Macarèl !… Comment des expressions communes portées sur des tee-shirts, autocollants, etc., sont devenues une marque culturelle dans la région depuis 20 ans. Son créateur produit en gros et revend aux associations occitanes. Une réussite née d’une association qui voulait donner plus de visibilité à l’occitan, comme l’explique Miquelà Stenta, ex-prof d’occitan à l’université de Montpellier, et présidente du Cercle Occitan de Sète.
Non, ici, ce n’est pas une imprécation… Encore moins une insulte… Un métier alors (!…) ? En tout bien tout honneur.
Que, Macarèl est une marque, d’une entreprise qui vient juste de fêter ses vingt ans et qui couvre l’Occitanie tout entière – la grande, des alpes aux Pyrénées – Que ce nom, ce slogan est bien choisi ; que cette imprécation se comprend dans tout le territoire d’Occitanie.
Que, Macarèl, es una marca, la d’una entrepresa que ven tot just de festejar sos vint ans e que cobrís l’Occitania entièra – la granda, das Aups as Pirenèus – amb sos produches “made in òc” Cau dire que lo nom es plan causit (choisi) que, “macarèl” coma imprecacion se compren e se ditz sus tot lo territòri d’òc.
Il aura fallu un voyage en Bretagne de son créateur pour mesurer l’impact du drapeau breton
Il aura fallu un voyage en Bretagne de son créateur pour mesurer l’impact du drapeau breton, porte-enseigne d’une langue et d’une culture auxquelles la population s’indentifie. Èra partit : la bandièra (drapeau) occitana, crotz de Tolosa sus fons roge, èra apelada a un grand avenidor (avenir).
Premier objectif : en produire 1 000. En deux mois, stock épuisé. C’est qu’il y avait un manque à combler. Deuxième objectif : créer d’autres produits et une structure de diffusion, soit une association loi 1901 (en 2003) et trois camisòts (t-shirt) estampillés de la croix d’oc, une casquette, un paga-solet (autocollant pour pare-brise), le tout disponible pour les associations.
Se ses preissat, passa davant,Vai-te’n cagar a la vinha…
L’entrepôt de Saint-Jean de Védas, près de Montpellier, sert de boutique.
Très vite, des revendeurs se manifestent à Minerve, Carcassonne, Mirepoix… Il faut créer de nouveaux objets, porte-clés, autres camisòts avec slogans, pega-solets (Se ses preissat, passa davant, Cala-te e buta, Vai-te’n cagar a la vinha… toutes expressions communes dans la population, qui promènent la langue sur des kilomètres de routes…) Jusque là, Danís Cantournet, le père de Macarèl, avait continué son activité professionnelle. Il était temps de créer une Sarl (2007) pour s’y consacrer entièrement.
A aqueste moment se plaça lo sovenir mai bèu de Danís : a Besièrs, a l’escasença (occasion) d’una immensa manifestacion per la lenga occitana, l’estand Macarèl èra installat. E, de lònga de la jornada, de femnas, cinquantenàrias polidas, sovent parlant òc, desfilèron a l’estand per crompar lo pega-solet « Farem tot petar » ! Fach revelator : siam pas dins lo folklòr ni dins l’anecdòta… En ne parlant, las lagremas (larmes) li venon per los uòlhs, au Danís !
Danís réalise son rêve : Macarèl est dans la capitale
L’entreprise s’agrandit, compte six salariés, multiplie les produits, les distribue partout. Une boutique s’avère nécessaire : elle est créée à Toulouse, 13 rue du Taur, en 2015, grâce à un emprunt auprès des sympathisants. Danís réalise son rêve : Macarèl est dans la capitale et… dans une rue mythique entre Capitole et saint-Sernin !
Un catalogue de 1 800 références…
Aujourd’hui, le catalogue compte 1 800 références, avec une variété d’objets qui mettent langue et culture d’oc au cœur de la vie quotidienne : boucles d’oreilles, pendentifs, dessous de plats, tasses, verres, couteaux, tabliers, gants isothermes… mais aussi livres, CD, dictionnaires, méthodes d’apprentissage linguistique, cartes postales humoristiques, bérets, sweets…
Macarèl contunha d’arpatejar (sillonner) lo país, amb son camion e son banc (étal). Lo trobaretz dins totas las manifestacions occitanas de l’estiu, a l’Estivada de Rodés, tè, fin de julh, e endacòm mai (ailleurs). Pòt èsser fièr, lo Danís : n’es a 100 000 bandièras de vendudas ; a dobèrt una dralha (voie) que d’autres magasins an una colleccion d’objèctes d’òc. “Farai tot, çò ditz, per que l’esperit e l’èime de Macarèl contunhe”, et facétieux, il sort le pega-solet “Sèm pas aquí per faire de rasonaments” !
Miquelà Stenta
Coma qué l’occitan permet de se ganhar la vida e de crear d’emplècs.
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