Bouchons aux abords des stations, queues devant guichets et pistes mais le plaisir partagé de la glisse. Des Espagnols en nombre dont les vacances coïncident cette année avec les nôtres. De Font-Romeu à la Quillane, l’engouement est exceptionnel.
stations de ski
Une étude sociologique, qui s’adresse à tous ceux qui ont mis le pied au moins une fois au Puigmal, se propose de “prendre le pouls” des aspirations des habitants et des touristes. L’enquête se sert du cas emblématique d’une station “qui ouvre une année, qui ferme l’autre” pour poser la question de l’avenir des stations de ski dans un contexte de réchauffement climatique et de sécheresse.
D’ici un an, huit stations, considérées comme indispensables à l’économie locale, seront réunies dans un syndicat unique pour pouvoir mener à bien les investissements nécessaires vers une transition quatre saisons. Le tour de table d’un plan de 78 M€ a été bouclé entre les différentes collectivités et la Région Occitanie. C’est ce qu’explique Alain Naudy, vice-président du département et président de la communauté de communes de Haute-Ariège.
Stations de ski, thermes mais aussi un simple restaurant, un hôtel qui a une idée d’aménagement, etc. Quelles que soient sa taille et son implantation, tous les acteurs du tourisme peuvent y candidater. Si le dossier est retenu, la Région peut aider financièrement. Vice-présidente de la région, Muriel Abadie en explique la philosophie.
Diversification oblige, les stations jadis de ski répondent aux attentes des touristes dont plus de la moitié de skient pas. A Font-Romeu, depuis dix ans, on propose avec succès les Sentiers Givrés et aux Angles des randos thématiques, proches de la station. Plus largement et paradoxalement, le géographe André Suchet, explique pourquoi les accès aux sentiers se raréfient ailleurs en moyenne montagne.
Créer un fonds d’adaptation au changement climatique et un observatoire national ; augmenter le prix des forfaits ; dépasser l’échelon communal pour établir une stratégie ; initier une solidarité financière entre stations… Les pistes de ce rapport inédit et très riche de la Cour des Comptes, qui s’est appuyé sur le travail de la Chambre d’Occitanie, ne manquent pas pour un modèle qui “s’essouffle” sérieusement.
Réunies depuis un an dans une Société publique locale Trio – une première -, Cambre d’Aze, Formiguères et Porte-Puymorens ouvrent à partir de ce samedi avec le sourire. Face à l’enneigement capricieux l’hiver, s’engager dans le “quatre saisons” suscite l’espoir. Hermeline Malherbe, présidente du département, principal actionnaire de Trio, est d’un enthousiasme prudent, comme le directeur, Eric Charre. La chambre régionale des comptes rappelle que le modèle est “fragile” et qu’il faut réfléchir à l’échelle du territoire. De quoi poser la question de l’avenir de Puyvalador et Puigmal qui ont fermé, faute de rentabilité.
Longtemps, l’Ariège fut frileuse sur le développement du tourisme. De plain-pied dans le 21e siècle, elle développe des stations le plus écolo possible et s’appuient sur la préservation du patrimoine et de la biodiversité pour rester une référence du ski nordique et devenir celle du VTT, de la rando, etc. Avec comme symbole, un bâtiment “exemplaire” de 2 000 m2, labellisé Néowatt, s’inspirant d’une cabane de berger, qui cumule, sur le plateau de Beille, toutes les promesses : murs en pierres et bois locaux biosourcés ; toit végétalisé ; chaudière à bois… Reportage.
Alors que pour préparer l’après-covid, les experts de l’OFCE préconisent de doubler le plan de relance de 100 milliards d’euros pour les 10 ans à venir en France, à l’échelle d’un département il n’y a pas d’argent magique mais un choix dicté par davantage de lien social et une réflexion boostée pour l’après… Comme l’explique Hermeline Malherbe, la présidente des Pyrénées-Orientales.
Au Puigmal, Carole Delga, a inauguré, raquette aux pieds, la nouvelle version de cette station. Exemple unique de diversification pour moins dépendre du tout-ski. En Haute-Garonne et Hautes-Pyrénées, les collectivités lancent aussi ce pari depuis 2018. Les P.-O., elles, mènent une étude sur la complémentarité des neuf stations du département. Ces stations de moyenne montagne semblent plus résilientes face au changement climatique et plus à même à répondre au désir des familles de vivre l’expérience montagne.
Les députés de la majorité Pascale Boyer, Véronique Riotton, Xavier Roseren et Jean-Bernard Sempastous (Hautes-Pyrénées), ainsi qu’Alexandre Maulin, Président de Domaine skiable de France, ont été reçus à l’Elysée afin de travailler sur l’ouverture des remontées mécaniques et l’accompagnement du Gouvernement auprès des professionnels.
Alors que les premières neiges blanchissent les massifs, pour la première fois, Domaines skiables de France qui réunit 250 stations de ski brise un tabou et propose 16 “éco-engagements” pour davantage respecter l’environnement. Apparemment une vraie prise de conscience en phase avec les aspirations de la société.
Alors que nombre de familles passent leurs vacances dans les stations de ski, les canons suscitent l'espoir de maintenir l'activité, notamment en Haute-Garonne. Président de Domaine Skiable de France, Alexandre Maulin lance un appel pour réduire l'empreinte environnementale. Pour le responsable marketing de TechnoAlpin France, Max Rougeaux, ces canons permettent de profiter du ski en attendant de se diversifier.
C'est en été que se prépare la saison d'hiver dans les stations. Le temps s'annonce encore couleur gris triste sur les pistes. Mais dans un entretien éclairant à Dis-Leur.fr, le directeur du cluster montagne, Benoît Robert, répond que nos 250 stations françaises, dont 40 sont dans les Pyrénées, peuvent répondre aux nombreux défis.