La ministre de la Culture a annoncé la liste des lauréats de La Grande Fabrique de l’Image doté de 350 M€. Onze des 68 projets retenus sont de la région Occitanie en tête des régions françaises. Carole Delga, présidente de la région Occitanie qui investit beaucoup, s’en félicite avec un “objectif clair : être la première région européenne audiovisuelle…”
Quelle meilleure scène que celle du Festival de Cannes pour que la ministre de la Culture, Rima Abdul Malak, révèle les lauréats à l’appel à projets La Grande Fabrique de l’Image France 2030, lancé par le gouvernement au printemps 2022 avec le CNC (Centre national du cinéma) et de la Caisse des Dépôts. Avec un objectif clé au cœur de France 2030 : placer la France à la pointe des industries culturelles et créatives (ICC). Sur les 68 projets lauréats, onze sont d’Occitanie. Dont deux studios de tournage connus, celui de France TV à Vendargues, et Pics Studios, à Saint-Gély-du-Fesc (tous deux dans l’Hérault). Ou encore le studio d’animation TAT à Toulouse, en Haute-Garonne (lire ci-dessous).
De Toulouse à Montpellier en passant par Perpignan, c’est toute la filière qui bénéficiera des retombées économiques et de l’attractivité de cette industrie culturelle”
Ce qui fait dire à Carole Delga : “L’Occitanie sort grand vainqueur de cet appel à projets puisqu’elle concentre le plus de lauréats après l’Ile-de-France. De Toulouse à Montpellier en passant par Perpignan, c’est toute la filière qui bénéficiera des retombées économiques et de l’attractivité de cette industrie culturelle.” La présidente de la Région Occitanie ajoute : “Mon objectif est clair : être la première région européenne audiovisuelle et la première destination en France pour les productions internationales.”
La Région a mené, en effet, “une politique ambitieuse, visant à faire de l’Occitanie la première région européenne de l’audiovisuelle” (…) Carole Delga a analysé : “Le cinéma, c’est un art et une industrie au service de la diversité culturelle. L’industrie de l’audiovisuel représente l’un des fleurons en plein développement de l’économie française et un marqueur fort de l’attractivité, notamment touristique, de nos territoires. Soutenir les productions, c’est créer une image de l’Occitanie, créer des opportunités d’emplois pour nos artistes et techniciens, et faire vivre tout au long de l’année les professionnels du tourisme.”
La région Occitanie investit 5 M€ chaque année
Et de rappeler qu’elle a “inscrit le développement de la filière audiovisuelle comme l’une des priorités de la Région, en investissant chaque année depuis que je suis présidente de la Région, près de 5 M€. Je souhaite qu’à moyen terme, l’Occitanie soit la première région européenne de l’audiovisuel et la première destination française des productions internationales. Avec plus de 25 000 m² de studio de tournage, nous concentrerons d’ici deux ans l’offre la plus compétitive pour les professionnels de l’audiovisuel, permettant de nombreuses créations d’emplois avec l’objectif d’atteindre 13 000 emplois, soit autant que la filière spatiale. Grâce à ses professionnels du cinéma et de l’audiovisuel, l’Occitanie possède le savoir-faire, les lieux, les décors et l’envie d’accompagner tous les projets”.
L’Occitanie, laboratoire de création audiovisuelle
Dans les faits, en effet, l’Occitanie s’est hissée à la seconde place des régions les plus attractives pour les tournages après l’Ile-de-France, et entre 2016 et 2021 le nombre de jours de tournage a été multiplié par cinq. Chaque année, la région attribue des aides aux sociétés de production pour la réalisation de long et court-métrages, soutient les structures de formation et les salles de cinéma, accompagne plus d’une centaine d’auteurs et d’autrices dans leur projet d’écriture d’animation, de documentaire ou de fiction.
Le bureau d’Occitanie Films apporte également un soutien technique aux équipes de tournage à la recherche de décors, lieux de tournage, d’acteurs ou de techniciens. En effet près de 100 sociétés de production sont installées en Occitanie, et plus de 1 000 techniciens et autant de comédiens sont référencés dans leur base de données.
“Ce plan soutien toute la chaîne de production et aidera ainsi à localiser ces emplois en France…”
Pour Gilbert Kiner, président fondateur d’ARTFX (école supérieure internationale des métiers du cinéma, des effets spéciaux, de l’animation et du jeu vidéo, basée à Montpellier), par exemple, “ce soutien et cette reconnaissance nous offrent un réel support pour développer nos formations. Aujourd’hui plus de 50% de nos anciens étudiants travaillent à l’étranger dans des studios internationaux. En plus de nous aider à consolider notre travail pédagogique, ce plan soutien toute la chaîne de production et aidera ainsi à localiser ces emplois en France et garder le savoir-faire de nos étudiants sur le territoire (…) C’est ainsi que nous poursuivons notre principale raison d’être : permettre aux talents de demain de penser et forger leur futur dans nos écoles.”
Ces onze lauréats “confirment notre logique de création de filière complète de la formation à l’emploi en permettant à nos jeunes de se former et trouver des emplois en local dans une filière en devenir. La création de deux studios dans l’Hérault, avec à la clé plus de 2 000 emplois, est indispensable pour diversifier le tissu économique du bassin montpelliérain, réinventer les outils de création et de production de demain et faire de notre territoire une référence pour l’accueil de productions nationales et internationales”.
“Faire de la France un leader des tournages, de la production de films, séries et jeux vidéo…”
Cette initiative inédite, dotée de 350 M€ de France 2030, mise en œuvre par le Secrétariat général pour l’investissement et opérée pour le compte de l’Etat, par la Caisse des dépôts et le Centre national du cinéma, se fixe pour ambition de “faire de la France un leader des tournages, de la production de films, séries et jeux vidéo, de la post production (effets spéciaux notamment) et de la formation aux métiers du cinéma et de l’audiovisuel”. Et aussi : “En matière de studios de tournage, les 11 projets labellisés auront pour effet de démultiplier les retombées économiques pour les territoires. Les retombées directes ou indirectes (emplois, hôtellerie, restauration, commerces, tourisme…) sont estimées à 7,60 euros pour chaque euro investi dans un tournage.”
Dans l’entourage de la ministre, on certifie que ce dynamisme permettra “un saut industriel qui double la surface de plateaux de tournage pour atteindre 153 000m² et quasi-quadruple la surface de backlots (décors extérieurs permanents) pour atteindre 187 000 m², ce qui placera la France en tête de l’Europe continentale (si la totalité des projets vont à leur terme) et projettera la filière vers les technologies d’avenir ; une accélération et une ouverture sans précédent sur la formation dans les métiers du cinéma et de l’audiovisuel…”
La région avait déjà quelques inoubliables longs-métrages, comme Dis-Leur vous l’a narré ICI. Un scénario qui se poursuit et qui compte de nouvelles promesses sur écrans.
Olivier SCHLAMA
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Les 11 lauréats : Liste des lauréats d’Occitanie : deux studios de tournage de France TV (Vendargues), et Pics Studios (St-Gély-du-Fesc), le studio d’animation TAT (Toulouse), 2 studios d’effets visuels The Yard (césar des effets visuels) et Mathematic (Montpellier), le studio de jeux vidéo Game Bakers (Montpellier) et cinq écoles de formation IDEM (Perpignan), Travelling (Montpellier et Sète), ARTFX, D.E.F.I. et Audio Workshop (Montpellier).
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Les films, soutenus par la Région Occitanie, présentés au 76e Festival de Cannes : Le livre des Solutions, de Michel Gondry, avec Pierre Niney et Blanche Gardin, produit par Partizan Films, sélection à la Quinzaine des Cinéastes à Cannes 2023. Financement Région : 140 000 €. Présenté à Cannes ce dimanche. La maison brûle, autant se réchauffer, de Mouloud Ouyahia, avec Mustapha Raïs et Idir Beanïbouche, court métrage coproduit par Avant la Nuit, L’œil Vif et Alpha Tango. Financement Région : 33 000 €.
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Quelques exemples de films soutenus par la Région Occitanie : Pattie et la colère de Poséidon, de David Alaux produit par TAT Productions, 260 000€ ; Les As de la Jungle 2, de Laurent Bru, Yannick Moulin et Benoît Somville, produit par Tat productions (sortie prévue cet été), 225 000 € ;– Chien de la casse, de Jean-Baptiste Durand, produit par Insolence Productions, 220 000 € ; Les âmes sœurs, d’André Téchiné, produit par Curiosa Films, 150 000 €.
- Consulter ICI l’ensemble des lauréats de l’appel à projets Grande Fabrique de l’image de France 2030.
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