Transports scolaires : La Région Occitanie recrute 550 chauffeurs de bus

Jan-Luc Gibelin, vice-président chargé des transports aux côtés de Carole Delga, présidente de la Région Occitanie lors de la présentation en 2018 de la nouvelle structure Lio gérant les transports scolaires dans la région. Photo : Olivier SCHLAMA

La région Occitanie et les entreprises de transports recrutent dès à présent des centaines chauffeurs de bus pour la rentrée 2022 dans toute la région pour son service de transport scolaire. Les personnes en reconversion professionnelle et les chômeurs seront formés gratuitement. Des journées portes ouvertes sont prévues mercredi et samedi prochain. Pour le vice-président chargé des transports, Jean-Luc Gibelin, “la crise du covid a sensiblement changé la situation…”

C’est un métier déjà en tension depuis des années. Chauffeur de bus, il en manque à peu près partout sur le territoire. “L’idée, souligne Carole Delga, présidente de la Région Occitanie, c’est d’agir aujourd’hui pour ne pas subir demain”. Et ce, alors que la gratuité du transport scolaire vient d’être généralisée sur le territoire, comme Dis-Leur vous l’avait annoncé ICI. La crise du covid a accentué cette demande forte de recrutements.

Plus de 170 000 élèves transportés chaque jour

Chaque jour, plus de 170 000 élèves se rendent à l’école, au collège ou au lycée gratuitement grâce au service de transport de la Région Lio. “Afin de garantir un service de qualité, sécurisé, et d’anticiper le risque de manque de personnel, nous avons engagé ce Grenelle de l’emploi dans les transports de voyageurs associant l’ensemble des acteurs, en “pack”, pour relancer les recrutements et soutenir la profession”, ajoute-t-on du côté de la Région. “Cette mesure permettra également à certains de retrouver un emploi, grâce à une formation entièrement financée par la Région.”

Formation payée à 100 % pour les demandeurs d’emploi

Dans ce contexte, la Région et les transporteurs d’Occitanie proposent donc 550 postes de conducteurs. Il est nécessaire d’avoir plus de 21 ans, et de disposer du permis D (transport de voyageurs) ou du permis B. si vous ne les avez pas et que vous êtes en reconversion professionnelle ou demandeur d’emploi, vous pouvez obtenir le financement à 100 % de la formation par la Région Occitanie. Les sessions de formation se dérouleront entre mi-mars et mi-avril afin que les candidats retenus soient opérationnels pour la rentrée scolaire de septembre 2022. Des stages en immersion pourront également être proposés aux personnes intéressées.

Deux journées portes ouvertes

Vous êtes intéressé ? Deux journées portes ouvertes se déroulent ce mercredi 2 février de 14 heures à 17 heures et le samedi 5 février, de 9 heures à midi. Vous pouvez retrouver toutes les informations pratiques, y compris la listes des entreprises participantes par département et les modalités de candidature sur le site du réseau Lio ICI. Notez que selon les territoires et les volumes des horaires de travail, les contrats varient de 550 heures à 900 heures par an.

“Le métier idéal si on aime le contact”

Pour Stéphane, 49 ans, chauffeur de bus chez Lio, “c’est le métier idéal si on aime le contact avec les personnes et conduire ! J’ai vraiment le sentiment que mon métier est utile, car si nous n’étions pas là, il n’y aurait pas d’accès à l’école dans nos territoires ruraux. La sécurité des élèves transportés est très importante également. Nous en sommes responsables. Par ailleurs, commencer par la conduite des publics scolaires peut amener à conduire pour le tourisme, sur de plus grandes distances, et donc sur des plages horaires plus importantes”.

La crise du covid a modifié sensiblement la situation avec des départs à la retraite pas forcément remplacés…”

Jean-Luc Gibelin, vice-président chargé des transports

Pour Jean-Luc Gibelin, vice-président de la Région Occitanie chargé des transports, “nous avons adopté la position la plus pragmatique possible sur ce sujet”. Y a-t-il une crise des vocations ? “Je ne sais pas si c’est cela mais la crise du covid a modifié sensiblement la situation avec des départs à la retraite pas forcément remplacés, qui ont renforcé la problématique. Il y a aussi eu des entreprises de tourisme qui ont été touchés de plein fouet. Nous ne sommes plus dans la situation d’il y a deux ans. Les sorties scolaires ont aussi été annulées. La crise a singulièrement compliqué les choses.”

Jean-Luc Gibelin, à droite. Ph. DR.

Faut-il revaloriser les salaires ? “Les négociations se passent au sein de la branche patronale. Bien évidemment, ce ne sera pas sans conséquences sur les contrats. Mais nous ne bloquerons pas cela même si l’écart est très important par rapport à aujourd’hui. Il faut que l’Etat mette la main à la poche dans ce cas, ajoute en substance Jean-Luc Gibelin. L’Etat qui nous a amputés d’une partie de la dotation,…”

Il manque entre 40 000 et 50 000 chauffeurs en France

Au-delà des chauffeurs de bus scolaires, selon la Fédération nationale des transports routiers (FNTR), entre 40 000 et 50 000 personnes manquent aux entreprises de transports routier, soit deux fois plus qu’en 2017. Une étude de l’Insee publiée l’été dernier dévoile que 53 % des transporteurs ont des difficultés à recruter. Le problème ne se limite pas aux chauffeurs : il manque aussi des caristes et des opérateurs logistiques, notamment.

On assiste à un effet ciseaux : une crise des vocations, comme dans l’hôtellerie-restauration ou le BTP et le vieillissement du personnel qui part à la retraite sans forcément être remplacé ; sachant que sous certaines conditions, un chauffeur peut partir à la retraite à 57,5 ans après 25 ans de conduite. D’autant plus que l’économie française repart. Il faut dire que le rythme peur être éprouvant pour un salaire qui dépasse trop rarement les 2 000 euros par mois avec les primes. Pour attirer de nouveaux candidats, cela passe aussi par une revalorisation salariale et proposer en général une organisation du travail plus attirante.

Olivier SCHLAMA

Dis-Leur ! vous transporte