La Vie en Turquoise sorti aux éditions Lézard des Mots, raconte l’année et demie de souffrances, de traitements médicaux, de statut de proche aidant qu’elle a dû endosser, des amis qui se sont éloignés et de ceux qui ne comprenaient pas ce que toute sa famille traversait. Plus qu’une promesse qu’elle lui avait faite de raconter son histoire, c’est un roman à deux voix car Elise avait convenu avec Louise d’utiliser ses récits issus de son carnet de cancer.
A 21 ans, Louise la pétillante bordelaise tout juste élue miss, a appris être atteinte d’un cancer des ovaires. Celui-ci s’est avéré fulgurant l’emportant un an et demi après le diagnostic. Sa sœur Elise Giraudau publie le roman La Vie en Turquoise pour lui rendre hommage et sensibiliser à tous les aspects de cette maladie.
Il n’y a pas d’âge pour que l’annonce d’un cancer soit un tsunami personnel et pour les proches. Et quand on a 21 ans, la vie devant soi, des projets plein la tête et qu’en plus on a un cancer dit rare (celui des ovaires touche une femme sur 70 et principalement après 65 ans), la vie semble s’arrêter. Il en va de même pour les proches qui deviennent au fil des mois des aidants, qui s’oublient et qui pensent que seuls les malades sont forts.
Les familles des personnes atteintes de cancer se sentent souvent seules. Elles doivent parfois se résoudre à l’impensable et accompagner la personne dans son combat en tentant de garder espoir au gré des solutions médicales et jusqu’au dernier souffle. Et si les mois de souffrance sont terribles il faut ensuite aussi retrouver un sens à la vie.
Ce parcours, c’est ce qu’ont vécu Elise Giraudau et ses parents, en accompagnant Louise pendant un an et demi dans le combat contre son cancer des ovaires. Louise est décédée le 19 mars 2023 des suites de sa maladie. Elise a fait la promesse à Louise de raconter son histoire. Louise lui a même confié son carnet de bord du cancer. Et au-delà de cette promesse, l’écriture a eu des vertus thérapeutiques pour Elise.
Pas question “d’embellir la réalité avec des artifices”

“Par ce livre et avec son accord, j’ai fait d’elle une héroïne de papier immortelle. Je veux faire vivre sa mémoire”, explique Elise Giraudau qui s’est démenée pour trouver une maison d’édition et rendre hommage à sa sœur. “C’était un rêve pour moi depuis toute jeune d’être publiée avant mes 30 ans. La vie a choisi que ce ne soit pas le premier tome de ma saga fantasy mais l’histoire du cancer des ovaires de ma sœur. Je me suis appuyée sur mes ressentis et son carnet de cancer pour que sa voix soit aussi entendue. J’ai par contre légèrement romancé l’histoire pour respecter notre vie privée familiale. Pour autant, pas question pour moi d’embellir la réalité avec des artifices. Et les lieux sont ceux que nous avons sillonnés tout au long de son combat.”
Dans son roman La Vie en Turquoise, Elise Giraudau a tenu à parler à la fois du cancer en tant que pathologie mais aussi du corps médical et des proches aidants. Elise a aussi voulu sensibiliser aux injonctions à être jolie en tant que femme et aux changements du corps qu’engendrent les traitements contre le cancer. Et d’autant plus pour Louise, l’héroïne du roman et sœur de l’autrice, qui venait d’être élue miss juste avant l’annonce de son cancer.
Lever les tabous autour de cette maladie
Avec ce récit, l’auteure a souhaité lever les tabous sur cette maladie et montrer l’intérieur de ce qui est vécu. La Vie en Turquoise rappelle la couleur du cancer des ovaires (comme le rose l’est pour celui du sein) et est édité par la maison d’édition Lézard des Mots. Elle a notamment témoigné dans l’émission “Ca commence aujour’dhui” animée par Faustine Bollaert sur France 2.
L’auteure sera en dédicace au magasin Cultura de Labège, ce samedi 12 octobre.
Philippe MOURET