Viticulture : Qualité et proximité, ces valeurs qui sont au coeur des vins sous IGP

Le Concours national des vins IGP vise à mettre en valeur une catégorie qui représente aujourd’hui 42 % de la production de vins tranquilles en France. Ainsi, les jurés ont pu récompenser 160 vins parmi les 499 références dégustées à l’aveugle, dont 27 vins des IGP du Sud-Ouest et 76 vins des différentes IGP du Languedoc et du Roussillon. L’événement est organisé par l’Association nationale des interprofessions des vins à indication géographique (InterIGP), qui  fédère les interprofessions des principales régions de production de vins IGP (*).

Le Concours national des vins IGP est un concours ouvert aux vins relevant des 76 IGP aujourd’hui reconnues par l’INAO (Institut national de l’origine et de la qualité). L’événement, qui compte parmi les plus importants concours de vin en
France, réunit chaque année plusieurs dizaines de dégustateurs professionnels :
œnologues, cavistes, sommeliers, etc. Les vins sont tous anonymisés et notés.

“L’avant-gardisme” de la production régionale

“Nous avons été très heureux d’accueillir cette édition du Concours national des vins IGP (…) La catégorie IGP est une catégorie dynamique sur notre territoire. Alors que le marché du vin est difficile, nous ne perdons pas de volumes et la diversité de notre production nous permet de toucher les consommateurs avec des vins, issus de caves coopératives et particulières, qui à la fois sont abordables et créateurs de valeur souligne Jean-Michel Sagnier, président de la Fédération IGP Hérault et vice-président du CIVL.

Même son de cloche chez Christophe Bou, vice-président de l’IVSO : “Dans les différentes IGP du Sud-Ouest, le dernier millésime a été difficile en raison des aléas climatiques qui ont impacté les volumes. Heureusement, la durée de la période de récolte, exceptionnellement longue grâce à une météo favorable, a permis de vendanger des raisins d’une maturité toujours optimale” (…) Le concours “a également permis de mettre en valeur l’avant-gardisme de la production régionale, notamment avec des vins bas degré ou avec des vins qui assument des partis pris nouveaux en matière d’acidité et de sucrosité. Cet esprit pionnier renforce notre diversité et nous permet de répondre à l’évolution de la demande.”

Palmarès complet sur le site : https://www.concoursnationaligp.vin/
La section IGP du CIVL avait délégué l’organisation générale à la Fédération IGP Hérault. L’événement a eu lieu à Marseillan. Ici les viticulteurs réunis devant les Caves Richemer. Photo DR

Dans un marché du vin en repli, avec une diminution structurelle de la consommation domestique que ne compense pas tout à fait le dynamisme des exportations, les vins IGP sont “engagés dans une stratégie de valorisation visant à préserver les chiffres d’affaires, voire à les développer…”

Des vins “décomplexés, au bon rapport qualité-prix”

Pour les acteurs du secteur, “la catégorie se démarque par sa résilience. À l’international, elle ne cède pas de terrain, sa part dans les exportations de vins français se maintenant entre 25 et 27 %, ce qui correspond peu ou prou à son poids en volume dans la production nationale (de l’ordre de 12,3 millions d’hectolitres par an). Quant au marché français, il affiche un chiffre d’affaires en hausse de 3,9 % en 2023 sur le circuit de la grande distribution alors que le segment des AOP, par exemple, est en recul de 1,4 %.”

Selon l’interprofession, l’explication tient à “un positionnement équilibré, qui rassure grâce à la notion de territoire et qui séduit grâce à des vins décomplexés au bon rapport qualité-prix. Ainsi, au sein de la catégorie, on retrouvera aussi bien des grandes marques à fort capital d’image, qui lui ouvrent les portes de la grande distribution et de l’export, et des vins originaux, qu’on retrouvera en CHR ou chez les cavistes.”

Rappelons que l’IGP est l’une des trois catégories de vin reconnues en France. Ce signe de qualité, règlementé par l’Union européenne, permet d’attester de l’origine d’un vin, tout en laissant aux vignerons et aux winemakers le choix des cépages, des assemblages et des méthodes de vinification.

Philippe MOURET

(*) Conseil Interprofessionnel des Vins du Languedoc (CIVL), InterLoire, InterOc, l’Interprofession des Vins du Sud-Ouest (IVSO) ou InterVins Sud-Est.

La petite histoire des vins sous IGP :

En 1968, les pouvoirs publics français souhaitent valoriser la production de vins qui ne relèvent pas d’une Appellation d’Origine Contrôlée (AOC) mais sont cependant circonscrits à une zone géographique précise : c’est la naissance des Vins de Pays (…)

En 2008, les efforts des viticulteurs sont officialisés au niveau européen avec l’attribution d’un signe de qualité : L’Indication géographique Protégée (IGP). A cette occasion, les Vins de Pays vont devenir des Vins sous IGP et entrer dans le système des signes de qualité. La passation de Vins de Pays à Vins sous IGP se fera entre le 1er août 2009 et le 31 décembre 2011 (…)

En France, c’est l’Institut National de l’Origine et de la Qualité (INAO), établissement public sous tutelle du ministère de l’Agriculture, qui est chargé de la reconnaissance et de la protection des IGP (…)

En savoir plus : https://www.vinigp.fr/indication-geographique-protegee/

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