C’est une très bonne nouvelle pour la région. Cette liaison rapide, qui avait échoué en 2020, reprend du service et desservira, dès avril, Carcassonne, Perpignan et Narbonne vers la capitale catalane. Reste que Jean-Luc Gibelin, vice-président de la Région Occitanie, est “attentif” à ce que les horaires pour attirer durablement la clientèle, notamment de loisir, soient pertinents. Pour éviter un second échec.
La grande vitesse entre Toulouse et Barcelone vit sa seconde chance. Présidente de la Région Occitanie, Carole Delga a applaudi des deux mains cette annonce de la Renfe, la compagnie ferroviaire espagnole, et du ministre espagnol des Transports, Oscar Puente : “C’était très attendue de la Région Occitanie. C’est un pas de plus pour connecter la France et l’Espagne”, a-t-elle commenté sur X. Et de rebondir : “Cela confirme l’importance de nos deux projets de LGV, Toulouse-Bordeaux et Montpellier-Perpignan (…)”
À partir du deuxième trimestre 2025, il ne sera plus nécessaire de prendre la voiture pour rallier directement Toulouse à Barcelone. Et encore moins de voyager en avion qui sera donc concurrencé par ce train, dès le mois d’avril. de prendre l’avion (!) pour aller directement entre Toulouse et Barcelone. La Renfe, compagnie ferroviaire espagnole, annonce le retour d’une liaison directe en train grande vitesse, offrant aussi une option durable face à la polémique soulevée par l’ouverture d’une ligne aérienne entre ces deux villes l’an dernier.
Carcassonne, Perpignan, Figueras, Gerone
La crise du covid avait mis fin en 2020 à la liaison directe à haute vitesse entre les deux villes. Billets trop chers ; trains peu remplis… Le succès n’avait pas été au rendez-vous. La Renfe avait fini par laisser tomber. Mais après cinq ans d’absence, la Péninsule ibérique relance cette liaison ferroviaire entre Barcelone et la capitale d’Occitanie en trois heures et demie de trajet. En passant par Carcassonne, Perpignan, Figueras et Gerone. Dans un premier temps, la compagnie espagnole opérera uniquement au printemps et en été 2025, dès le mois d’avril. Comme l’a annoncé sur X le ministre des Transports espagnol. Desservant déjà Lyon et Marseille, la Renfe étend davantage son réseau dans l’Hexagone.
Polémique avec la compagnie arienne Vueling en 2023
De quoi, également, plomber davantage les vélléités de transports aérien : en 2023, une polémique avait éclaté quand la compagnie Vueling avait lancé des vols entre Toulouse et Barcelone, pour réaliser que 330 km, la distance qui sépare les deux villes. “Nous franchissons une nouvelle étape dans l’expansion de l’AVE espagnol en France. Au deuxième trimestre 2025, Renfe commencera à fonctionner entre Barcelone et Toulouse, en ajoutant une troisième route sur le territoire français. Les connexions ferroviaires internationales sont essentielles pour promouvoir la mobilité durable en Europe”, s’est ainsi félicité sur X Oscar Puente, ministre des Transports du gouvernement espagnol.
La future ligne AVE (Alta Velocidad Española) reliera Toulouse à Barcelone, avec des arrêts à Carcassonne, Perpignan, Figueres et Gérone, service qui vise à offrir une alternative durable aux voyages aériens et routiers, tout en rétablissant une connexion directe entre Toulouse et l’Espagne. Une bonne nouvelle alors que l’offre TGV entre Paris-Montpellier-Perpignan-Barcelone s’est réduite comme peau de chagrin depuis quelques années et qui avait fêté ses 20 ans en 2017, contrairement à ce que le P.-D.G. de la Renfe nous avait expliqué ICI.
Protocole signé entre Generalitat et Région Occitanie
“Cette ligne, qui a une véritable antériorité, symbolise un partage de vue commun des deux présidents de la Generalitat de Catalogne et de la Région Occitanie”, souligne Jean-Luc Gibelin. Le vice-président de la région Occitanie, chargé des transports, rappelle qu’un “protocole d’accord avait été signé en 2019 entre les deux collectivités où le premier point à l’ordre du jour, c’était les mobilités. Dans ce protocole, il y avait le soutien au rail à grande vitesse et la démarche pour obtenir des liaisons TER, des trains du quotidien, transfrontalières, entre Perpignan et Figueras. Nous avons engagé ce travail. C’est compliqué. Nous continuons y travailler ; nous avons bien l’objectif de le réaliser en 2030, probablement. C’est compliqué parce que cela nécessite du matériel reconnu des deux côtés de la frontière qui n’existe pas aujourd’hui ; que les deux autorités de sécurité convienne qu’il peut y avoir du matériel commun… C’est un travail de longue haleine qui n’est pas simple du tout. C’est ce que démontre l’expérience des trains transfrontalier ailleurs”.
“Il y a un vrai intérêt commun à avoir cette liaison rapide entre les deux capitales”
Sur la grande vitesse entre Toulouse et Barcelone, Jean-Luc Gibelin veut que l’on tire profit de l’expérience d’un premier échec, quand une première liaison ferroviaire entre les deux capitales avait été stoppé en 2020. “Nous continuons de penser que cette liaison à grande vitesse sur le rail est nécessaire ; ça l’est d’autant plus qu’une compagnie low cost propose toujours une ligne aérienne entre Toulouse et Barcelone. Il y aura au moins un arrêt à Carcassonne, Perpignan et Narbonne : c’est une vraie irrigation en Occitanie. Et ce sera la même chose côté catalan : il y a un vrai intérêt commun à avoir cette liaison rapide entre les deux capitales.”
“Les horaires doivent être les plus adaptés et utiles”
Pour autant, Jean-Luc Gibelin se dit “attentif” à la façon de mettre en place cette ligne. Le précédent essai avait échoué parce que “les horaires n’étaient pas pertinents et ça ne permettait pas une liaison efficace. Nous sommes très contents que cette ligne soit relancée. Nous allons insister – même si ce n’est pas avec nous que cela se décide mais c’est la Renfe seule – pour que les horaires soient les plus adaptés et utiles. L’objectif n’est pas de démontrer que cela ne sert à rien mais de montrer que cela sert à quelque chose”. Quelle clientèle est visée ? “Ce sera une ligne mixte : une partie sera une clientèle d’affaires mais ce n’est pas l’essentiel ; la principale sera une clientèle de loisir et occasionnelle.”
Pas assez de matériels roulants pour une SNCF “frileuse” pour “de nouvelles liaisons qui ne sont pas dans le “haut du panier de l’efficacité économique…”
Pourquoi n’est-ce pas la SNCF qui est à l’initiative de cette relance ? “Il y a deux raisons : nous subissons encore les conséquences de l’ère Pépy. L’ancien président de la SNCF s’était séparé qu’une quantité considérable de matériels roulants. Il y a un vrai problème. Et qui n’a pas validé les commandes potentielles ; c’est pour cela qu’il y a un “trou” dans le maintient de la flotte de TGV… Son successeur, M. Farrandou, a bien modifié cela mais cela n’a pas permis de rattraper le retard. Ensuite, avec les logiques de rentabilité de la branche TGV imposées par le ministère des Finances, la SNCF est frileuse pour aller sur de nouvelles liaisons qui ne sont pas dans le “haut du panier” de l’efficacité économique…”
Olivier SCHLAMA
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