Pyrénées : Le nombre d’ours est de nouveau en hausse dans le massif

La population de plantigrades, qui s’établit à 70 individus en 2021 contre 64 en 2020, en est hausse constante depuis 2006. Mais ne serait pas suffisante pour la rendre viable dans le massif. L’association Pays de l’Ours demande l’apport d’ourses.

De 64 en 2020 à 70 ours bruns avec 70 portées repérées : le dernier rapport de l’Office français de la biodiversité (OFB) tire de grands sourires au défenseurs de l’ours brun. Cette croissance de 11,4 %, qui se perpétue depuis 2006 quand les plantigrades réintroduis étaient moins d’une dizaine, est “encourageante”, selon Sabine Matraire.

Du sang neuf apporté par Goïat

La présidente de l’association Pays de l’Ours-Adet ajoute que cela est “d’abord la reconnaissance du travail associatif depuis 30 ans”. Parmi les bonnes nouvelles de 2021, le mâle Goiat s’est reproduit pour la première fois apportant “du sang neuf mais nous n’avons plus d’indice de sa présence depuis juillet 2021. Et on sait maintenant, parce que l’OFB a dévoilé les noms des plantigrades tués, que l’ours tué en avril 2020, était Cachou, le fils de Balou”.

Problème de consanguinité

Le problème de fond, c’est qu’il y a “dans cette population un problème de consanguinité de certains mâles.” Ce qui a pour conséquences connues la baisse du taux de fécondité des femelles et un taux de survie des oursons aussi en chute. Ce n’est pas tout. “Les trois oursons de Sorita (qui est l’une des deux ourses lâchées en 2018), nés en 2021, sont aussi trois mâles. Cette portée pour importante qu’elle soit n’assurera pas seule la descendance dans le Béarn. La situation démographique est donc fragile.” 

“On demande un apport de femelles…”

Sabine Matraire ajoute que “toutes les autres femelles qui participent à la reproduction vivent dans les Pyrénées centrales, dans l’ouest de l’Ariège, la Haute-Garonne et le Val d’Aran selon une bonne répartition”. L’association demande cependant “un apport supplémentaire de femelles dans l’autre partie des Pyrénées, versant occidental, où il n’y en a pas. Le gouvernement avait promis en 2018 que tout ours tué par l’homme serait remplacé. Eh bien il y en a deux et on connait désormais leur nom : Caravelle et Gribouille”.

À sept mois de la présidentielle, L’État avait cédé, privilégiant la position des opposants à l’ours brun dans les Pyrénées à la Commission européenne qui exige un repeuplement de cette espèce. Les pro-ours, eux, s’étaient dit dépités.

Début août, la situation était explosive. Comme Dis-Leur vous l’a expliqué, un berger venait d’être attaqué et 56 brebis étaient mortes pour échapper à un ours. C’est dans ce contexte qu’un vaste projet de conservation de l’ours est mis en route. Réensauvagement du territoire, subtilisation de la montagne par le prédateur…

L’ours est au coeur de la polémique dans les Pyrénées. photo d’illustration.

C’était la lecture très critique du projet Life Ours Pyr des élus départementaux de l’Ariège et de la chambre d’agriculture, furieux d’en avoir appris la conception par hasard et qui en demandent à Macron le retrait. “Plus il y aura des ours moins il y aura des troupeaux et des hommes”, alertait il y a six semaines Christine Téqui, présidente du conseil départemental de l’Ariège.

Olivier SCHLAMA

Pyrénées, ours, c’est Dis-Leur !