Selon le dernier recensement établi par les autorités en septembre 2023, il y aurait désormais plus de 1 000 loups en France. Disparu de l’Hexagone au cours du XIXe siècle, le loup est réapparu ces dernières décennies, en partie grâce à l’extension des populations italiennes sur le territoire français. Depuis sa réapparition, de nombreux débats sur l’avenir du loup en France opposent les éleveurs de bétail, les chasseurs et les défenseurs de la biodiversité.
L’abattage d’un loup dans la Drôme, dans la nuit du 1er au 2 novembre (le 11e de l’année dans ce département) est venu alimenter le débat jamais vraiment fermé à propos de la présence du loup dans l’hexagone.
Un communiqué de la préfecture précise “un loup mâle adulte en situation d’attaque sur le troupeau ovin d’un éleveur de la commune de Beaurières a été abattu dans la nuit du 1er au 2 novembre 2023, dans le cadre d’un tir de défense simple réalisé par un lieutenant de louveterie…”
L’Occitanie, terre d’accueil idéale pour le loup
Si sa population y reste limitée (une quinzaine d’individus sur les 1104 individus enregistrés à travers l’hexagone) force est de constater que le “loup étend son territoire, notamment en Occitanie, région propice à son implantation du fait d’un gibier abondant et où des naissances ont même été recensées en 2022 par l’Office français de la biodiversité (OFB)”, notait La Croix au début de cette année.
Dans la lignée de la politique européenne (lire plus bas) le plan national d’actions (PNA) 2024-2029 sur le loup et les activités d’élevage, qui entrera en vigueur le 1er janvier 2024, à l’issue de la phase de consultation, a été présenté le 18 septembre dernier aux membres du Groupe National Loup (organisations professionnelles agricoles, fédération nationale des bergers, mutualité sociale agricole, élus, organismes cynégétiques, associations de protection de la nature, espaces protégés).
Le nouveau PNA devrait “simplifier les protocoles de tir”
Fabienne Buccio, préfète coordonnatrice du PNA, a estimé en cette occasion qu’il “peut être considéré que les quatre premiers plans ont permis d’atteindre le seuil démographique de sauvetage de l’espèce depuis son retour naturel dans les années 1990.”
“Pour mieux organiser la coexistence du loup et des activités humaines, le nouveau plan prévoit de faciliter les tirs de défense et les déclarations de dégâts dans les départements avec une présence historique du loup et en offrant une réponse plus rapide sur les nouveaux territoires d’arrivée du loup. Dans une logique de sauvegarde de notre modèle pastoral, une simplification des protocoles de tirs et des procédures de déclaration/indemnisation et une spécialisation et un déploiement rapide sur le terrain des équipes de louveterie seront mis en place” précise notamment le projet.
La concentration de meutes de loups
dans certaines régions européennes
est devenue un réel danger pour le bétail
et potentiellement aussi pour l’homme”
Ce retour marqué du loup en Europe représente “un véritable danger”, a estimé récemment la Commission européenne, qui a annoncé son intention de revoir le statut de protection de l’espèce. En effet, en vertu de la directive Habitats de 1992, la plupart des populations de loups en Europe bénéficiaient jusqu’à maintenant d’une protection stricte. Mais…
… La présidente Ursula von der Leyen a déclaré : “La concentration de meutes de loups dans certaines régions européennes est devenue un réel danger pour le bétail et potentiellement aussi pour les humains. J’exhorte les autorités locales et nationales à prendre des mesures si nécessaire. En effet, la législation actuelle de l’UE leur permet déjà de le faire.”
Le loup est de retour en Ariège
Du côté des défenseurs du loup, on fourbit également ses armes. Ainsi l’association Agir pour la Vie Animale (AVA) a lancé une pétition en ligne qui a recueilli plus de 66 000 signatures en moins de deux mois. On peut y lire : “Le pastoralisme fait partie de l’histoire de l’Europe et les loups étaient là bien avant nous. Ce sont nous, les humains, qui ne cessons d’empiéter sur leur territoire. Nous devons apprendre à cohabiter avec eux, comme tous les citoyens de tous les pays du monde cohabitent avec les espèces sauvages qui les entourent en dépit d’une activité humaine croissante et délétère pour l’environnement (…) Notre société et nos politiques, dans toute l’Europe, doivent développer une nouvelle approche « One Health » prenant en compte non seulement les loups, mais aussi les éleveurs, leurs bêtes et l’environnement.”
En ce qui concerne l’Occitanie, si le présence du loup était déjà avérée dans les Pyrénées-Orientales, la préfecture de l’Ariège a annoncé jeudi 21 septembre dernier, la présence d’un loup dans le département. Ce loup serait responsable de plusieurs attaques sur des ovins. De quoi susciter la préoccupation des éleveurs.
Philippe MOURET
En France, c’est le réseau Loup-Lynx de l’Office français de la biodiversité (OFB) qui assure la surveillance de la population de loups et de lynx. Il “vise à obtenir des informations fiables et robustes concernant le nombre de loups et leur répartition sur le territoire.” : Le Réseau Loup-Lynx | OFB | Le loup en France (loupfrance.fr)
Retour de la faune sauvage en Europe
Selon la plateforme mondiale de données et d’intelligence économique Statista.com, “de nombreux mammifères d’Europe ont connu une reconstitution spectaculaire de leurs effectifs au cours des cinq dernières décennies. C’est le cas notamment du loup gris : +1 900 % entre 1965 et 2016, mais également du castor et du bison européens (+ 16 000 %), du phoque gris (+ 6 000 %), ou encore du chamois (+ 1 000 %) et du lynx boréal (+ 500 %).”
Lire : Graphique: Le retour de la faune sauvage en Europe | Statista
Loup y es tu ?
Animad’Oc (2) : Les loups du Gévaudan, pour aller au-delà de la bête – Dis-leur !*
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