Certes, l’alliance entre la FNSEA et JA conserve la majorité en nombre de Chambres d’agriculture, emportant environ 80 Chambres sur 101. Mais ce n’est plus l’hégémonie des précédents scrutins agricoles. Avec une percée de la Coordination rurale (CR), en particulier dans le Sud-Ouest. La crise agricole est passée par là. La contestation est notamment forte en Occitanie, où plusieurs départements ont basculé. En Aveyron, le suspens a duré jusqu’au bout, mais c’est finalement la FNSEA / JA qui est arrivée en tête. La Confédération paysanne, syndicat qui plaide pour une “réelle transition agroécologique”, s’impose en Ardèche.
Sur la carte électorale, c’est en Aquitaine et en Occitanie que l’ancrage de la CR est le plus marqué. “Il y a une implantation très claire dans certaines zones, mais sans corrélation avec la couleur politique du département”, observe Alexandre Hobeika, expert des questions agricoles, chercheur au Cirad (Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement) cité sur Public Sénat.
Un contexte politique défavorable à la FNSEA
La présence remarquée des bonnets jaunes de la CR dans les actions menées lors des mobilisations de 2024 a donné au syndicat une crédibilité. Et la FNSEA, a semblé à certains quelque peu timoré. Le premier syndicat agricole a sans doute aussi fait les frais des soubressauts de la vie politique. les promesses arrachées à Gabriel Attal (voir plus bas) ont disparu en même temps que son gouvernement. Puis la censure du gouvernement Barnier a bloqué la loi d’orientation agricole. De mauvais coups !
Par ailleurs, on est sans doute arrivé à l’extrême limite de la main mise des grands exploitants céréaliers sur le monde agricole, incarnée pour beaucoup de “petits” par l’élection en 2023 d’Arnaud Rousseau (ancien président du groupe Avril) à la tête de la FNSEA.

Pour la CR, aider les jeunes et favoriser le local
Pour la Coordination Rurale, “les Chambres d’Agriculture vont redevenir de vrais outils au service des agriculteurs. Notre responsabilité est claire : faire en sorte qu’elles soient la maison de tous, avec des services concrets et accessibles. Notre priorité : maintenir un maximum de fermes sur nos territoires et d’aider les jeunes à s’installer dans des exploitations viables, vivables et transmissibles.” Elle reste cependant très minoritaire et c’est donc encore lu duo FNSEA / JA (passé pour la première fois sous la barre des 50% au niveau national) qui restera le principal interlocuteur du gouvernement.
Ce que ces résultats peuvent signifier pour l’avenir de l’agriculture française… La question reste posée… Le Salon international de l’Agriculture, qui se tiendra du 22 février au 2 mars prochains à Paris, permettra peut-être d’en savoir un peu plus.
Philippe MOURET
👉 UN DON POUR SOUTENIR DIS-LEUR !
L’information a un coût. En effectuant un don (cliquez ICI), vous réduisez, en plus, votre impôt en soutenant les journalistes indépendants de Dis-Leur ! à partir de 1 € et défiscalisé à 66% !
– Après notre premier prix un concours national organisé par le ministère de la Culture en 2018 devant 500 autres medias, après l’installation de bandeaux publicitaires en 2019, après avoir été agréés entreprise de presse, nous lançons en collaboration avec le syndicat de la presse numérique (Spiil) un appel aux dons. Merci pour votre générosité et merci de partager largement !
Agriculteurs : Les annonces de Gabriel Attal en Haute-Garonne peinent à convaincre
Agriculteurs : La FNSEA annonce des actions “sur le terrain”, la CR promet “le chaos”
Agriculteurs : L’attractivité touristique, un atout à valoriser contre la crise