L’Observatoire des inégalités affirme que la richesse commence, après impôts et prestations, à 3 860 € par mois pour une personne seule, à 5 790 € pour un couple et à 9 650 euros pour une famille avec deux ados. L’organisme ajoute que, certes les riches sont un peu moins nombreux – 4,7 millions – dans l’Hexagone mais ils sont de plus en plus riches.
Quel est le seuil pour être considéré comme riche ? La question agite les débats depuis des décennies. Car, en France, s’il existe bien un seuil de pauvreté (1 158 € par mois en 2021), aucun seuil de richesse n’a été défini par les pouvoirs publics. Un seuil de pauvreté qui définit la quantité et la qualité des aides, notamment de l’Etat, comme Dis-Leur vous l’a expliqué. Et qui parfois ne fonctionne pas comme le RSA qui ne mène pas à l’emploi.
L’Observatoire des inégalités s’est justement basé sur le seuil de pauvreté défini par l’Insee, ce qui permet de délivrer les prestations sociales. Et s’est appuyé sur le niveau de vie médian (lire plus loin) qui divise la population à parts égales : à ce jour, il est de 1930 € pour une personne seule. Pour l’Insee, l’institut de la statistique, on est pauvre dès lors que l’on gagne moins de 60 % du niveau de vie médian. Un calcul qui vaut aussi dans les autres pays de l’UE. enfin, il existe, aussi, un seuil à 50 % qu’utilise, l’OCDE, repris donc par l’Observatoire qualifiant de “riches” ceux des Français qui gagnent le double du niveau de vie médian. D’où le chiffre de 3 8 60 € par mois pour une personnes seule, après impôts. De là, considère que le seuil de richesse est de 5 790 € pour un couple, et de 9 650 € pour une famille avec deux ados.
Seuil de richesse : le double du niveau de vie médian
Le rapport éclaire : “On est riche ou pauvre par rapport à une norme de niveau de vie dans la société. Le seuil de pauvreté, lui, est déterminé à partir du niveau de vie médian, celui qui partage la population en deux – autant gagne plus, autant gagne moins -, qui caractérise une sorte de “Français du milieu”. Il nous semble pertinent d’appliquer cette même méthode pour le seuil de richesse. Nous avons ainsi décidé de le fixer au double du niveau de vie médian”, expliquent les auteurs du rapport de l’Observatoire des inégalités. Basé à Tours, cet organisme revendique agir en “toute indépendance”, y compris dans ses financement, crowdfunding et vente de ses rapports, principalement.
On parle des personnes très aisées pas des ultra-riches
Attention, on ne parle pas des ultra-riches (lire ci-dessous), mais des personnes aisées voire très aisées. “Comme le niveau de vie médian est de 1 930 euros par mois après impôts et prestations sociales pour une personne seule (données Insee 2021), notre seuil de richesse vaut 3 860 euros. Cette méthode a été proposée par l’économiste Tony Atkinson, elle est utilisée par l’OCDE et le gouvernement allemand. Comme pour la pauvreté et bien d’autres indicateurs“, dit le rapport. Et puis on est plus ou moins riche en fonction de son environnement. Le niveau de vie nécessaire n’est évidemment pas le même à Paris que dans la Creuse.
93 % de la population en dessous de ce niveau de revenus
Le choix est arbitraire et discutable. Et ce terme “riche” est ambigu. L’Observatoire aurait pu, tout autant, adopter un seuil de richesse équivalent à 1,8 fois le revenu médian (le niveau que l’Insee choisit pour les ménages aisés) ou au triple de ce dernier.
“En utilisant le double du niveau de vie médian, le pays compte 7 % de riches. 93 % de la population se situe donc en dessous de ce niveau de revenus : nous pensons qu’il n’est pas injustifié d’être qualifié de riche à ce niveau. Une fois le seuil de richesse déterminé pour une personne, il faut le fixer selon différentes configurations familiales. Nous utilisons le même système que l’Insee : le premier adulte vaut une part, chaque personne du ménage de plus de quatorze ans 0,5 part et de moins de quatorze ans, 0,3 part. Le seuil de richesse est donc, par exemple, de 3 860 x 1,5 part = 5 790 euros pour un couple, de 3 860 x 2,5 parts = 9 650 euros pour une famille avec deux ados.”
Cadres supérieurs, médecins, avocats, experts-comptables…
Quel est le profil des gens considérés comme riches ? Des cadres supérieurs du privé à 43 % ; 21 % issus de la fonction publique et 3 % des DG. Toujours selon le rapport, 23 % sont des indépendants (médecins, avocats, notaires, experts-comptables… La majorité appartiennent à des familles propriétaires de leur logement, voire multi-propriétaires et, bien évidemment, habitent des lieux cossus. Certains pourront s’en offusquer et dire ne pas être riches car cette évaluation ne prend pas en compte le coût du logement. Mais, de la même manière aucune étude ne prend en compte le logement s’agissant des pauvres… Pareil pour l’âge ou le patrimoine.
Moins de riches mais qui sont davantage riches
Au total, en France, 4,7 millions de personnes (7,4 % de la population) correspondent à ces critères et sont donc qualifiées de “riches” par les chercheurs de l’Observatoire des inégalités. Moins nombreux depuis dix ans (-1,5 %, soit 800 000 personnes en moins entre 2011 et 2021), ceux qui le sont encore sont encore plus riches. Pour l’observatoire, “les trois dernières années, avec le retour de l’inflation, ont été favorables aux plus aisés”. Exemple : désormais plus fortunés captent 12,6 % des richesses ; ils étaient 7,7 % début des années 1980.
Exactement “16,9 % des ménages disposent de plus de trois fois le patrimoine médian (hors endettement), c’est-à-dire plus de 531 000 euros. Les 10 % les plus fortunés possèdent plus de 716 300 euros selon l’Insee en 2021. Les patrimoines grimpent très haut. Les millionnaires représentent 5 % des ménages. Le 1 % du sommet possède au moins 2,2 M€ par ménage”.
Classement des communes d’Occitanie
En terme de géographie, pas de surprise. Même si “pour un même niveau de vie, on se sent plus ou moins riche selon l’endroit où l’on vit” et aussi de comparaison de ses “revenus à ceux des personnes que l’on côtoie”. L’Observatoire a établi un classement des communes “selon le niveau de vie minimum des 10 % les plus riches du territoire où les riches sont les plus riches, au territoire où les riches sont les moins riches”.
En Occitanie – comme dans les autres régions – l’organisme a fait ses calculs. Ainsi, à Pamiers, le niveau de vie minimum des 10 % les plus riches est de 2 777 € par mois. Il est de 2 915 € à Carcassonne ; 2 993 € à Millau ; mais de 4 680 € à Villeneuve-les-Avignon ; 3 599 € à Toulouse. On peut aussi remarquer que ce seuil atteint 3 103 € à Auch ou 3 096 € à Sète. Et encore 3 143 € à Figeac ; 2 949 € à Marvejols. Lourdes ? 2 594 €. Ce seuil s’établit à 2 824 € à Perpignan ; 3 244 € à Albi ou encore 3 163 € à Montauban.
Olivier SCHLAMA
UItra-riches : La fortune de Bernard Arnault équivaut à l’ensemble des logements de Marseille et de Nantes…
Quant à la famille de Bernard Arnault, à la tête du groupe de luxe LVMH, “ses 203 milliards d’euros correspondent à la valeur de l’ensemble des logements de Marseille et de Nantes, selon nos estimations.”
Le poids des 500 plus grandes fortunes professionnelles a “pratiquement décuplé en 20 ans, débusque l’étude. Elles représentaient 124 milliards d’euros en 2003 et atteignent un montant total de 1 170 milliards d’euros en 2023, selon le magazine Challenges. Les propriétaires des grands groupes français ont accumulé d’immenses fortunes et un pouvoir économique gigantesque.
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