Moustiques : Face à l’invasion, Toulouse propose d’acquérir des pièges-pondoirs à prix réduit

Moustique tigre. Femelles Aedes albopictus prenant son repas de sang sur la peau d'un homme. C'est son corps, noir tigré de blanc, qui lui a donné son nom. En zone tropicale, il peut inoculer une trentaine de virus, propageant le chikungunya, le virus du Nil occidental, l'encéphalite de Saint-Louis, le virus zika et parfois la dengue.

“Une opération de cette ampleur de la part de la troisième ville de France, c’est assez unique” : l’élue Françoise Ampoulange explique les tenants et aboutissants de cette offre qui s’inscrit dans un contexte où les cas importés se multiplient. Rien qu’en Haute-Garonne, du 1er mai au 3 juin, les autorités ont identifiés 18 cas de dengue et 21 cas de chikungunya.

Toulouse, désormais troisième ville de France, a lancé les hostilités envers les moustiques qui envahissent la Ville Rose, depuis quelques années. Pour apporter plus de confort aux habitants l’été, la mairie leur propose d’acheter des pièges anti-moustiques à tarif réduit et ainsi profiter davantage de leurs balcons, terrasses ou jardins durant la saison chaude.

Trois entreprises de pièges fléchées

Et pour ce faire, elle a expérimenté et sélectionné trois types de pièges qui sont disponibles de “façon illimitée”, à tarif préférentiel et achetables directement sur les sites internet des trois entreprises fléchées : Favex, Protect Home et Pep Services. Ces tarifs, qui s’échelonnent “de 56 € à 65 € les deux avec les feuilles de glue pour toute la saison de moustiques”, confie Françoise Ampoulange, élue à l’animal dans la ville, sont valables jusqu’au 1er novembre 2025. Un justificatif de domicile sera demandé pour finaliser sa commande.

500 pièges distribués gratuitement à titre expérimental

Un moustique-tigre c’est moins d’un centimètre… Ph O.SC.

Tout démarre avec une expérimentation réussie. “Depuis plusieurs années, nous installons des pièges-pondoir sur le territoire toulousain, explique Françoise Ampoulange. Nous ciblons notamment la petite enfance, crèches et écoles. L’année dernière, dans le cadre de l’opération Je Participe, nous avions proposé 500 pièges pondoirs gratuits à titre expérimental dans deux quartiers : Les Minimes et Croix-Daurade. Lors de la restitution du matériel, nous avions fait remplir un questionnaire aux habitants qui avaient utilisé ces pièges ; les gens étaient tellement contents que certains ont restitué les pièges mais en ont acheté tout de suite après pour en avoir un chez eux.” Un succès qui a préparé l’opération d’aujourd’hui.

“Une opération de cette ampleur de la part de la troisième ville de France, c’est assez unique”

“On va voir cette fois si le succès est aussi au rendez-vous”, confie encore Françoise Ampoulange. La ville de Toulouse ne s’est pas fixé d’objectif ni d’estimation particulière mais l’élue espère qu’une majorité de Toulousains s’équiperont de ces équipements en capacité de piéger des dizaines de moustiques chaque mois. En revanche, il ne faut pas perdre de vue que la meilleure prévention c’est de faire la chasse aux gîtes larvaires et de continuer à supprimer toute eau stagnante. “Un millier de ménages équipés, déjà, cela nous ravirait. Les communes de l’Union et de Balma, notamment, à côté de Toulouse proposent la même chose mais une opération de cette ampleur de la part de la troisième ville de France, c’est assez unique.” 

La ville de Toulouse souffre de la présence de moustiques et moustiques-tigres mais “nous n’avons pas de cas autochtone de maladies qu’ils transmettent, dengue ou chikungunya, par exemple. Tous les cas détectés de ces virus l’ont été de gens qui revenaient de vacances dans des territoires de Mayotte ou de la Réunion”, souligne Françoise Ampoulange.

La mairie de Toulouse rappelle également que la lutte contre le moustique passe surtout par des gestes simples au quotidien : vider ses coupelles, pots avec réserve d’eau, gamelles  pour animaux domestiques, ranger à l’abri de la pluie brouettes et seaux ou encore entretenir son jardin. Mais il n’existe aucune solution miracle, comme Dis-Leur vous l’a expliqué ICI.

En Occitanie, déjà 36 cas importés de dengue et 58 cas importés de chikungunya à majorité en Haute-Garonne

Il y a aussi comme solution les moustiques tigres stériles…. Ph. Olivier SCHLAMA

Chaque année, Santé Publique France réactive le dispositif de surveillance renforcée de la dengue, du chikungunya et du zika du 1er mai au 30 novembre, période d’activité du moustique tigre (aedes albopictus). Déjà, en Occitanie, du 1er au 3 juin 2025, 36 cas importés de dengue et 58 cas importés de chikungunya ont été identifiés ! Afin de limiter le risque de transmission autochtone, 102 prospections entomologiques et 43 traitements de lutte anti-vectorielle ont été réalisés dans l’entourage des cas.

En Occitanie, du 1er mai au 3 juin 2025, 36 cas importés de dengue et 58 cas importés de chikungunya ont été identifiés dont la grande majorité l’ont été en Haute-Garonne : 18 cas de dengue et 21 cas de chikungunya ! Afin de limiter le risque de transmission autochtone, 102 prospections entomologiques et 43 traitements de lutte anti-vectorielle ont été réalisés dans l’entourage des cas.Au niveau national, du 1er au 3 juin 2025, ont été identifiés 283 cas importés de dengue, dont 64 % revenaient de Guadeloupe ou Martinique, 424 cas importés de chikungunya, dont 89 % revenaient de La Réunion et 2 cas importés de zika.

Depuis le début de l’année, de nombreux cas de chikungunya importés de La Réunion ont été signalés dans l’Hexagone. Même si la pression d’importation reste forte, la nette diminution de la circulation virale sur l’Île se traduit par une diminution du nombre de cas importés en France hexagonale et en Occitanie en particulier.

Olivier SCHLAMA

(1) Pour commander un piège anti-moustique à tarif préférentiel

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