Animad’Oc (2) : Les loups du Gévaudan, pour aller au-delà de la bête

Le loup, un habitant historique du Gévaudan. Aujourd'hui présent dans dix dépatements (sur 13) en Occitanie. Photo ©De Beaux Lents Demains

Le loup occupe une place particulière dans l’imaginaire collectif. Comme le souligne Michel Pastoureau (*) : “Animal destructeur sous l’Antiquité, il a été tourné en ridicule à l’époque médiévale avant de redevenir une bête effrayante qui dévore femmes et enfants pour, finalement, se faire attachant au XXe siècle…” Pour le rencontrer, le lieu idéal est en Lozère, dans le Gévaudan où plâne encore l’ombre de “La Bête” !

De mémoire d’hommes, le loup a toujours été présent dans les campagnes françaises. Mais l’impact qu’il représentait sur l’élevage a fait très tôt de lui un “ennemi public.” Au fil du temps les hommes l’ont pourchassé et ont réduit son habitat. A tel point qu’en 1937 la population était considérée comme “éradiquée.”

Ce n’est que 50 ans plus tard qu’il a reçu le statut d’espèce protégée. Mais dès 1962, en Lozère, la passion d’un homme (Gérard Ménatory) avait ouvert la voie pour ce qui est aujourd’hui le plus grand parc à loups d’Europe : Les Loups du Gévaudan !

Découverte et immersion en Lozère… Photo ©De Beaux Lents Demains

Cinq espèces de loups différentes à découvrir

En 2020 ont été menés une rénovation et un agrandissement du parc, dans le but d’accueillir une nouvelle meute, d’offrir aux visiteurs davantage d’activités pédagogiques et ludiques lors de leur venue. Le Parc des Loups du Gévaudan compte cinq espèces différentes : le loup de Sibérie, le loup de Mongolie, le loup du Canada, le loup de Pologne et le loup Arctique.

La découverte du parc se fait à pied sur un chemin naturel et pentu. Tout au long du parcours de nombreux points de visions sont aménagés permettront d’avoir une vue imprenables sur les meutes (baies vitrées, promontoires…). Il faut compter 3 heures pour visiter le parc et assister à une visite guidée. La visite guidée, comprise dans le prix d’entrée, n’est cependant pas obligatoire. Mais…

… en période de fortes chaleurs, les loups ont tendance à faire la sieste dans les zones les plus ombragées. Il est donc conseillé de privilégier la visite guidée. Durant celle-ci, les loups sont en effet sollicités et donc plus visibles. Sachez, par ailleurs, que les loups sont des animaux craintifs, et qu’il n’est donc pas forcément possible de tous les voir lors d’une visite.

A la rencontre des loups… Photo Céline VICONGNE

Une “tanière” pour dormir avec les loups

C”est qu’il y a encore tant de connaissances à approfondir au sujet du loup. Situé juste à côté du parc ouvert aux visiteurs, un enclos de 12 hectares, est dédié à l’observation scientifique. Il compte actuellement une vingtaine de loups.

Et pour ceux qui veulent aller plus loin, le parc propose un hébergement insolte avec Les tanières du parc, quatre lieux conçus comme un véritable cocon, qui proposent des prestations incluant de larges baies vitrées panoramiques pour une vue imprenable sur les loups gris, de jour comme de nuit.

Contes, légendes et enquête historique… La Bête du Gévaudan

Une bonne façon, sans doute, d’exorciser cette si profonde peur du loup, ancrée dans l’imaginaire collectif de l’humanité. Et plus fortement encore sur cette terre de légende où demeure le souvenir de cette Bête du Gévaudan qui fit trembler cette partie de France, entre le 30 juin 1764 et le 19 juin 1767, l’affaire remontant même jusqu’à Versailles où régnait alors le roi Louis XV…

Au fil des siècles, tant de légendes accompagnent les relations entre le loup et l’homme… Photo ©De Beaux Lents Demains

Les gazettes de France et même de l’étranger se passionnèrent pour cette affaire. Des centaines d’rticles fuent écrits sur le sujet. Après des mois et des mois de traque, un animal d’une talle exceptionnelle fut abattu par le porte-arquebuse du Roi de France en personne.  À partir de là, les journaux et la cour se désintéressèrent du Gévaudan, bien que d’autres morts attribuées à la Bête aient été déplorées ultérieurement.

Un second animal fut abattu par Jean Chastel, enfant du pays domicilié à La Besseyre-Saint-Mary, le 19 juin 1767. Selon la tradition, l’animal tué par Chastel était bien la Bête du Gévaudan…

Tout sur “La Bête”https://www.musee-bete-gevaudan.com/histoire-de-la-bete-du-gevauda

Et aussi, les Réflexions de Gérard Ménatory sur le sujet : https://www.loupsdugevaudan.com/decouvrir-les-loups/la-bete-du-gevaudan/

Conseil de lecture : Les deux tomes de la bande dessinée Le secret de la Bête du Gévaudan, scénario de Jean-Claude Bourret, dessins de Cristane et Julien Grycan.

Philippe MOURET

(*) Le loup : une histoire culturelleMichel Pastoureau, éditions Seuil – Sur le loup dans les livres voir https://www.mollat.com/livres/2260840/michel-pastoureau-le-loup-une-histoire-culturelle

Le loup est aussi en Ariège :

La Maison des Loups, à Orlu en Ariège, s’étend sur une superficie de 10 hectares. Ouvert depuis 1997, il accueille chaque année plus de 40.000 visiteurs. Entièrement privé et indépendant, le parc ne reçoit aucune subvention pour son fonctionnement et dépend donc totalement de sa fréquentation. Cette année 2022 a vu deux événements : la réouverture du tunnel de vision et la naissance de 5 louveteaux Mackenzie noir… http://www.maisondesloups.com/

Parlons du loup en Occitanie :

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