Avec huit territoires-cible, l’Occitanie est la région qui a le plus de contrats de destination imaginés dans le cadre du plan de relance. Sur un budget global de 3,5 M€, plus de 1,4 M€ seront réservés cette année à des actions de promotion auprès de la clientèle européenne qui, à cause de la crise, n’a pas retrouvé son plein niveau de 2019. L’Occitanie espère aussi garder sa place de leader en France pour la clientèle française.

Reconquérir la clientèle étrangère : c’est la cible prioritaire du Comité régional du tourisme d’Occitanie, dans le top 10 des régions touristiques françaises. Celui-ci dispose de 3,5 M€ (en fonds propres et avec ceux de ses partenaires dont les CDT et Atout France) pour des actions de valorisation et de communication nationale sur le vélotourisme (une innovation 2022) ; l’agri et l’oenotourisme, l’organisation de salons, etc.

Une baisse de 35 % à 40 % de la clientèle étrangère

Cette année, il y aura un effet de levier important : sur ces 3,5 M€, 1,4 M€ par an (dont 600 000 € apporté par le CRTL, satellite de la région Occitanie et près de 600 000 € de l’Etat via Atout France dans le cadre du plan de relance) seront consacrés à des actions de promotion à l’international dans le cadre d’un dispositif national piloté par Atout France, l’un des bras armé de l’Etat en matière de tourisme.

Belges, Allemands, Hollandais, Anglais et Espagnols

Pour ce faire, le CRT a signé ou est en passe de signer huit contrats de destination (1) pour trois ans, permettant de lancer des actions de promotion à destination de la clientèle étrangère en baisse de 35 % à 40 % par rapport à 2019. Il s’agit donc de les reconquérir avec l’aide du plan de relance. Pour des actions de promotion et une structuration de l’offre plus particulièrement ciblées sur des clientèles européennes proches : Belges, Allemands, Hollandais, Anglais et même Espagnols.

Rester la 1er destination française des touristes français

Avec 100 000 emplois concernés et un chiffre d’affaires de 15,6 milliards d’euros (en deçà de 10 % en 2021 et avec une consommation en baisse de 15 %), le tourisme est la deuxième filière économique de la région Occitanie Pyrénées-Méditerranée, après l’agro-alimentaire. C’est dire l’importance de ce secteur d’activité. Les touristes en Occitanie, ce sont 175 millions de nuitées, dont plus que 25 % de touristes étrangers.

La crise est bien sûr passée par là. “On a, certes, vu la clientèle française chez nous croître de 29 % en 2021. On est d’ailleurs la première région de France pour les touristes français et nous voulons le rester”, confie Vincent Garel, président du CRT. Non seulement il faut reconquérir une clientèle européenne mais aussi proposer des produits touristiques “sur les ailes de saison et sur le littoral. Il y a des marges de manoeuvre”, assure-t-il.

Canal du Midi, Toulouse, Montpellier, les Pyrénées…

Dans la même veine, le canal du Midi devrait offrir des perspectives pour le slow tourisme et les départements ruraux, “les plus avancés pour signer ce contrat de destination”,  “un vrai potentiel”. Lourdes a ainsi besoin d’un “nouveau souffle” ; Toulouse veut moins s’appuyer sur les “city break”, ces week ends sont dépassés, y compris quand il s’agit de prendre l’avion pour 48 heures.

“Il nous faut augmenter le taux d’occupation et le nombre de nuitées qui peut aussi devenir un camp de base pour des virées à une heure de déplacement autour de Toulouse”, a aussi confié Vincent Garel. Quant à Montpellier, son contrat de destination porte le nom évocateur de “Oenotourisme les pieds dans l’eau”. Les Pyrénées vont insister, elles, sur un tourisme de quatre-saisons pour ses stations de montagne.

De bons résultats 2021 grâce aux résidences secondaires

Impulsion, réflexion sur des actions, mobilisation de tous les acteurs, renforcer l’image et la promotion… “Huit contrats de destination, c’est inédit en France. L’Occitanie est la seule région à en avoir autant”, se félicite Vincent Garel. “L’été 2021, on n’était pas très loin avec “seulement” – 10 % malgré les contraintes.” Directeur du CRT, Jean Pinard a complété : “Nous avons pu atteindre ces bons résultats grâce à deux clientèles : les propriétaires de résidences secondaires et ceux qui devaient aller au-delà des Pyrénées-Orientales pour continuer leur périple en Espagne et qui ne l’ont pas fait”.

“Futures très belles saisons…”

Vincent Garel reprend : “Nous espérons que 2022 sera un été “normal” et qu’il nous fera renouer avec les chiffres de 2019. En espérant que la guerre en Ukraine, avec le renchérissement des coûts de transport, ne nous pénalisera pas…” Peut-être même qu’ils avantageront l’Occitanie et tenteront les vacanciers étrangers de prendre leurs vacances ici plutôt qu’en Espagne…? “Si nous retrouvons toute la clientèle étrangère et notamment européenne, et que nous conservons ne serait-ce qu’une partie des clientèles françaises nouvellement conquises, nous nous préparons à de futures très belles saisons touristiques”, a conclu Vincent Garel.Les lignes aériennes low cost ont déjà anticipé qui ouvrent des lignes à Lourdes, Perpignan et Montpellier. Un Oslo-Montpellier, c’est une première”, note ainsi Jean Pinard.

Olivier SCHLAMA

• (1) Méditerranée, Canal du Midi, “Grande itinérance” (Aveyron, Lot, Lozère, etc.), Lourdes, Toulouse, Montpellier, Pyrénées, Vallée de la Dordogne.