Depuis avril et jusqu’à l’automne, la Région donne la parole aux consommateurs. Habitants et acteurs des filières agricoles et agroalimentaires sont invités à nourrir la réflexion sur la politique régionale. La Région organisera ensuite à l’automne une votation citoyenne, avant de finaliser son « plan alimentation ».
A notre époque il ne suffit plus de se nourrir… Ni de faire exclusivement sien cet aphorisme attribué à Socrate et popularisé par Molière dans L’Avare (Act. III, scène 5) : “Il faut manger pour vivre et non vivre pour manger…” Il s’agit désormais de re-découvrir le bien-manger. Pour le plaisir, mais aussi pour préserver la santé. S’il faut leur reconnaître un point positif, c’est que les scandales alimentaires ont sensibilisé les consommateurs au “contenu” des emballages, les ont incités à mieux s’informer et à tenter de s’alimenter de manière plus responsable.
Proximité, plaisir et petits plats !
Comme le soulignait récemment Eric Fottorino sans un numéro (191, du 28 février 2018) de son magazine Le 1, “Notre société mondialisée semble retrouver le goût du local (…) Les consommateurs, qui sont aussi des citoyens, ont fini par comprendre les mécanismes qui ont débouché sur un désastre social (…) protéger sa santé en protégeant ceux qui nous nourrissent, l’histoire est belle et stimulante”, mais prévient-t-il “il serait pourtant illusoire de croire que la panacée est dans cette seule proximité…” La lutte continue , pourrait-on dire en ces temps d’anniversaire d’un joli mois de mai d’il y a 50 ans…
Une étude menée par l’Inra encourage les parents à éveiller les papilles de leur enfant pour leur faire découvrir une alimentation saine. En effet, les slogans des campagnes de santé publique ont peu d’impact sur les comportements alimentaires des enfants. Par contre les chercheurs de l’Inra ont montré que les enfants associant l’alimentation au plaisir font les choix de meilleure qualité nutritionnelle. Les enjeux sont nombreux. Mais face à ces nouveaux défis les consommateurs ne sont plus seuls, ni les agriculteurs…
Agir sur les modes de consommation
En région Occitanie Pyrénées-Méditerranée, plusieurs démarches ont déjà été entreprises. Par exemple dans les établissements scolaires (230 000 repas servis chaque jour dans les établissements gérés par la Région) où diverses initiatives visent à réduire le gaspillage, faciliter la consommation de produits de proximité et soutenir les familles en difficulté.
Et depuis toujours, bien sur avec le soutien aux labels de qualité et à la marque Sud de France. Mais cette fois, l’entreprise est différente, avec l’alimentation définie comme “Grande cause régionale pour 2018”, il s’agit d’agir directement sur l’économie, l’environnement, la préservation des terroirs et agir à long terme sur les modes de consommation…
“Cette concertation citoyenne, sans précédent en France, enrichira le travail mené avec les filières agricoles et les collectivités”, commente Carole Delga. “Elle permettra de construire le Plan Alimentation régional pour accompagner tous les acteurs de la chaîne alimentaire. Je souhaite que les habitants de notre région soient les premiers consommateurs du ‘Produit en Occitanie’. Car nos emplettes, ce sont aussi nos emplois !“ poursuit la présidente de la région Occitanie Pyrénées-Méditerranée…
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Un patrimoine immatériel essentiel
Il existe en effet dans cette région une longue et solide tradition gastronomique. Entre terre et mer, elle s’appuie sur des savoir-faire locaux exceptionnels et sur des produits nobles : le foie gras, la truffe noire du Quercy, le Roquefort et, côté Méditerranée, l’huître de Bouzigues, l’olive Lucques du Languedoc ou bien encore l’anchois de Collioure.
La région, première de France pour l’agriculture (1) et la viticulture biologiques en termes de superficie, est aisi à l’avant-garde de la bataille pour une nourriture saine. Elle a notamment lancé en décembre 2017 son propre Salon de la qualité alimentaire (le salon Regal à Toulouse) et compte 250 produits sous signes officiels de qualité (AOC/AOP, Label Rouge, IGP, AB). Parmi eux, l’agneau fermier du Quercy, le taureau de Camargue, le Pélardon des Cévennes, le Cabécou de Rocamadour, le raisin Chasselas, la fraise de Nîmes et bien d’autres…
Avec l’alimentation et tout ce qui s’y rattache, agriculture, gastronomie… l’Occitanie dispose, comme le définit le philosophe Jacques Puisais, d’un formidable “patrimoine immatériel” (2) Consommer local, être mieux informé sur l’origine et la qualité des prduits, ce sont des enjeux essentiels pour l’avenir, c’est une étape essentielle pour un projet de société plus global. Cette année, en Occitanie, chacun peut y prendre part. Alors soyons gourmands, exigeons le meilleur !
(1) L’agriculture est le premier employeur régional avec 164 000 emplois dans plus de 82 500 exploitations et près de 2 000 entreprises agro-alimentaires dont 400 coopératives. L’Occitanie est la 2e région française en nombre d’exploitations, la 1re en surfaces certifiées bio, la 1ère région européenne avec 250 Signes Officiels de Qualité et de l’Origine (SIQO) et la 1ère région au monde pour le vignoble sous appellation.
(2) Les experts de l’Unesco ont d’ailleurs estimé que le repas gastronomique à la française, avec ses rituels et sa présentation, remplissait les conditions pour rejoindre la liste du patrimoine culturel immatériel de l’Humanité. C’est la première fois que la gastronomie d’un pays accède à ce statut.
Dis-Leur ! est toujours attentif aux produits de l’Occitanie. Plusieurs articles ont récemment insisté sur la qualité des productions locales… retrouvez en quelques exemples, ci-dessous :
Découvrez le crowdbuchering ! Pig’s Daddy c’est le premier site internet qui vous permet de participer à l’élevage d’un cochon destiné à votre consommation personnelle. Des cochons élevés en plein air, dans le respect de l’animal sans médicament ni OGM. Et oui comme à l’époque de notre enfance, nous parlons ici d’élevages traditionnels. Après Le bon coin, le bon groin ? Découvrez la suite en cliquant ICI…
Aux pieds des Pyrénées, face au Pic du Midi, le terroir de Bigorre préserve en son écrin un joyau culinaire : le Haricot tarbais, semé en mai. Et c’est à partir de mi-septembre que les cueilleurs ramasseront les gousses, selon plusieurs passages, jusqu’en octobre. Pas besoin d’être un « fayot » pour apprécier ! S’il est l’allié naturel des plats traditionnels de la région, Garbure, Cassoulet… il est aussi très apprécié pour les apéritifs de l’été. Sans gluten, pauvre en lipides (seulement 2% de matières grasses), riche en fibres et en protéines végétales, le haricot tarbais est l’allié idéal des gourmands branchés… Découvrez la suite en cliquant ICI…
L’ail noir : un nouveau produit exotique désormais… 100 % terroir et qui va lancer, grâce à ses qualités gustatives exceptionnelles, de nouvelles habitudes culinaires. « Nous sommes les seules au monde à proposer ce genre de productions à base d’ail noir, dont un vinaigre », proclament les deux associées de V2V qui ont créé une unité de production dans le Tarn. Solaire ail noir, condiment confondant ! Blanc à l’extérieur. Noir à l’intérieur. Un camaieux de couleurs en bouche. Et un concentré de goûts comme la fameuse cinquième saveur, appelée unami en japonais, arrivant dans un second temps dans l’apparition des sensations gustatives. Le tout, sans l’agressivité originelle de l’ail frais.. Découvrez la suite en cliquant ICI…
La cave coopérative du muscat de Frontignan, près de Sète (Hérault), ne cesse d’innover pour ses apéritifs dorés reconnus dans le monde entier. Avec ses 120 vignerons coopérateurs, elle vient de lancer deux nouveautés : un muscat sec, le Piazza navona, et une liqueur de vin… rouge à petits grains. Explication avec Christophe Miron, le directeur de la cave. C’est une institution effervescente ! La cave coopérative du Muscat de Frontignan, ce sont pas moins de 43 marques différentes réparties dans huit familles de produits sur un territoire de 622 hectares dont 540 hecatres en appellation d’origine contrôlée (AOC) ! Elle ne cesse d’innover pour rester à la page… Découvrez la suite en cliquant ICI…
L’aligot est une recette de terroir emblématique de l’Aubrac, entre Aveyron, Cantal et Lozère. On l’aime pour sa texture étonnante et filante, mais aussi pour son côté réconfortant en toutes saisons… C’est ainsi que débute la pétition lancée par un aveyronnais, originaire de Millau, Jean-Yves Fort, qui milite pour que cesse l’utilisation de purée en flocons dans la préparation de l’aligot… On ne plaisante pas avec la tradition ! Et si la tome fraîche est l’ingrédient « noble » de cette recette, elle ne serait rien sans l’humble mais si nécessaire pomme de terre… Découvrez la suite en cliquant ICI…