C’était, ce jeudi, le débat d’orientation budgétaire a été voté. Le budget, lui, sera voté en février. L’EID (sur la démoustication) a subi les foudres de la présidente qui réclame une économie de fonctionnement de 10 %.
Compte tenu du contexte national, le débat d’orientation budgétaire 2025 fut un temps fort de l’assemblée plénière du conseil régional ce jeudi à Montpellier. Une aide exceptionnelle d’urgence de 300 000 € a été décidée pour la reconstruction de Mayotte. S’agissant de la région Occitanie, qui doit trouver 187 M€ d’économies, comme Dis-Leur vous l’a expliqué ICI, elle doit bâtir un budget qui tienne compte de la situation catastrophe avec quelque 3 000 milliards de dettes du pays. “Il y aura, c’est sûr une baisse de dotation de l’Etat. Reste à savoir dans quelles proportions”, a souligné Carole Delga lors d’un point presse mercredi. La présidente est d’accord pour une participation de sa collectivité mais selon “une juste proportion”.
En préliminaire, Carole Delga a dit : “En 2025, la Région arrêtera de pallier les désengagements de l’État, notamment en matière de rénovation énergétique et d’investissements ferroviaires pour un réseau dont l’État est propriétaire. Elle refusera l’expérimentation du transfert de la gestion de routes nationales qui avait été, jusqu’à récemment, envisagée. En effet, l’État n’a donné aucune assurance quant à son financement prévu à hauteur de 50% dans le CPER”
Avant de conclure : “Avec ma majorité régionale, notre priorité sera donnée au pouvoir d’achat, à l’emploi et à la santé. De la même manière, nous continuerons d’accompagner fortement nos agriculteurs et nos viticulteurs. Tout cela est possible grâce à notre gestion financière responsable qui permet de préserver une situation saine avec une capacité de désendettement loin du seuil d’alerte. L’Occitanie reste la 1ère Région française en termes d’investissement, ce qui mérite d’être relevé et qui permet de réaliser les projets indispensables au territoire le plus attractif et le plus dynamique de France, malgré son enclavement.”
Habitat : 50 M€ en plus des 150 M€ déjà mobilisés
Deux axes se dégagent dans ce contexte, sachant que 72 % des Français placent aujourd’hui la question du logement parmi leurs principales préoccupations, au même titre que la santé ou l’éducation : au total, à travers les actes I et II de son Plan Habitat Durable, 200 M€ seront mobilisés par la Région Occitanie et ses partenaires en faveur du logement et de l’habitat.
Soit, comme l’a expliqué la vice-présidente Agnès Langevine, 50 M€ de plus que les 150 M€ déjà débloqués pour Amplifier la rénovation des immeubles en copropriété et des logements sociaux ; aider les ménages à accéder à des logements de qualité, à loyer modéré, ou à devenir propriétaires de leur logement, à des prix inférieurs au marché, etc. Sachant, là aussi que, depuis 2016, la Région a permis à plus de 6 000 logements sociaux étudiants d’être réhabilités, grâce à plus de 11 M€. Objectifs de ce plan habitat durable : 350 bâtiments publics réhabilités d’ici trois ans et 30 000 logements supplémentaires construits ou rénovés d’ici 2028.
Delga attentive “aux doublons avec l’Etat”
S’agissant des passoires thermiques, la politique de la région occitanie avait été qualifiée d’ambitieuse par la chambre régionale des comptes mais avec peu de logements rénovés, comme Dis-Leur vous l’a expliqué ICI. Ce rapport est une première en Occitanie et la seconde au niveau national. La Chambre régionale des comptes d’Occitanie a mesuré l’impact d’un dispositif, Rénov’Occitanie, piloté par la Région Occitanie. Un “vif” intérêt avec 117 000 ménages renseignés mais un millier à peine qui ont effectué des travaux. À cause de freins importants. La collectivité va concentrer ses efforts sur les copropriétés. ce jour, Carole Delga a dit être attentive “aux doublons que pourrait générer les nouveaux dispositifs de l’Etat”.
En France, la crise du logement est une réalité : 2,7 millions de ménages sont en attente d’un HLM, soit 100 000 de plus qu’en 2023 et ils sont plus de 200 000 en Occitanie, comme Dis-Leur vous l’a expliqué ICI.
“10 M€ apportés chaque année aux acteurs viticoles”
Première région viticole d’Europe en production, la viticulture d’Occitanie “doit affirmer sa position de leader européen et mondial”, dit-on à la Région. “L’Occitanie a depuis plusieurs années pris en compte les enjeux de la filière viticole, en déployant et renforçant une véritable stratégie régionale d’appui à son développement et sa transformation.” Ainsi, “depuis 2016, plus de 10 M€ de la Région sont ainsi apportés chaque année aux acteurs viticoles. Dans un contexte économique et climatique difficile, l’heure est à l’unité d’action avec les professionnels sur l’ensemble du territoire, afin de maintenir notre potentiel de production. C’est toute l’ambition de notre contrat de filière, fruit de plusieurs mois de travail avec l’ensemble des acteurs viticoles, sous la coordination de la Chambre régionale d’agriculture d’Occitanie.”
Quinze mesures et 5 M€ en plus pour la viticulture
Après l’adoption de l’acte I en juillet, l’acte II, “va permettre la mise en œuvre de 15 nouvelles actions ambitieuses.” Ce sont 5 M€ supplémentaires qui ont été actés. “Il y a certes la baisse de la consommation de vin due à des campagnes sur la santé sur des positions anti-alcool ; un marché atone ; les vins de soif, c’est terminé ; de nouveaux modes de consommation s’installent ; il y a aussi le problème des restaurants qui facturent 30 € une bouteille qui sort de la coopérative à 7 €… Mais il ne faut pas noircir le tableau : les femmes portent la consommation de vin blanc et de rosé”, a résumé Jean-Louis Cazaubon, vice-président de la région. “Il y a aussi le vin sans alcool, notamment le vin Orange que j’ai fait découvrir hier soir à des convives à Montpellier”, a complété Carole Delga. Jean-Louis Cazaubon a conclu : “La filière viticole, ce sont 126 000 emplois, 2,9 milliard de chiffre d’affaires et beaucoup d’export : 300 bouteilles à la minute… On ne peut pas la laisser tomber.” D’où une aide de 5 M€, a-t-il justifié, supplémentaires pour des “actions qui ne se faisaient pas” jusque-là, déclinées en quinze engagements, dont un travail sur l’innovation, la réutilisation des eaux usées, les variétés, l’adaptation au réchauffement climatique…
Olivier SCHLAMA
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S’agissant de l’EID, l’entente interdépartementale de démoustication, Carole Delga a répondu au maire de la Grande-Motte. “L’EID est indispensable. Mais la région Occitanie est la seule région de France à participer à son financement ; nous sommes même son premier financeur avec 2,3 M€ par an. La région Paca n’y participe pas… D’abord, je rappelle que le contrôle de légalité de la préfecture examine si on peut toujours y participer parce que nous n’avons pas la clause de compétence générale. Ensuite, cela fait trois ans – 6 ans en ce qui concerne Christian Assaf – que je demande par écrit à l’EID une économie de 5 % ou 10 %. On me répond que ce n’est pas possible sauf à baisser le nombre d’actions ! C’est inacceptable (…) Je me suis rendue à l’EID, je ne dis pas qu’elle peut faire une économie de 30 % mais 10 %, c’est faisable. J’ai réuni les présidents de départements du littoral. Nous ne participerons au budget de l’EID qu’une fois que l’on nous aura fait des propositions de baisse. alors, M. Rossignol, nous sommes à vos côtés mais…”
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