Paul Boyé Technologies se défend d’une polémique “infondée” relative à l’attribution du marché des uniformes des Armées : “En février 2024, le ministère des Armées confiait à Paul Boyé Technologies le marché des uniformes des Armées, marché détenu précédemment par la société Marck & Balsan. Ce succès dans un contexte de compétition mondiale compensait partiellement la perte du marché des uniformes du ministère de l’intérieur, obtenu par la société Marck & Balsan à la même époque” explique notamment l’entreprise toulousaine.
“Le code de la commande publique impose de régulièrement mettre en concurrence les fournisseurs, via des appels d’offre auxquels ont accès toutes les entreprises du secteur d’activité. Ce sont les principes de liberté d’accès aux marchés, d’égalité de traitement des candidats et de transparence des procédures, tels que fixés par la réglementation française (…) A l’issue d’un long processus, qui a duré plus d’un an, le marché de fabrication d’uniformes a été notifié à l’entreprise Paul Boyé Technologies en février 2024 pour 5 ans. Le précédent titulaire (société Marck et Balsan, NDLR) détient d’autres marchés d’autres marchés avec les armées” précise en effet le commissaire général hors classe Olivier Marcotte, directeur central du commissariat des armées.
“Un raccourci contestable…”
Dans un communiqué particulièrement détaillé, Paul Boyé Technologies souligne que “le marché des Armées attribué à Paul Boyé Technologies est dix fois moins important en quantité et en valeur que celui du ministère de l’intérieur obtenu par Marck & Balsan. Ce dernier sort donc gagnant de ces consultations.”
Pourtant, la société située à Gennevilliers, dénonce un choix qui, selon ses dirigeants, favoriserait une fabrication délocalisée par Paul Boyé Technologies à Madagascar entraînant la fermeture de son usine en France et la perte de 65 emplois. “Un raccourci contestable”, selon Paul Boyé Technologies qui assure que “avec le marché du ministère de l’intérieur, l’entreprise Marck & Balsan bénéficie d’un marché de 420 millions d’euros sur une période de 6 ans maximum, qui lui permettrait de garantir l’emploi dans son usine de Calais, si tant est qu’il ne délocalise pas sa production dans son usine de Tunisie…” (*)
“Réserver à la France 90% de la valeur ajoutée de nos prestations”
“Aux cours des dernières décennies, les entreprises françaises de textile, et plus largement ouest-européennes, ont fait le choix de consacrer les emplois en France aux activités à plus haute valeur ajoutée (fabrication de tissus techniques, services après-vente, réseaux de distribution, patronage…) et de réaliser les travaux dits manufacturiers dans des pays à coût de main d’œuvre plus compétitive. Dans le cas des marchés d’uniforme, les titulaires successifs – et actuel – ont fait ce choix qui s’impose aux armées” précise encore Olivier Marcotte. (lire l’entretien complet).
C’est Jacques Boyé, le Président Directeur Général de l’entreprise toulousaine qui tient à préciser : “Si nous sommes toujours là, c’est que notre modèle économique fixé par les règles du marché repose sur un mix de production entre la France et la production délocalisée, qui, comme dans tous les secteurs industriels, permet un
partage harmonieux de la valeur ajoutée en regard de la compétitivité imposée par la concurrence mondiale. Nous avons développé des activités au-delà de la confection proprement dite, comme la recherche et l’innovation, tant sur les produits, les moyens de production et les services, permettant de réserver à la France 90% de la valeur ajoutée de nos prestations.”
L’industriel Paul Boyé Technologies emploie en France 307 personnes sur les sites de Toulouse et de Bédarieux (Hérault) dans un marché durement frappé par la mondialisation, qui a coûté la perte de 600 emplois dans ses usines françaises depuis 1990. Ses usines à Madagascar (créées en 1992) sont certifiées ISO9001 Afnor, et emploient aujourd’hui un millier de salariés.
Philippe MOURET
(*) Toujours selon Paul Boyé Technologies : “L’offre de Paul Boyé Technologies au ministère des Armées s’élève à 26 M€ alors que celle de Marck & Balsan atteignait un montant de 70 M€ (source référé précontractuel du tribunal de Paris). Cet écart de prix considérable est d’autant moins compréhensible qu’une partie significative de la production des uniformes de ce marché était prévue par Marck & Balsan pour être réalisée dans son usine de Tunisie (source référé précontractuel du tribunal de Paris)…”
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