Moustique-tigre : En Occitanie, déjà 90 cas importés et 28 autochtones de dengue, chikungunya, zika…

Aedes albopictus, femelle de moustique-tigre (Aedes albopictus) est une espèce originaire d'Asie du Sud-Est et de l'Océan Indien. C'est son corps, noir tigré de blanc, qui lui a donné son nom. En zone tropicale, il peut inoculer une trentaine de virus, propageant le chikungunya, le virus du Nil occidental, le virus zika, l'encéphalite de Saint-Louis, la dengue.

L’Agence régionale de santé (ARS) vient de publier un bulletin montrant de nombreux cas de maladies transmises par ce diptère qui a colonisé toute la région et au-delà.

Alors que le réchauffement climatique accélère la propagation du moustique-tigre, l’insecte, plus grand tueur en série de l’histoire, fait comme chaque année désormais l’objet d’une surveillance renforcée en Occitanie comme partout en France, en raison de sa capacité à transmettre des maladies comme la dengue, le chikungunya ou le zika. Des risques qui peuvent, certes rarement, mais s’avérer mortels. Sachant que seules quatre molécules fonctionnent vraiment comme répulsifs : le Deet, IR 3535, kbr 3023 et le citriodiol. Peu importe le nom commercial des produits à appliquer sur la peau ; il faut qu’il y ait au moins l’une de ces quatre molécules dans la composition.

Pour limiter le risque d’importation et d’implantation de ces maladies, cette surveillance s’accentue chaque année du 1er mai au 30 novembre, période durant laquelle ces moustiques sont le plus actifs. Et de plus en plus contagieux. Et attention aux arnaques aux pièges et répulsifs…! Dis-Leur ! vous donne toutes les infos à ce sujet ICI. Et l’ARS cherche à détecter les cas le plus tôt possible pour limiter les épidémies comme nous vous l’expliquions ICI. Alors que les villes se végétalisent de plus en plus comme la forêt reconstituée sur un immeuble de la ville de Chengdu en Chine a viré au cauchemar. Ou à Montpellier où un promoteur veut construire, lui aussi, des tours végétalisées…

La majorité des cas sont importés

En métropole, la majorité des cas signalés sont des cas importés, c’est-à-dire qu’ils concernent des personnes ayant contracté la maladie lors d’un voyage dans une zone où ces virus circulent. L’objectif de la surveillance est alors d’éviter et de maîtriser la mise en place d’un cycle de transmission autochtone de ces maladies tropicales, c’est-à-dire des cas de personnes n’ayant pas voyagé, mais étant contaminées via la piqûre d’un moustique tigre en métropole. Il est important de vider toutes les coupelles ou les remplir de sable. Ou d’utiliser, par exemple, sous les terrasses de BTI. Il y a aussi l’utilisation de moustiques stériles. qui coûte très cher ou des pièges, comme ICI à Toulouse.

Les chiffres-clés de la surveillance épidémiologique en Occitanie du 1er mai 2025 au 13 août 2025 font état, pour le chikungunya de 90 cas importés et 28 cas autochtones (15 dans le Gard et 13 dans l’Hérault).

Surtout dans le Gard et l’Hérault

L’ARS Occitanie a choisi Altopictus dans la lutte anti-vectorielle des moustiques. La société participe au projet Misarbo qui associe également la société Iage, l’université Paul-Valéry. Ph. Altopictus

Plus précisément pour le chikungunya, dans le Gard,comme l’explique l’ARS, “un premier cas autochtone de chikungunya a été identifié le 11 juin 2025 sur la commune de Bernis. Aucun autre cas n’a été signalé localement depuis cette date : cet épisode est terminé. Un second épisode de transmission autochtone de ce virus a été confirmé sur la commune de Poulx (9 cas) puis sur la commune de Caveirac (5 cas supplémentaires liés au déplacement pendant sa période de virémie d’une personne déjà identifiée sur la commune de Poulx, dans le Gard). Au total, 14 cas autochtones sur ces deux communes identifiés entre le 10 juillet et le 9 août. Et dans l’Hérault, un premier cas autochtone de chikungunya a été identifié le 27 mai  sur la commune de Prades-le-Lez. Aucun autre cas n’a été signalé localement depuis cette date : cet épisode est terminé. Un second épisode de transmission autochtone de ce virus a été confirmé sur la commune de Castries. Au total, 12 cas autochtones ont été identifiés dans cette commune entre le 30 juin  et le 26 juillet”.

Pour la dengue de 74 cas importés et 1 cas autochtone (dans le Lot, dans  la commune de Lalbenque) ; et pour le zika : 1 cas importé et zéro cas autochtone.

Déjà 230 prospections entomologiques et 145 traitements de lutte anti-vectorielle réalisés

L’ARS, chargée de ce dossier, on indique que : “Autour de chaque cas signalé, des investigations et mesures de gestion sont déployées par les services de l’État, l’ARS Occitanie, Santé publique France et Altopictus (Opérateur de démoustication de
l’ARS), en lien avec les professionnels de santé du territoire. Ces actions comprennent notamment des enquêtes entomologiques pour identifier la présence de moustiques tigre autour des lieux de passage de la personne malade. Mais aussi des opérations de démoustication ciblées, visant à éliminer les gîtes larvaires et les moustiques adultes dans les secteurs concernés. Les riverains sont informés en amont de ces interventions. Enfin, une sensibilisation renforcée de la population autour des zones concernées, menée conjointement par Santé publique France et l’ARS et une sensibilisation des professionnels de santé locaux pour renforcer le signalement de tout nouveau cas suspect.”

En Occitanie, afin de limiter le risque de transmission autochtone, 230 prospections entomologiques et 145 traitements de lutte anti-vectorielle ont été réalisés dans l’entourage des cas. Au niveau national, du 1er mai au 12 août 2025, on a dénombré 746 cas importés de dengue, dont 46 % revenaient de Guadeloupe ou Martinique, 914 cas importés de chikungunya, dont 78 % revenaient de La Réunion et 4 cas importés de zika.

Olivier SCHLAMA

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