Passage de la flamme unique en France : Entre Sète, Montpellier et Millau, c’est le feu sacré

Ph. Paris 2024 Costas Baltos, Sipa Press

C’est un cas unique en France dans le grand relais de la flamme olympique qui associe 450 communes. Trois villes, deux dans l’Hérault, Montpellier et Sète, et une 3e, Millau, en Aveyron, se partageront le passage symbolique. Pour François Commeinhes, cela fait partie des “solutions au service des habitants”. Emmanuelle Gazel souligne “l’intérêt de la mise en valeur de nos territoires”. Et pour Hervé Martin, élu aux sports à Montpellier, “l’idée, c’est d’être plus fort sans tuer l’autre”.

En l’Ile Singulière, on se frotte les mains de cette belle opportunité, de “cet événement exceptionnel”, diront le maire, François Commeinhes, et son homologue de Balaruc-les-Bains, Gérard Canovas. Les deux édiles ont réussi la prouesse d’accueillir la flamme olympique le 13 mai prochain au sommet du Saint-Clair et en traversant la ville et même l’étang de Thau ! Auparavant, cette flamme sera arrivée de Millau (lire ci-dessous) avant de rejoindre Montpellier, l’après-midi. Et dans le bassin de Thau, ce n’est pas un saut de puce ! Son parcours va être “télégénique” (lire ci-dessous). Son arrivée sétoise étant prévue place Theron, près de la plage.

Delphine le Sausse et Simon Caselli en “éclaireurs

Présentation à Sète du passage flamme olympique à Sète et Balaruc-Les-Bains. Delphine le Sausse est, avec le jouteur Simon Caselli, les deux « éclaireurs » des collectivités du bassin de Thau. Photo : Olivier SCHLAMA

Au terme de l’édition d’Escale à Sète début avril, Le Belem est allé chercher la flamme olympique à… Olympie (Grèce), site historique. Pour la ramener d’abord à Marseille pour un périple national avant de rejoindre la cérémonie d’ouverture des JO 2024, le 26 juillet à Paris.

À Sète, où l’on ne fait pas les choses à moitié, trente-cinq habitants du territoire, escortés par 18 “runners”, auront le privilège de porter le feu sacré. Ils se relaieront au cordeau sur les 7 km du parcours. Parmi eux, deux figures sportives emblématiques (les deux seules que les collectivités ont pu choisir, les 33 autres l’ont été par les sponsors des JO…) : Delphine Le Sausse, skieuse nautique et athlète handisport la plus titrée dans sa discipline, avec pas moins de 16 titres de championne du monde et 19 fois championne d’Europe, ainsi que Simon Caselli, double vainqueur du Grand Prix de la Saint-Louis (2017 et 2023).

Saint-Clair, traversée de l’étang de Thau…

“Nous souhaitions que la flamme traverse ses 14 communes mais seules Balaruc-les-Bains et Sète ont été retenues par le Comité olympique”, souligne François Commeinhes. Deux parcours sont prévus. Le premier dit “agile” démarrera dès 11h30 du Sémaphore (Fort Richelieu) pour se diriger vers la croix du Mont Saint-Clair presque aussi ardu à gravir que le Mont Olympe. Le deuxième reliera Balaruc-les Bains à Sète. En tout début d’après-midi (13h15), la flamme olympique longera la lagune à partir du poste de secours saisonnier pour rejoindre le ponton de la piscine où l’attendra un bateau, à bord duquel elle traversera ensuite l’étang pour rejoindre Sète. Le bateau, c’est, celui, exemplaire, hybride électrique du Lycée de la Mer.

“Quelque chose qu’il faut réussir”

Présentation à Sète du passage flamme olympique à Sète et Balaruc-Les-Bains. Ph Olivier SCHLAMA

“Ce sera un moment exceptionnel ; j’inviterai les élèves à se positionner sur une digue, au Barrou”, confie Sylvain Pélegrin, le directeur du lycée de la Mer. Comme un hommage comme celui de deux ponts qui resteront, hiératiques, en position relevée…

Vice-présidente de l’agglopôle, Magali Ferrier a ajouté que pour fêter cet événement “qui n’arrive qu’une fois tous les 100 ans”, de nombreuses associations du territoire, clubs sportifs, y compris de haut niveau, et les écoles participeront à “quelque chose qu’il faut réussir”, selon le mot de Gérard Canovas. Pour cela, tout un plan de sécurité a été mis en place avec cinquante points de coupure de circulation, 1 000 barrières sur plus de 5 km… Attention aux interdictions et restrictions de circulation ! Vous pouvez vous connecter sur le site de l’Agglopole (1).

La jeunesse aux premières loges

Pour que les scolaires puissent profiter au plus près du passage de la flamme, dix lieux ont été identifiés sur le parcours sétois afin que 2 600 élèves de l’agglomération (écoles primaires et collèges) puissent assister en toute sécurité à l’événement. Deux zones spécifiques (place Roger-Thérond et extérieur du complexe du Lido), tiendront également lieu de villages sportifs proposant de nombreuses activités (atelier danse, baby-foot humain, relais, volley-ball, rugby flag, cours d’obstacle à l’aveugle…) à plus de 400 enfants encadrés par des éducateurs, des professeurs et des associations (une classe de 30 élèves par commune, invités par l’Agglopôle). La même philosophie est à l’oeuvre à Millau (lire ci-dessous).

À Montpellier, on veut en faire une “fête populaire”, avec un riche programme ICI pour la seule ville-étape de la région.

Nous avions envie de participer à ce relais qui met les territoires en valeur mais ni les départements de l’Aveyron et de l’Hérault ne voulaient le financer”

Emmanuelle Gazel, maire de Millau

Mais pourquoi cette alliance à trois ? L’idée est apparue tout doucement – “lors du précédent mandat avec des maires précédents”, a souligné François Commeinhes – assez naturellement. C’est le cas, à écouter la maire de Millau, Emmanuelle Gazel : “Nous avions envie de participer à ce relais qui met les territoires en valeur mais ni les départements de l’Aveyron et de l’Hérault ne voulaient le financer.” François Commeinhes a aussi confié que cette collaboration avec Millau (lire le programme sur l’infographie ci-dessous) et Montpellier s’était “construite de longue date ; elle aura un impact visuel très fort ; Saint-Clair ; l’étang de Thau ; la garrigue ; le Pont de Millau…” Ce passage partagé de la flamme servira-t-il à capitaliser pour d’autres événements ? “L’important c’est de continuer à se parler et trouver de nouvelles solutions ensemble pour le bien de nos habitants”, formule-t-il.

“L’idée, c’est d’être plus fort sans tuer l’autre”

Et du côté de Montpellier, l’élu aux sports, Hervé Martin, a un parler vrai et livre cette formule : “L’idée, c’est d’être plus fort sans tuer l’autre. C’est d’être tous plus forts sur un territoire. Ce n’est pas d’enfoncer des têtes pour être devant…” Avec Sète et Millau, nous “sommes complémentaires”, dit-il encore. Et c’est un juste retour des choses que d’imaginer des projets ensemble, sans être pollué par “des luttes et enjeux de pouvoir politique” ni lourdeur administrative. Hervé Martin ajoute que cette inclinaison a été déjà déployée pour d’autres sujets comme la course au label Montpellier, capitale européenne de la culture 2028, où plusieurs dizaines de villes moyennes s’étaient associées à la capitale régionale.

“Une inspiration politique du faire ensemble”

Cet enseignant en lycée professionnel formule encore : “On n’a pas perdu. On n’a pas gagné mais c’est gagné pour le territoire.” C’est un peu ce que Frêche avait prophétisé : “L’avenir est aussi aux villes moyennes qui rendent les métropoles plus fortes encore.” Pour l’avenir, cette alliance génèrera-t-elle d’autres collaborations ? “Je ne sais pas. Il y a eu la culture, le passage de la flamme… C’est une inspiration politique du faire ensemble. Quand il s’est agi d’accueillir des délégations d’équipes nationales étrangères dans le cadre de la préparation olympique, on ne s’est pas marché dessus. Et nous avons tous des infrastructures – grand stade, piscines, etc.- qui sont gérées à 95 % par nos collectivités. Regardez le skate parc, tout neuf, à Montpellier, où s’entraine l’équipe de France eh bien nous allons accueillir, en juillet, une délégation de Chinois qui ne sont pas concurrents de nos sportifs. Nous sommes dans des partenariats intelligents, complémentaires.”

Ces trois villes ont saisi une belle opportunité : les collectivités pressenties à l’origine, les départements de l’Aveyron et de l’Hérault, n’étaient apparemment pas enclines à payer les 180 000 € que réclame le Cojo (Comité d’organisation des Jeux Olympiques) en pareil cas pour faire partie des territoires retenus pour la flamme. “De plus, il y avait un grand vide, un grand morceau du littoral où, à l’origine, il était ignoré par le tracé de la flamme olympique. Nous, à Millau, nous sommes la seule grande ville, et jusqu’au Massif Central, où elle va passer. S’associer avec Sète, ville au bord de la Méditerranée, c’est complémentaire et pertinent. Ça l’est aussi avec Montpellier, la capitale régionale. Urbaine.” Le coût ayant été divisé en proportion de la population de chacune des trois, 20 000 € pour Millau, une belle promotion et une visibilité inégalée.

Bases arrières des JO de Paris

Déjà, il y a plusieurs années, ce rapprochement avait déjà été amorcé lors des “candidatures” pour devenir bases arrière des JO de Paris, comme Dis-Leur vous l’a expliqué ICI, de ces villes, l’une rurale, la seconde exemple de la revanche de la ville moyenne et la dernière comme Métropole consciente de son environnement. Le délégué interministériel avait même qualifié la “Région Occitanie est la plus avancée et la plus impliquée…”

Il y a beaucoup de choses à imaginer, y compris sur le plan universitaire : nous aimerions étendre notre capacité d’accueil des étudiants…”

Ph. Paris 2024 Costas Baltos, Sipa Press

La maire de Millau poursuit : “Nous avions déjà noué des contacts intéressants avec Montpellier : nos scolaires, par exemple ont participé à des Olympiades avec ceux de la capitale régionale. Nous avons un partenariat avec le CHU, aussi, – nous faisons partie du même groupement hospitalier de territoire – dont certains spécialistes viennent consulter à Millau et Saint-Affrique. Il y a beaucoup de choses à imaginer, y compris sur le plan universitaire : nous aimerions étendre notre capacité d’accueil des étudiants…” On peut aussi imaginer des projets communs à venir autour du sport et du tourisme, également. Chaque territoire ayant ses spécialités, tout ce qui touche au maritime à Sète et aux sports de plein air, de nature à Millau, par exemple. En espérant que le passage de la flamme ravive celle pour les Jeux justement. Car, pour l’instant, les spécialistes ne relèvent pas forcément de ferveur, comme Dis-Leur ! vous l’a expliqué ICI.

Olivier SCHLAMA

Voir la flamme à Balaruc-les-Bains

Les points de vue pour voir le parcours de la flamme à Balaruc-les-Bains : la Promenade des Bains (après le poste de secours) et le bord de quai (avenue de la gare). Là aussi des restrictions de stationnement et circulation sont prévues, dès la veille. L’avenue de la gare (à partir du giratoire du centre nautique) sera interdite à la circulation et au stationnement dès le dimanche 12 mai à partir de 14h, tout comme le parking public à proximité de la résidence Les Gémeaux. La circulation piétonne sera interdite sur la promenade des Bains (jusqu’au bâtiment après le poste de secours saisonnier) le lundi 13 mai dès 7h et jusqu’en fin d’après-midi. Elle sera également interdite sur la chaussée de l’avenue de la gare. Les points d’accès piétons à ce secteur se feront par l’avenue du port.

Et vers Sète…

La flamme repartira de Balaruc-les-Bains à 13h30, pour le second parcours, dit  “engagé” qui privilégiera les grands axes de circulation. Elle traversera l’étang de Thau pour rejoindre Sète, au niveau de la Gare. Une fois arrivée à Sète, la flamme parcourra l’avenue Victor Hugo, les Quais Louis Pasteur et Philippe Régy, le Pont Virla, le Quai Maréchal de Lattre de Tassigny, avant de rejoindre la statue du jouteur en centre-ville. La flamme embarquera ensuite à bord de la barque bleue pour un petit tour sur l’emblématique Cadre Royal, escortée par Simon Caselli.

Le relais reprendra ensuite sur le Quai de la Marine en direction du Môle via la Promenade Jean-Baptiste Marty. Enfin, elle passera par la Promenade du Maréchal Leclerc puis par la Corniche de Neuburg, avant d’arriver à son point final, l’esplanade Roger Thérond, lieu de rassemblement où de nombreuses animations auront eu lieu depuis le matin.

Le comité olympique a demandé à ce que le public ne soit jamais installé en hauteur. De nombreuses forces de l’ordre seront mobilisées et plus de 500 barrières seront installées sur l’ensemble du parcours pour empêcher tout véhicule de passer.
Nous pouvons indiquer aujourd’hui de façon non exhaustive, que :
► L’avenue Victor Hugo sera fermée à la circulation de 12h45 à 14h30.
► Le Quai de la Résistance et une partie du Quai Général Durand seront totalement inaccessibles (y compris pour les piétons).
► Aucun bateau ne sera autorisé sur le Cadre Royal.

Sète : circulation, animation…

Quelles sont les restrictions de circulation ?
L’ensemble du parcours de la flamme olympique sera coupé à la circulation le 13 mai de 12h30 à 15h30. Il sera également interdit au stationnement dès le 12 mai, à 20h. Des arrêtés municipaux seront affichés dans le périmètre concerné et des déviations seront mises en place. Pour tout renseignement supplémentaire, consultez la carte interactive disponible sur le site www.agglopole.fr.

Où se garer pour voir la flamme olympique ?
Compte tenu de la fermeture des parkings de surface sur l’ensemble du parcours de la flamme, il est recommandé d’utiliser le parking souterrain de la place Victor Hugo, le parking Cayenne, le parking Mas Coulet ou le parking du Midi.

Attention : le parking de l’hôtel La Marine, le parking du site Saint Pierre, le parking du théâtre de la mer, le parking du Maquis Jean Grandel, ainsi que tous les parkings autour de la crique de l’Anau, le parking de la place Herriot, le parking de Neubourg, le parking devant l’hôtel de la plage, le parking des résidences avenue Jean Monnet et le parking du panoramique de Saint-Clair seront fermés du dimanche 12 mai à 20h, au lundi 13 mai à 15h30.

Quels sont les meilleurs endroits pour voir passer la flamme olympique ?
Pour une expérience optimale, nous vous conseillons d’envisager les lieux suivants : La Plagette et la Pointe courte, l’Estacade de l’échangeur et le quai de Bosc, le pont de la Gare, le parvis du théâtre Molière et la place Victor Hugo, le Quai Suquet, la promenade du Maréchal Leclerc et la Corniche de Neubourg… Certaines zones seront aménagées pour réserver des espaces privilégiés aux élèves des écoles du territoire de l’Agglopôle.

Dois-je prévoir d’arriver en avance afin de me positionner sur le parcours ?
Pour éviter tout engorgement dans les parkings ou sur les zones piétonnes, il est conseillé de repérer à l’avance votre lieu d’installation et d’arriver au moins 30 minutes avant le départ de la flamme prévu à 14h de la gare de Sète.

Quelles sont les animations grand public lors du passage de la flamme ?
Lors du passage de la flamme, le porteur sera accompagné d’un convoi d’1 km composé de véhicules partenaires de Paris 2024, présents pour rendre le moment convivial. De plus, Sète Agglopole Méditerranée prévoit d’installer un système de sonorisation pour diffuser de la musique et des informations pendant le passage. Parallèlement au parcours de la flamme, l’Agglople organise également une journée sportive pour près de 300 élèves des écoles primaires de l’ensemble du territoire.

Des contrôles de sécurité sont-ils prévus ?
L’évènement est imaginé afin d’être accessible au plus grand nombre, gratuitement. Le dispositif de sécurité sera toutefois important pour protéger la flamme tout le long du parcours, mais également popur prévenir les risuqes d’incidents. Il est demandé au public de respecter les barrières de sécurité et les instructions des forces de l’ordre, de ne pas traverser les voies pendant le passage de la flamme et de surveiller les jeunes enfants et les animaux de compagnie.

131 porteurs dans les Pyrénées-Orientales !

La sauteuse en hauteur Nawal Meniker, espoir des prochains Jeux Olympiques, le handballeur Ludovic Fabregas, champion olympique aux Jeux de Tokyo en 2021, la championne de France de Laser-Run Emma CHARLET, le nageur Thomas Vilaceca aux 615 performances, le champion du monde au marteau et au disque Damien Rumeau, la vice-championne olympique de rugby à XV Fanny Horta, médaille d’Argent aux Jeux de Tokyo ou encore la marathonienne Kenza Whabi… figurent parmi les 131 porteurs de la Flamme Olympique le 15 mai prochain dans les Pyrénées-Orientales dont six personnalités incontournables qui seront dévoilés dans quelques jours !

Le relais de la flamme met en valeur le Pays Catalan !

La catalane Nawal Meniker, 26 ans, athlète spécialiste du saut en hauteur et espoir des prochains Jeux Olympiques. Ph CD 66;

Le 15 mai, le département des P.-O.accueillera le relais de la flamme Olympique dans les Pyrénées-Orientales. Construit par le département en lien avec le Comité d’organisation des Jeux Olympiques de Paris 2024, le relais de la flamme met en valeur le Pays Catalan ! Ces 131 porteurs de la flamme Olympique ouvriront la voie à la célébration 2024 et mettront en lumière la beauté des patrimoines naturel et culturel du Pays Catalan.

Les porteurs de la flamme ont été sélectionnés au regard de leur engagement et de leurs actions pour faire vivre l’une des trois énergies de Paris 2024 : celle du sport et des Jeux, des territoires et du collectif. Ils représentent la grande diversité de la société : des femmes et des hommes engagés, des figures locales, des sportives et sportifs…

A cette occasion, huit sites emblématiques du Pays Catalan seront illuminés par la Flamme Olympique : le Pic du Canigo, Prades, Font-Romeu, Céret, le lac de la Raho, Port-Vendres, Collioure et le Palais des Rois de Majorque à Perpignan.

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