Économie : Les Pyrénées-Orientales optent pour un tourisme “populaire” et “responsable”

Hermeline Malherbe, présidente du département des P.-O. avec Aude Vivès. Pour la vice-présidente du département, Escale à Sète "c'est à l'image de ce que l'on souhaite faire sur le territoire ; cela porte des valeurs de notre patrimoine artisanal et culturel". Photo : Olivier SCHLAMA

Et si sécheresse et manque d’eau étaient aussi une opportunité pour adapter le tourisme, première économie du département ? La vice-présidente, Aude Vivès, explique la philosophie de sa feuille de route, avec volonté d’étaler la venue des touristes dans le temps et sur tout le territoire grâce à des offres combinées autour de “Tours Eiffel” locales, des sites emblématiques. Avec Pyrénées-Méditerranée comme nom de destination pour communiquer au niveau national et international.

Avec ses couleurs ultra-vives, “sang et or”, les quelque 300 000 visiteurs n’ont vu que lui durant Escale à Sète ! Ça tombe bien : le stand, baptisé Village catalan (celui du département des Pyrénées-Orientales, donc), qui faisait la part belle au patrimoine avec son atelier de barques vernaculaires, notamment, était le porte-drapeau avancé, annonciateur d’un virage stratégique. Ce département, ultra-touristique, vient d’opter pour un tourisme “populaire” et “responsable“.

C’est dans cet état d’esprit que la collectivité est devenue partenaire d’une manifestation cousine, toujours sur le patrimoine maritime, baptisée Escale à Port-Vendres, du 12 au 14 avril. “C’est à l’image de ce que l’on souhaite faire sur le territoire ; cela porte des valeurs de notre patrimoine artisanal et culturel”, justifie Aude Vivès, vice-présidente et présidente de l’Agence de développement touristique (ADT).

Tourisme, locomotive économique du département

Randonnée dans la baie de Paulilles. Ph. B.Barande

Identifiés comme un territoire accueillant un tourisme de masse, les P.-O. aspirent à “lisser” sa fréquentation au-delà du coeur de l’été et à mieux la répartir entre ses sites emblématiques en s’appuyant sur ce qu’Aude Vivès appelle des “écosystèmes” qui ont, chacun, au moins un site emblématique dans leur périmètre, leur“tour Eiffel” locale, comme elle aime à le conceptualiser.

Avec ses Pyrénées altières qui se jettent dans le bleu de la Méditerranée, les Pyrénées-Orientales, c’est un territoire béni pour le tourisme. Les gens ne s’y trompent pas : tourisme et loisirs, de Molitg-les-Bains à Perpignan, de Font-Romeu à Céret et le littoral, ce secteur est la “locomotive économique” du département. Cette manne représente chaque année 1,3 milliard d’euros, ce qui en fait la première économie du territoire des P.-O., 7e département français et deuxième d’Occitanie en la matière. Le tourisme y représente enfin 65 000 emplois directs pour 7,6 millions de visiteurs par an et 30,6 millions de nuitées. Plus que primordial avec un fort taux de chômage, autour de 12 %, contre 8,8 % pour l’Occitanie et 7,2 % en France.

Pyrénées-Méditerranée : nouveau nom de destination

Aude Vivès. Ph CD 66

Pour être mieux identifié au niveau national et international, le département mise sur la “marque” destination : Pyrénées-Méditerranée. “Pyrénées-Orientales, personne n’arrive à le situer sur une carte. Une fois que les gens sont venus chez nous, notre idée, c’est que les touristes repartent avec le pays catalan et ses cultures catalanes et occitanes au coeur. Cette culture, on va la vivre et en faire un accueil avec un “véhicule”, le Pays Catalan, qui va être estampillé essentiellement sur des événements et manifestations. Attention, cela n’a rien à voir avec le futur nom du département qui ne sera choisi qu’en fin d’année !” Comme Dis-Leur ! vous l’a expliqué ICI. On peut faire le parallèle avec le nom Pyrénées-Atlantiques, leur dénomination au niveau national et international. Et ensuite ils ont leur nom de pays : Pays Basque.”

“Ce dont on peut être fier, c’est d’avoir su garder cette identité”

Le château de Collioure, ph CD 66

Quant au nom du département, Aude Vivès a son avis : “Tous les départements ont un nom en rapport avec leur géographie, liée à un fleuve, une rivière… Je suis plutôt favorable au sens géographique. Et même si je suis très attachée à la catalanité, je ne pense pas qu’il faille une référence à la culture parce que c’est très clivant. On ne peut pas refaire ce que l’on a pu, jadis, reprocher à la région et s’appeler Pays Catalan alors qu’il y a des Occitans sur notre territoire. Ce serait gênant. Et je ne trouve pas cela positif. Quand on parle de l’Indre, des Côtes d’Armor, de l’Aude, l’Hérault, le Gard… Cela n’a rien à voir avec quelque chose de culturel. Mais c’est en rapport à la géographie.”

Aude Vivès complète : “Cela aurait plus de sens, à mon avis, que le département s’appelle Pyrénées-Méditerranée, c’est ce qui nous caractérise. En revanche, c’est vrai, la culture, qu’elle soit catalane ou occitane, c’est ce qui est distinctif par rapport aux autres territoires. Ce dont on peut être fier, c’est d’avoir su garder cette identité, de la gastronomie, aux traditions. C’est inclusif. C’est tout ce que l’on vit au quotidien au travers de la sardane, des rousquilles, des boullinades (soupes de poissons du Roussillon, Ndlr.)

Ecosystèmes autour de sites emblématiques, “Tours Eiffel” du département

La Carança. Ph ADT 66

Les points forts de ce département ne sont plus à démontrer : des sites qui sont autant de “Tours Eiffel” catalanes que sont les lacs des Bouillouses ou de la Raho ; le Canigou ; l’Aquarium de Canet-en-Roussillon (lieu le plus fréquenté) ou d’autres, plus intimistes, comme cascades ou bains chauds naturels.

Bref, un patrimoine architectural et naturel remarquable. Mais la crise de l’eau démontre que l’équilibre reste fragile. D’où cette volonté de la part de l’exécutif du département ds P.-O. de choisir la direction du “tourisme responsable”, plus équilibré dans les territoires et dans le temps. C’est la feuille de route qu’a présentée Aude Vivès. Une stratégie qui s’articule autour de trois ambitions et “46 propositions” qui viennent d’être validées par les élus départementaux. Et de considérer la sécheresse historique comme une “opportunité pour réfléchir à une adaptation. Autant maîtriser et ne pas subir. Positivement”, positive Aude Vivès.

“Les visiteurs veulent être de plus en plus au contact de la nature avec des activités de pleine nature”

Le Canigou, depuis l’étang de Canet, au lever du soleil… Ph ADT 66

Quelles sont-elles, ces grandes intentions ? “Nous avons l’ambitions de promouvoir notre identité, notre image et un positionnement bien spécifié. On structure notre offre pour être au plus près de ce que l’on veut promouvoir. Et puis il y a des tendances lourdes : les visiteurs veulent être de plus en plus au contact de la nature avec des activités de pleine nature ; qui veulent revenir à l’essentiel en ayant moins d’empreinte carbone et de pouvoir venir chez nous sur des temps plus courts pour lesquels, souvent, ils aiment à se décider à la dernière minute. Il nous faut donc être réactifs et accompagner nos professionnels pour qu’ils le soient ; pour qu’ils aient des outils adaptés. Et pour que l’on puisse, nous aussi, être en mesure de gérer les flux dans l’espace et le temps. C’est là notre principal enjeu dans cette stratégie : la gestion des flux.” Car la saisonnalité est encore très forte : “60 % de notre fréquentation est estivale. On veut “lisser cette fréquentation sur des ailes de saison, notamment.” Avec un écueil commun à tous : les vacances estivales sont et restent fixées en juillet-août…

Gérer les flux de touristes

Blade à cheval à Saint-Cyprien ADT 66

Comment à la fois préserver les sites emblématiques et accueillir tout le monde ? “C’est là que la gestion des flux aide. On n’est pas en surfréquentation. En revanche, nous avons une image de tourisme de masse alors qu’il est populaire ; j’y tiens à ce terme car le droit aux loisirs, ouvert à tous, est fondamental. En revanche, l’expérience de chacun, que l’on soit dans un hébergement ou dans un tourisme plus familial est fondamental ; rappelons que 75 % des personnes qui viennent nous voir sont logées chez des proches, dans leur famille, ou dans des résidences secondaires et donc seulement 25 % sont dans l’hébergement “marchand”. Donc, quand on cible les campings, les hôtels et autres, on ne pense pas que ce sont nous, les accueillants, qui avons les leviers pour minimiser l’empreinte des visiteurs. Sur la sensibilisation que l’on peut faire.” Car “nous avons un tourisme départemental et infra-départemental important.”

“Nous avons beaucoup de tourisme de proximité”

Biodiversarium Ph. ADT 66

Autres chiffres importants : “Nous avons beaucoup de tourisme de proximité : 20 % de la consommation touristique et des nuitées sont celles de nos habitants qui sortent de leur environnement quotidien, de Prades, Céret, Prats-de-Mollo… Il faut savoir qu’à 87 %, nos visiteurs sont des Français et 40 % viennent de la région Occitanie. C’est là dessus que nous allons travailler.

Et de surligner : “À 90 %, ces personnes viennent en voiture ; il faut donc leur permettre de venir avec des transports en commun, bus ou trains, et qu’ils puissent sur place trouver des moyens de se mouvoir dans notre département autrement qu’avec leur voiture. C’est ce vers quoi nous tendons, en reprenant le slogan des grands sites de France : “Escapades nature sans voiture”, pour mettre en oeuvre le tourisme d’aujourd’hui et que l’on puisse répondre aux défis environnementaux et réfléchir à des actions pour limiter l’impact du tourisme. Que les ressources, l’eau, l’énergie, soient préservées au mieux. Mais protéger aussi notre patrimoine naturel qui est l’attraction numéro un des Pyrénées-Orientales.”

“L’enjeu, c’est d’animer le territoire toute l’année”

Canyon Gourg des Anelles Céret @ADT66

Qu’est-ce qui va changer concrètement pour le vacancier ? “Les hôteliers et l’hôtellerie de plein air vont proposer des tarifs verts (1). Ce qui permettra de faire des offres intéressantes sur des ailes de saison ; de toute façon, l’été va être de plus en plus chaud. Il faut savoir comment on attire le touriste “hors saison” en ayant des événements, des manifestations ; en ayant cet agenda clair, disponible pour que collectivités et organisateurs d’événements soient en capacité non pas de cibler le premier week-end de juillet ou le 15 août où on va tout mettre mais de voir qu’il y a un week-end fin juin ou en avril très intéressant et pas utilisé pour y développer tel événement. L‘ADT, nous allons aider à la communication pour que l’ont ait cette extension de la saison. L’enjeu, c’est d’animer le territoire toute l’année.”

On peut aussi inverser la donne en disant que l’hiver, ce n’est pas seulement Capcir-Cerdagne. On peut très bien passer ses vacances de Noël sur le littoral”

Base nautique Bourdigou Torreilles Ph. ADT66

Aude Vivès confie encore : “Nous allons travailler avec les professionnels du tourisme, l’ensemble des offices du tourisme et les professionnels de l’événementiel pour qu’il y ait moins d’événements concentrés dans le coeur de l’été.” Avec un écueil formidable commun à tous : les vacances estivales sont et restent fixées en juillet-août… “Pour les familles, c’est certain. Mais nous avons suffisamment de périodes de vacances et de ponts tout au long de l’année pour lisser la venue des visiteurs dans notre département. Quant à la partie estivale, on s’aperçoit qu’elle se concentre de plus en plus vers le mois d’août. On a donc la possibilité de mieux “remplir” en juillet et en début juillet. Il y aussi septembre et l’arrière-saison. En octobre et novembre, on peut les réinvestir. On peut aussi inverser la donne en disant que l’hiver, ce n’est pas seulement Capcir-Cerdagne. On peut très bien passer ses vacances de Noël sur le littoral.” 

“Nous avons énormément de possibilités pour proposer des offres combinées”

Balnéo, aux Angles, peut accueillir 300 personnes en même temps. Ph. : Olivier SCHLAMA

Qu’en pensent les professionnels du tourisme ? “Tout a été fait en concertation. On est en phase avec l’image, le positionnement et l’offre. La montagne avait été essentiellement connue l’été, d’ailleurs. Rappelons quand même que 50 % des personnes qui viennent en montagne pendant l’hiver ne font pas du ski. A cause aussi du manque d’enneigement, nous avons commencé à diversifier les stations et à modifier leurs offres. Quand on parle d’Angléo, aux Angles ; des luges ; des bains ; la balnéo, la thalasso… On a une action bien particulière de mises en avant. On a des possibilité de communication et de marketing pour mettre davantage en avant ce volet bien-être et pleine nature qui se complètent très bien et sur lesquels nous devons capitaliser. On a cette économie du bien-être, certes, mais qui n’occupe pas les visiteurs toute la journée. Il reste du temps disponible pour leur faire découvrir nos paysages, nos artisans, nos agriculteurs… Nous avons énormément de possibilités pour proposer des offres combinées.” Avec un maître-mot : dvelopper des écosystèmes touristiques.

“Purée, mais pourquoi je ne m’y suis pas arrêté plus tôt…”

Justement, Aude Vivès définit : “Les écosystèmes, c’est de se dire, l’été, nous sommes bien connus, c’est sûr, sur le littoral et en montagne. Mais entre les deux, une grande partie de notre territoire n’est qu’un point de passage. Venant de Prades, je sais de quoi je parle. Mais, en s’y arrêtant, une fois que l’on y est, on se dit : “Purée, mais pourquoi je ne m’y suis pas arrêté plus tôt…” La RD 66 (ex RN 116) on l’a vit comme un passage aujourd’hui ; elle contourne les villages pour éviter les nuisances mais le fait de se dire : on a des points d’intérêt – il y a tout un patrimoine culturel, gastronomique et historique, et le faire savoir, c’est un enjeu, y compris pour nos territoires ruraux.”

Mettre les “Tours Eiffels” en réseau

Les Albères Ph. ADT66

Y a-t-il suffisamment de sites intéressants ? Car il ne suffit pas de planter des pancartes. Le bouche-à-oreille, le retour d’expérience des habitués jouent un rôle non négligeable. Y a-t-il besoin d’autres équipements, comme un parc de loisirs…? D’une nouvelle locomotive pour coller au nouveau nom de la destination ? Aude Vivès répond : “Après deux ans de concertation, on arrive plutôt au constat que l’on pêche davantage par trop plein ; nous avons énormément de sites ; nous avons des “Tours Eiffel” un peu partout. Nous pensons qu’il faut les mettre en réseaux avec un effet de renvoi. Le premier site touristique des P.-O., c’est l’aquarium de Canet. Eh bien, il faut qu’il renvoie – nous avons déjà un pass découverte que nous allons relancer pour qu’ils montent en qualité tourisme – à d’autres sites.”

Créer des circuits touristiques thématiques

Plongée sous-marine – Le Bananier Ph. ADT66

Le but poursuivi étant “de créer des circuits, sur différents thèmes. Par exemple, sur celui de l’eau. L’aquarium de Canet peut renvoyer sur le Boulou et ses thermes ; renvoyer aussi sur tout ce qui est ressources à l’image du solaire ; sur les barrages sur nous avons. Sur le solaire, la fameuse centrale Thémis. Elle va être réinvestie par le département pour en faire un équipement très intéressant. On y travaille encore.”

Aude Vivès prolonge : “Nous avons une réunion prochainement avec un cabinet d’études pour une nouvelle offre ; c’est aussi donner une possibilité de diversification et proposer un tourisme “scientifique” complémentaire à la magnifique expo que le CNRS va rouvrir à Odeillo-Via. Le département a d’ailleurs validé une aide dans le cadre d’un appel à projets de 150 000 € pour que ce projet puisse voir le jour rapidement. Et permettre à cet outil, visuel, de plus, être un point d’attraction majeur. Pour le touriste mais aussi pour nos écoles. C’est le contraire d’un parc d’attractions ; c’est un site qui vit ; qui a une renommée internationale. C’est quelque chose d’extraordinaire qu’il faut valoriser.”

Tourismes scientifique, patrimonial, mémoriel

Ancienne maternité suisse d’Elne. Ph. Commune d’Elne

Justement, l’ambition du département des P.-O. va plus loin : “On est en train de voir comme valoriser ce potentiel ; quelle offre complémentaire pouvons-nous proposer et aussi articuler nos offres avec des sites de la Région Occitanie et ceux côté Catalogne Sud où se trouve, par exemple, le musée Caixa, à Gerone, tourné lui aussi vers ce tourisme scientifique. De la même manière, quand on a le label Unesco avec Vauban et Villefrance-de-Conflent, Mont-Louis et de l’autre côté le château de Collioure ; on a aussi la possibilité de circuits de tourisme mémoriels avec le Mémorial du Camp de Rivesaltes ; la maternité suisse d’Elne ; et avec des sites à la Jonquere, on est sur un circuit qui a du sens et qu’il faut articuler. Pour rendre cette trame lisible. Et identifiée. Pour le visiteur mais aussi l’habitant qui peut les découvrir ou redécouvrir.” 

12 M€ pour l’ADT et 4,5 M€ pour des appels à projets

Quant au budget, “c’est difficile d’être exhaustif tant ce sujet est transversal. A part les Ehpad, très peu de secteurs et de professions ne sont pas impactées par le tourisme. Ce qui maintient en l’etat nos services publics. Tous nos services du département sont aussi concernés par le tourisme et les loisirs. Mais, globalement, chaque année, le département des P.-O. investit 12 M€ au travers de son agence de développement touristique ; sachant qu’il va y avoir une enveloppe de 4,5 M€ distribuée via des appels à projets pour les communes et les associations candidates, sur les quatre prochaines années.”

Il y a énormément de friches et de fonciers qui appartiennent à des communes mais qui n’ont pas forcément l’argent et l’ingénierie pour les rénover”

Les “Mestres xicolaters” en pleine action… à voir (et déguster) le 16 août à Palau-de-Cerdagne. Photo Jean-Louis Codina

À quoi vont-ils servir ? “À financer des panneaux, y compris aux entrées de ville pour qu’il y ait une harmonisation sur l’ensemble du département. Il y aura un second appel à projets pour aider là aussi associations et communes à investir dans l’hébergement hybride, qu’ils aient une vocation touristique ou de logement à l’année.”

Aude Vivès rappelle qu’il y a “énormément de friches et de fonciers qui appartiennent à des communes mais qui n’ont pas forcément l’argent et l’ingénierie pour les rénover. On a, par exemple, énormément de logements collectifs. Ils sont intéressants parce qu’ils peuvent servir à loger des saisonniers, mais aussi servir à loger des gens à l’année ou des visiteurs en courts séjours, accessibles à tous, donc. Avec, là aussi, des possibilités de créer des écosystèmes partout sur le territoire pour aider des petites communes rurales. Dans le Vallespir, le Conflent, les Aspres, le Capcir, la Cerdagne…” Ce seront des cofinancements associant la Région Occitanie et l’Etat.

Un outil d’information unique

Le département prévoit également des subventions exceptionnelles accordées, notamment “à cet outil d’information unique, consultable directement sur le site de l’ADT 66, qui nous permettra, d’ici la fin de l’année ou début 2025, de savoir beaucoup de choses en temps réel sur tout le territoire.” De quoi s’agit-il ? “Grâce à la géolocalisation, on pourra savoir toutes les possibilités autour de moi. Paddle, canyoning, etc. toutes les activités. Le département peut en parallèle mettre en avant des “Tours Eiffel” dans ces territoires, ces sites emblématiques, au travers du pass découvertes, notamment. C’est aussi un moyen de gérer les flux en donnant l’information de la fréquentation en temps réel : aller au lac des Bouillouses, tel jour, par exemple, ce n’est pas forcément le meilleur jour ; c’est déjà bien rempli. Et de conseiller d’y aller un autre jour avec tel horaire préconisé. C’est cet outil qui va nous permettre des “renvois” entre musées et sites touristiques. Cela servira aussi à savoir s’il y a une fermeture de massif, à cause d’un risque incendie, par exemple.”

Olivier SCHLAMA

(1) Le principal syndicat d’hôtellerie, l’UMIH, s’apprête à signer une charte pour économiser d’eau. “Même si le tourisme marchand ne représente que 1 % des prélèvements d’eau, confie Brice Sannac, le président départemental de l’UMIH, nous avons envie d’apporter notre pierre à l’édifice. Nous allons proposer le 9 avril toute une série de propositions à engager jusqu’en 2030. Et, notamment, des tarifs que nous appelons “verts”, c’est-à-dire une remise de 10 % à tous les vacanciers qui acceptent que la femme de ménage ne passe pas chaque jour faire la chambre ou qui acceptent que les serviettes ne soient pas changées systématiquement tous les deux ou trois jours.” Une initiative dont pourrait s’emparer le département des P.-O. pour la promouvoir auprès des gîtes et autres hébergements.

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