si je devais donner un mot à notre capacité d’agir, je mettrais AAA. Le premier A, c’est l’Anticipation : il faut anticiper et préparer les investissements. Le deuxième A, c’est Adaptation, voir l’adaptabilité : construire les nouveaux processus, aménager les nouveaux ouvrages. Le 3e A, c’est celui de l’acceptation : celle des associations environnementales pour les nouveaux projets. Les meilleurs projets sont ceux qui sont acceptés par le territoire et qui répondent à une demande et utiles. C’est tout le sens de ce qu’attend la Region Occitanie avec un opérateur qui a 70 ans d’expérience qui nous a amenés à améliorer nos pratiques, au fil du temps. De corriger ce qui relève de certains imperfections, de nos actions pour donner le meilleur de nous-mêmes. 70 ans, c’est une courbe d’expérience. L’idée n’est pas celle de l’excellence mais celle de l’apprentissage continu et du perfectionnement.

Les exigences sont-elles fortes ?

Jean-François Blanchet : Nos actionnaires  ont des exigences fortes : la plupart des personnes qui siègent au conseil d’administration sont des élus qui rendent des comptes aux citoyens. BRL doit être exemplaire, transparent et nous devons nous aussi rendre compte financièrement mais aussi sur notre performance extra-financière : en quoi avons-nous un impact plus positif et en quoi les impacts négatifs sont les plus faibles possibles. Cela veut dire que nous sommes une entreprise qui engage sa responsabilité sociétale. Que l’on soit adaptés au climat d’aujourd’hui. Cela veut dire développer des compétences. Et être sans arrêt préoccupés. C’est une attente très forte de Fabrice Verdier.

Ce que je souhaite que l’on retienne de BRL, c’est un feu sacré qui s’appelle avoir l’esprit pionnier”

Allez-vous fêter ces 70 ans de BRL ?

Jean-François Blanchet : Les 70 ans d’expérience, on ne les fête pas : on dit que l’on a franchi une étape. Ce que cela impose aussi, au-delà de la fierté de nos salariés, c’est l’humilité par rapport à ce qui nous attend. Des défis qui sont devant nous. Avoir 70 ans d’expérience, c’est aussi reconnaître que l’on va devoir travailler, améliorer nos savoir-faire, développer les compétences de nos salariés et, en même temps, amener nos salariés à vivre l’expérience de l’utilité qu’a BRL pour le territoire. Qu’ils en éprouvent eux-mêmes de la fierté.

Canal biodiversité, Ph. G&C Deschamps

Ce ne sont pas que des mots. Pour eux, pour nous, pour nos 800 salariés, dont 700 en France. Nous devons leur donner les moyens d’exprimer le meilleur de leurs compétences ce qui suppose de se questionner sur l’organisation ; sur ce qui va faire de l’attractivité pour que les jeunes générations viennent rejoindre nos rangs. Et à vivre une véritable aventure humaine et humaniste. Ce que je souhaite que l’on retienne de BRL, c’est un feu sacré qui s’appelle avoir l’esprit pionnier. Cela veut dire qu’il y a, à chaque époque un défi à relever. Il ne faut pas se reposer sur ses lauriers.

On a un métronome inexorable, celui du temps qui change, le temps climatique, qui doit rythmer la vitesse avec laquelle nous produisons les transitions, les transformations. BRL qui est un outil d’économie mixte a pour responsabilité supplémentaire, d’être encore plus vigilante sur l’efficacité de son intervention, voire son efficience : atteindre ses objectifs tout en optimisant l’économie des moyens. C’est fondamental. Le nexus, c’est ce que l’on doit optimisé, c’est un ensemble : l’énergie nécessaire, l’alimentation et l’environnement. Les solutions que l’on met en place doivent s’intégrer dans une vision globale. Cela permet de sortir des approches en silos, de faire que des solutions hydrauliques pour de l’hydraulique, par exemple. C’est une vision éco-systémique, plus complexe mais plus efficace.

Propos recueillis par Olivier SCHLAMA

  • Le chiffre d’affaires consolidé de BRL est de 106 M€, dont 19 % à l’export. Le groupe emploie 799 salariés, dont 707 en France.

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