Spécialisée dans les analyses de l’ADN environnemental, la société montpelliéraine Iage a mis au point un protocole mettant au jour de faibles concentrations de virus. Pour traiter plus vite les gîtes contenant des traces de dengue, chikungunya, usutu… L’actualité rattrape cette annonce avec trois récents cas suspects de chikungunya à Castries, près de Montpellier…

Sollicitée pour une expertise par le ministère de la Santé, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation (Anses) estime qu’il y a “des risques de saturation de la lutte ou de tension sanitaire” alors que le moustique tigre est désormais présent dans 78 départements de l’Hexagone et fortement ancré en Occitanie.

Des compétences enchevêtrées empêchent le bon fonctionnement de l’organisme : le moustique classique, des marais, ce sont les départements via l’Entente interdépartementale, qui s’en chargent ; le “tigre”, c’est l’Etat… La CRC préconise de définir une stratégie. Laurent Décamps, DG de l’EID, s’y engage.

C'est une start-up vertueuse, Ma Boîte à Moustique, née à Balma, près de Toulouse, créée par deux ingénieurs qui cherchent à faire valider leur idée par des organismes indépendants. En Occitanie, tout un écosystème croit en ce concept qui bénéficie d'une autorisation temporaire de mise sur le marché.

Ce contenu est accessible seulement aux membres Premium et Premium mensuel.
Se connecter S'enregistrer

Entretien avec Frédéric Simard de l’IRD Montpellier et porteur du projet dans le cadre de l’unité de recherche spécialisée, Mivegec. “L’idée c’est de voir comment il s’est adapté et comment il vit chez nous pour mieux adapter la lutte”, dit-il. Où la technique de l’insecte stérile est amenée à prendre une grande place. Et d’imaginer des villes “vertes” comme Toulouse et Montpellier avec le minimum de désagrément.

Quelque 5, 5 millions d’habitants sont concernés par aedes albopictus. Le “tigre” a, désormais, colonisé toute l’Occitanie. Et le réchauffement climatique lui permet de conquérir des territoires montagneux. L’ARS en appelle à la “mobilisation de tous” pour limiter les risques, y compris de transmission de dengue, de zika ou de chikungunya.

“Une baisse de 30 % à 60 % des populations de moustiques en certains endroits, c’est plutôt encourageant”, confie Yvon Perrin, entomologiste à l’EID Méditerranée qui supervise une expérimentation unique en France dans trois communes du Montpelliérain : Clapiers, Castelnau-le-Lez et Saint-Clément-de-Rivière. Quand le projet sera terminé, en 2024, cet outil pourra, c’est l’espoir, être associé à l’arsenal existant pour limiter ces insectes envahissants.

La nuisance semble moins aiguë cet été. Peut-être grâce à une lutte sans merci. L'EID, l'organisme commun, travaille d'arrache-pied. Toulouse, Blagnac et la Haute-Garonne ont aussi pris le taureau par les cornes. Avec nichoirs pour chauve-souris, pièges pondoirs et même PV ! Le temps que la science progresse.

Ce contenu est accessible seulement aux membres Premium et Premium mensuel.
Se connecter S'enregistrer

Pour le bras armé de la lutte contre le moustique, l’EID, il faudra combiner parmi toutes les solutions testées pour mieux cohabiter avec le moustique tigre, notamment, même si une expérience pilote – un piège élaboré-  “est très prometteur”. C’est ce qu’explique Didier Moulis, le directeur technique de l’Entente qui dispose légalement de seulement deux produits sur les dix existants auparavant. Ce qui pourrait un jour conduire les diptères à entrer en résistance…