La présidente de Région, qui milite pour obtenir le versement mobilité ; qui se prononcera bientôt pour une carte grise ou pas pour les véhicules électriques, se dit concentrée sur sa tâche. Avec ses priorités : pouvoir d’achat, santé, emploi, décarbonation de l’économie et énergies vertes.
Trump. La présidente de Région a, lors de ses traditionnels voeux à la presse, a balayé les grands sujets de 2025. Elle a débuté son propos par le contexte géopolitique “extrêmement incertain” ; les “conflits de par le monde” ; et le retour de Trump, “xénophobe“, “menaçant les minorités” auquel “les discriminations ne font pas peur”, a-t-elle grincé. L’élection de cet illibéral à la tête des USA fait craindre le pire pour nos exportations agricoles, agroalimentaires, viticoles… Un dossier qui mobilise Carole Delga mais qui est d’abord “du ressort de l’Europe”. “Il y a aussi le secteur de la Défense qui est concerné.”
Cartes grises pour véhicules électriques ?
Budget. Carole Delga a ensuite évoqué le “contexte budgétaire” où les collectivités locales vont devoir se serrer la ceinture (2,2 milliards d’euros d’économies demandées), certes, un peu moins sous Bayrou que sous l’ère Barnier (5 milliards demandés) mais ça ne se trouve pas sous le fer d’un cheval. Ou peut-être sous les roues des véhicules électriques pour les propriétaires desquels Carole Delga et son équipe demanderont peut-être qu’ils paient la carte grise. “Ce sera décidé région par région. J’attends la version définitive de la loi de finances pour prendre une décision. On va dire que c’est à l’étude.”
Carole Delga espère que l’Occitanie bénéficiera du versement mobilité

Également présidente des Régions de France, Carole Delga a annoncé vouloir travailler avec le gouvernement pour obtenir une fiscalité supplémentaire. Celle-ci prendrait la forme du versement mobilité, soit une participation des entreprises d’au moins 11 salariés au financement des transports en commun. Cela existe déjà en Ile-de-France et Carole Delga demande à ce que cette possibilité soit inscrite dans la loi de finances. L’idée est de le déployer dans les autres régions françaises dans la mesure où il y a de nouveaux services de mobilité.
Carole Delga a expliqué qu’il n’y a pas péril en la demeure s’agissant de l’endettement. “En Occitanie, nous sommes à 7,2 ou 7,3 années par habitant. La loi fixe un maximum à 9 ans. C’est pour cela que nous rationalisons ; que nous fusionnons les agences régionales.” Elle a annoncé une pause dans les recrutements “alors que les missions, elles, augmentent, y compris mécaniquement quand un lycée ouvre ses portes comme ce sera la cas à Auterives, en Haute-Garonne. “Il faut se réorganiser car dans le même temps, nous aurons moins de travail sur la formation professionnelle”.
Économies. Carole Delga, dont la collectivité a déjà fait de gros efforts, comme la fusion de ses 17 agences à 3 en 2026 et en faisant 187 M€ d’économies, comme Dis-Leur vous l’avait expliqué ICI, compte sur de nouvelles rentrées fiscales comme le “versement mobilité” que les employeurs de plus de 11 salariés seraient amenés à payer. Il y aura aussi, austérité oblige, une baisse de 5 % des aides aux associations ; une baisse également des investissements sur les routes. “Nous avons dû suspendre la commande de nouveaux trains”, a-t-elle précisé.
Cinq priorités régionales

Priorités régionales. En revanche, la présidente d’Occitanie a sanctuarisé cinq priorités parce que le “pouvoir d’achat est en berne ; que les fins de mois sont difficiles pour beaucoup dans cette région, l’une des plus pauvres de France.
La priorité sera donc donnée “au pouvoir d’achat des familles, à la santé, à l’emploi, à la décarbonation de notre modèle de développement (économie, mobilités, énergies vertes, etc.) et à l’action populaire et citoyenne et continuer à soutenir les énergies renouvelables.” Et de préciser : “Toutes les aides pour les jeunes, à la gratuité d’usage des trains pour les jeunes, les TER à 1 € (14 millions de billets ont été vendus en 2024) ; les aides au covoiturage ; celles à l’acquisition des voitures électriques ou hybride” en zone rurale. La santé aussi, même si ce n’est pas dans les compétences de la collectivité pour “garantir son accès à tous”. Pour cela, Carole Delga va “signer bientôt le 100e contrat de travail avec un médecin des centres médicaux régionaux”. Le soutien à l’agriculture et à l’agroalimentaire se poursuivra : “Ce sont 185 000 emplois”, a-t-elle justifié. Comme “on va continuer sur la LGV ; le train sur la rive droite du Rhône…”
Pour les municipales à Toulouse, je reçois des sollicitations de la part de citoyens, de chefs d’entreprises qui m’y encouragent. Je réfléchis”
Carole Delga
Municipales 2026. Pressée de se prononcer, Carole Delga a botté en touche : “Je suis là pour parler de la région et de la France. Pour Toulouse, je reçois des sollicitations de la part de citoyens, de chefs d’entreprises qui m’y encouragent. Je réfléchis. Vous le saurez le moment venu. Là, je suis concentrée sur la situation de la région et de la France”, a-t-elle répliqué en expliquant avoir rencontré “ce matin” le Premier ministre. Et Carole Delga d’expliquer que “quand on parle politique, les gens répondent : c’est le bazar, c’est le bordel”. La présidente de région revendique de faire de la politique autrement. Y compris “de faire du porte-à-porte, montrer que l’on est au contact de la réalité ; que l’on ne vit pas en vase clos”.
“C’est simple : j’espère que Michaël Delafosse se représentera à Montpellier et je le soutiendrai”

Politique, PS, Montpellier. Carole Delga voudra-t-elle succéder, à la tête du PS, à Olivier Faure, actuel secrétaire ? Un congrès est prévu cette année. “Je travaillerai pour que le PS soit un parti de gouvernement qui défende le projet européen, qu’il garde ses valeurs de justice sociale et d’universalité. Il n’y aura pas de compromission avec la liberté d’expression et la laïcité.” Le NFP est-il mort vu le divorce entre PS et LFI ? “Je ne suis pas une accro aux acronymes. Le NFP était basé sur une charte d’engagement ; LFI ne l’a pas respectée”, affirme-t-elle, citant “la complaisance avec les terroristes du Hamas dès le mois de juillet ; la brutalisation de la vie politique ; ses oukases ; ses propos agressifs.” Quant aux municipales à Montpellier, Carole Delga a tranché face à de possibles concurrents à Michaël Delafosse : “C’est simple : J’espère que Michaël Delafosse se représentera et je le soutiendrai.”
“Les gens savent ce que l’A 69 peut leur apporter”
Transports, RER métropolitains, A 69. “Les travaux de la LGV Bordeaux-Toulouse vont se poursuivre”, a assuré Carole Delga. Sur la A 69, la présidente de Région a dit en substance : “Ce n’est pas parce qu’il y a des gens qui font beaucoup de bruit qu’il faut y renoncer. D’ailleurs, il y a eu un candidat aux dernières législatives qui soutenait l’abandon de cette future autoroute, eh bien, il n’a pas été élu. Les gens savent ce que l’A 69 peut leur apporter. Et il y a eu de grosses compensations environnementales. Les habitants savent ce qu’est l’enclavement. On est en train de travailler sur les tarifs de péage. Je ne suis pas pour la décroissance : je suis pour la mobilité, pour davantage de savoir, pour que les gens se rencontrent.”
Quant aux fameux RER métropolitains à Montpellier et Toulouse dont Dis-Leur vous a parlé ICI, leurs financements sont eux aussi en attente de la loi de finances du pays. Pour connaître la clef de financement entre Région, départements et métropoles.
Olivier SCHLAMA
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