Le vélo du quotidien en hausse : À Montpellier et à Toulouse, tous en selle !

A vélo, en famille en centre-ville de Sète (Hérault). Photo : Olivier SCHLAMA

Grâce à des centaines de compteurs, on en sait un peu plus sur l’usage du vélo. En ville et en zone rurale. Selon Vélos & Territoires, le “vélotaf” (pour aller au travail et à l’école) a le vent en poupe. Dans les deux capitales régionales, on dépasse allègrement les 20 000 passages par jour en moyenne (+ 10 % dans la Ville Rose). Faudra quand même faire chauffer un peu plus les mollets pour que la petite reine atteigne 12 % voulus des modes de déplacement contre 5 % aujourd’hui en France.

Équiper nos villes de sites propres paie. À Toulouse, capitale de l’Occitanie, on a enregistré l’une des plus fortes hausses en France : + 10 % de fréquentation par rapport à 2022 avec une moyenne, chaque jour, de 949 passages de vélo, en 2023, devant les 22 capteurs mis en place dans la Ville Rose : soit plus de 20 000 (20 878 passages par jour !). Pour sa rivale de Montpellier, impossible d’établir une comparaison avec l’année précédente, la pose de capteurs y est trop récente. Mais l’Insee l’avait déjà senti en 2021 : on se rend de plus en plus au travail à vélo.

Montpellier : plus de 26 000 passages en moyenne chaque jour en 2023 !

Ph d’illustration Surprising Shots Pixabay.

Mais les chiffres 2023 concernant la capitale du Languedoc-Roussillon, sont quand même éloquents : 703 passages en moyenne chaque jour devant les 38 capteurs de la ville, soit une moyenne chaque jour de 26 714 passages ! Au moins sur ce plan, la “Surdouée” est leader ! À noter que Paris est en hausse de 11 % (hors concours avec 192 240 passages en moyenne chaque jour de 2023) ; Annecy de 6 % ou encore le Grand Chambéry de 10 %.

5 % de hausse en moyenne au niveau national

Au final, cela donne une hausse de 5 % de la fréquentation vélo à l’échelle nationale et + 7 % en semaine et + 6 % dans l’urbain, ce qui tend à penser que c’est du vélotaf, comme on dit. L’étude émane de Vélos & Territoires, coordinateur du réseau national cyclable (1) et relayé par la Fédération des usagers de la bicyclette (Fub). C’est bien, disent-ils, mais il va falloir encore appuyer sur le mollet si l’on s’en tient à l’objectif national ambitieux de 12 % de la part du vélo d’ici 2030 dans la part des moyens de locomotion. Au lieu des 5 % à 6 % actuellement contre 4 % en 2021, selon l’Insee. Mais le vélo du quotidien a, certes, le vent dans le dos mais a longtemps eu pas mal de bâtons dans les roues, comme Dis-Leur vous l’a expliqué ICI.

“Les Français n’hésitent pas à utiliser leur vélo au quotidien”

Ph. Jgrangagnage. Pixabay

Dans le détail, les compteurs enregistrent 1 345 passages par jour en moyenne en milieu urbain, contre 216 en milieu périurbain et 133 en milieu rural. Avec cette précision : “Les niveaux de fréquentation de 2023 sont globalement plus élevés que ceux de 2022. Hors vacances scolaires et avec une météo favorable, les Français n’hésitent pas à utiliser leur vélo au quotidien. Ainsi, le mois de juin, la rentrée scolaire en septembre et la semaine précédant Noël se distinguent par leurs volumes de passages de vélos, nettement supérieurs à ceux de 2022.”

L’année 2023 s’est terminée par un très bon mois de décembre avec + 17 % de passages enregistrés à l’échelle nationale grâce à une arrivée tardive des températures hivernales et un décalage des vacances scolaires propice à la pratique utilitaire en milieu urbain.

La pratique de loisirs se stabilise

La période post-crise sanitaire et son corollaire les fameuses “coronapistes” mises en chantier à toute vitesse avait permis au vélo de se faire une vraie place sur la chaussée. Avec une fréquentation forte. Aujourd’hui, “le bilan diffère aujourd’hui selon les milieux et les périodes observés”. Ainsi, en semaine et en milieu urbain, le nombre de passages de vélos enregistrés progresse respectivement de + 7 % et + 6 % par rapport à 2022. Dans le même temps, la fréquentation du week- end et dans les zones périurbaines et rurales atteint un plateau. Autrement dit, la pratique nationale progresse grâce à la pratique utilitaire. La pratique de loisirs, quant à elle, se stabilise au niveau atteint après-crise. En milieu urbain, les compteurs enregistrent 1 345 passages par jour en moyenne contre 216 en milieu périurbain et 133 en milieu rural.

EuroVélo : hausse là aussi, de 3 % des passages

Après la création d’une première voie cyclable provisoire fin avril 2020 avenue Etienne-Billières, Toulouse a créé en 15 jours de nouveaux aménagements en faveur du vélo. Photo : Patrice Nin.

Côté EuroVelo, la tendance annuelle est à la hausse avec une augmentation de 3 % des passages par rapport à 2022. Sur ces itinéraires la fréquentation progresse notamment en semaine (+ 4 %) et reste stable le week-end (0 %). Pas moins de 20 775 km répartis en 59 itinéraires longue distance dont la fameuse Méditerranée à la Mer, déjà bien avancée expliquions-nous en mars 2023 ! Il restait toutefois à réaliser 5 360 km de linéaire. C’est ce que nous apprend l’association nationale Vélos & Territoires chargée de coordonner le schéma national des véloroutes pour le compte de l’Etat. Comme Dis-Leur vous l’a expliqué ICI. 

300 000 emplois en jeu dans le pays

Cyclelab, le cluster vélo à l’Isle-Jourdain dans le Gers. DR.

À la faveur d’un changement de majorité municipale, d’époque et du déconfinement, Certaines villes ont engagé une “vélorution”, à l’instar de Montpellier qui engagea 10 M€ de plus pour le vélo. Cette somme, initialement affectée à la construction du nouveau stade Louis-Nicollin avait finalement été injectée dans le plan vélo de la métropole de Montpellier. Et ce, dès 2019.

La fièvre du cyclisme gagne de plus en plus d’adeptes. Député LaReM, Guillaume Gouffier-Cha avait été chargé par le gouvernement d’une mission parlementaire sur une filière vélo en France pour que le pays devienne le numéro 1. Quelque 300 000 emplois sont en jeu, dont une partie en Occitanie, notamment via un cluster, à l’Isle-Jourdain (Gers) où doit se rendre prochainement Carole Delga, présidente de la région Occitanie.

Olivier SCHLAMA

  • (1) Vélo & Territoires propose, chaque mois, un suivi de l’évolution de la pratique du vélo. Cette analyse repose sur un échantillon national de 308 compteurs représentatifs de l’ensemble des compteurs partagés avec la Plateforme nationale des fréquentations (PNF). Cet outil, porté par Vélo & Territoires et développé en partenariat avec Eco-Compteur, permet d’agréger les données de plus de 1 500 compteurs partagés par près de 160 collectivités. Pour en savoir plus sur la composition de cet échantillon et les règles d’analyse, consultez la note méthodologique disponible sur le site Internet de Vélo & Territoires.

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