Sollicitée pour une expertise par le ministère de la Santé, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation (Anses) estime qu’il y a “des risques de saturation de la lutte ou de tension sanitaire” alors que le moustique tigre est désormais présent dans 78 départements de l’Hexagone et fortement ancré en Occitanie.
moustique tigre
Des compétences enchevêtrées empêchent le bon fonctionnement de l’organisme : le moustique classique, des marais, ce sont les départements via l’Entente interdépartementale, qui s’en chargent ; le “tigre”, c’est l’Etat… La CRC préconise de définir une stratégie. Laurent Décamps, DG de l’EID, s’y engage.
C'est une start-up vertueuse, Ma Boîte à Moustique, née à Balma, près de Toulouse, créée par deux ingénieurs qui cherchent à faire valider leur idée par des organismes indépendants. En Occitanie, tout un écosystème croit en ce concept qui bénéficie d'une autorisation temporaire de mise sur le marché.
Entretien avec Frédéric Simard de l’IRD Montpellier et porteur du projet dans le cadre de l’unité de recherche spécialisée, Mivegec. “L’idée c’est de voir comment il s’est adapté et comment il vit chez nous pour mieux adapter la lutte”, dit-il. Où la technique de l’insecte stérile est amenée à prendre une grande place. Et d’imaginer des villes “vertes” comme Toulouse et Montpellier avec le minimum de désagrément.
Quelque 5, 5 millions d’habitants sont concernés par aedes albopictus. Le “tigre” a, désormais, colonisé toute l’Occitanie. Et le réchauffement climatique lui permet de conquérir des territoires montagneux. L’ARS en appelle à la “mobilisation de tous” pour limiter les risques, y compris de transmission de dengue, de zika ou de chikungunya.
“Une baisse de 30 % à 60 % des populations de moustiques en certains endroits, c’est plutôt encourageant”, confie Yvon Perrin, entomologiste à l’EID Méditerranée qui supervise une expérimentation unique en France dans trois communes du Montpelliérain : Clapiers, Castelnau-le-Lez et Saint-Clément-de-Rivière. Quand le projet sera terminé, en 2024, cet outil pourra, c’est l’espoir, être associé à l’arsenal existant pour limiter ces insectes envahissants.
Les pouvoirs publics mettent en place une surveillance renforcée pour tenter de limiter les nuisances et d’éviter les maladies, parfois mortelles, transportées par aedes albopictus, à portée de piqûre de 5,5 millions d’habitants de la région Occitanie… Incarnation de la mondialisation doublé d’un tueur en série. Suivez nos conseils !
La nuisance semble moins aiguë cet été. Peut-être grâce à une lutte sans merci. L'EID, l'organisme commun, travaille d'arrache-pied. Toulouse, Blagnac et la Haute-Garonne ont aussi pris le taureau par les cornes. Avec nichoirs pour chauve-souris, pièges pondoirs et même PV ! Le temps que la science progresse.