Sport : Avec 65 % de pratiquants, l’Occitanie est la région la plus sportive

De nombreux sportifs pratiquent leur sport dans le massif de la Gardiole, près de Sète (Hérault). Photo : Olivier SCHLAMA

Selon l’étude nationale de l’Injep, même si le nombre de licences est reparti à la hausse, la France reste cependant en deçà de la moyenne européenne. Football, tennis et équitation occupent le podium des sports les plus pratiqués alors que la dépense publique est stable, avec 14,1 milliards d’euros, en 2022.

À quelques mois des JO de 2024, faisons-nous un petit plaisir, celui d’un cocorico que l’on espère précurseur d’une belle moisson de médailles. Les régions Occitanie (plus de 65 %) et Pays de Loire sont les plus sportives de France avec environ deux-tiers de leur population qui pratiquent régulièrement un sport. À l’inverse, la Nouvelle-Aquitaine, la Bourgogne-Franche-Comté et la Normandie affichent, pour la métropole, les taux de pratique sportive les plus bas. Ce constat est tiré de la riche étude annuelle de L’injep (Institut national de la jeunesse et de l’éducation populaire) qui analyse chaque année les données disponibles avec le ministère des Sports réalisant ainsi une photographie fine des pratiques sportives des Français (1).

Vingt-trois licences pour 100 000 habitants

La pratique sportive régulière est plus élevée dans les grandes agglomérations hors Paris (63 % de pratiquants réguliers dans les villes de plus de 100 000 habitants, contre 60 % au niveau national et 57 % à Paris). On compte 23 licences sportives pour 100 habitants en France métropolitaine, 15 licences sportives pour 100 habitants dans les Drom. La pratique sportive fédérale présente de fortes disparités territoriales, de 11 licences annuelles pour 100 habitants en Guyane à 33 licences annuelles pour 100 habitants en Lozère.

La France en deçà de la moyenne européenne

L’Occitanie a beau jouer les premiers rôles, la France compte 60 % de pratiquants – hommes (62 %) et femmes (58 %) sont à quasi égalité – qui déclarent consacrer une heure et demie ou plus par semaine à la pratique d’un sport, de fitness ou d’une autre activité physique de loisir, c’est une proportion légèrement inférieure à la moyenne de l’Union Européenne (33 %). Même si en France métropolitaine, et même si après 60 ans, un Français sur deux pratique au moins un sport.

Vélo, roller, skateboard, course à pied…

S’agissant des adolescents, 82 % des 13 ou 14 ans font du sport au moins une fois par semaine, en dehors des cours d’éducation physique et sportive (EPS) au collège. Vélo, roller, skateboard, trottinette – également des moyens de déplacement -, la course à pied et les sports collectifs sont les disciplines les plus pratiquées par les adolescents faisant du sport régulièrement. Et : “88 % des adolescents font du sport régulièrement quand au moins un des parents est diplômé de l’enseignement supérieur.

En 2022, après deux années marquées par la pandémie, la pratique régulière est en hausse de 6 points par rapport à 2018″

Le rugby. Photo D.-R.

On y apprend également dans cette étude qu’en 2022, 72 % au moins une fois au cours des 12 derniers mois. Que 9 % n’ont aucune pratique physique et sportive, mais se déplacent à pied, à vélo, à trottinette. Et aussi : “En 2022, après deux années marquées par la pandémie, la pratique régulière (au moins une fois par semaine en moyenne) est en hausse de 6 points par rapport à 2018 et passe de 54 % à 60 % chez les personnes âgées de 15 ou plus.” Pourquoi font-ils du sport ? Pour rester en  bonne santé : c’est, pour les pratiquants sondés, l’une des deux principales motivations. Un cinquième des sportifs amateurs (21 %) le font pour le contact avec la nature et 29 % pour soigner leur apparence.

Pas de sport pour 25 % des Français pour raisons pécuniaires

En revanche l’un des premier freins, c’est d‘abord tout simplement par “manque de goût” pour le sport. À noter que pour un quart des Français résidant dans l’Hexagone, s’ils ne font pas de sport, c’est pour des raisons pécuniaires, disent-ils. Autres principaux freins : Les contraintes professionnelles, scolaires ou familiales. D’autres données sont intéressantes : la moitié (52 %) des pratiquants sportifs sont encadrés par un entraîneur ; 34 % sont inscrits dans un club. Et “trois Français sur dix n’ont pas obtenu l’inscription demandée en club ou en association, pour eux ou un proche, au cours des cinq dernières années”.

D’ailleurs, relève l’Injep, “les personnes n’ayant pratiqué aucune activité sportive au cours des 12 derniers mois se déclarent deux fois plus souvent en mauvaise santé que celles ayant pratiqué au moins une fois sur cette même période (2 sur 10 contre 1 sur 10). 68 % des personnes se déclarant en bonne ou très bonne santé sont des pratiquants sportifs réguliers contre 42 % des personnes se déclarant en mauvaise ou très mauvaise santé.”

La moitié du temps, les activités sportives se pratiquent… seul

Le sauvetage sportif n’est pas (encore) dans les sports les plus populaires. Ph. Olivier SCHLAMA

Sans surprise, ou presque, course ou marche à pied ont rassemblé près d’un Français sur deux (47 %) au moins une fois en 2022.  Et les activités de la “forme” et de la gymnastique ont, quant à elles, attiré un Français sur quatre, quasiment toujours dans le cadre d’une pratique régulière. Les sports aquatiques et nautiques n’en rassemblent que 19 % et 14 % pour les sports collectifs. Ces activités durent en moyenne entre 1 heures et 1h15 la séance. Et la moitié du temps, les activités sportives se pratiquent… seul. Et près d’un tiers (29 %) les pratiquent en couple.

Le nombre de licences est reparti à la hausse

En 2022, les fédérations sportives agréées ont délivré 15,4 millions de licences annuelles et 5,3 millions d’autres licences et autres titres de participation. “Après une baisse de -21 % entre 2019 et 2021, explique l’étude de l’Injep, le nombre de licences est rapidement reparti à la hausse (+ 19% en 2022 par rapport à 2021 soit + 2 500 000 licences). En 2023, d’après des estimations provisoires sur un champ restreint, la hausse se poursuivrait (+ 9% entre 2022 et 2023).” Avec le triptyque habituel : football (2 130 000 licences, une sur sept), tennis (1 045 000 licences) et de l’équitation (692 000) trustent le plus grand nombre de licences parmi les fédérations unisport. 

Le sport est un marqueur de classe sociale : 74 % des cadres font du sport régulièrement alors que c’est le cas de 53 % des ouvriers. Mais chez les uns comme chez les seconds, “la pratique sportive régulière a fortement progressé : +6 points entre 2018 et 2022”.

311 000 équipements sportifs, sites et espaces de sports

La marche… Ph. Olivier SCHLAMA

Enfin, en 2018, on recensait 311 000 équipements sportifs, sites et espaces de sports de nature sur la France entière : la majorité étaient des équipements extérieurs et petits terrains en accès libre ou des salles de pratiques collectives. Avec 73 300 équipements extérieurs et petits terrains en accès libre ; 66 470 ; 43 320 terrains de grands jeux ; 6 050 bassins de natation (90 % de la population habite à moins de 16 minutes en voiture d’un bassin) ; 41 510 autres équipements sportifs comme bowlings, etc.

Émissions de sport à la TV, sur le net

Nouveauté également dans cette étude, “l’expérience culturelle” liée au sport. “En 2018, 63 % des 15 ans ou plus a eu au moins une “pratique culturelle sportive” au cours des 12 derniers mois comme suivre l’actualité sportive, regarder des émissions ou compétitions de sport, ou encore jouer à des jeux vidéo…” Près de la moitié d’entre eux suivent l’actualité sportive ; 40 % regardent des émissions de sport ou compétitions sportives à la télévision ; et quand même 14 % regardent des vidéos de sport ou compétitions sportives sur internet…

119 fédérations sportives, 152 000 clubs

Le pays compte, en 2022, 119 fédérations sportives – présidées par seulement 19 présidentes…- sont agréées par le ministère chargé des sports et 152 000 clubs et 11 000 établissements professionnels agréés. Quant aux sportifs de haut niveau, la France en comptait en janvier2023, 16 242 Espoirs (la moitié) ou issus des Collectifs nationaux inscrits sur les listes du ministère des sports. Le football en rassemble 899 ; le judo 886 ; la natation 689 et le volley 494…

Dépense sportive : 14,1 milliards d’euros

Enfin, depuis 2013, la dépense sportive publique est relativement stable et représente environ 0,6 % du produit intérieur brut, soit 14,1 milliards d’euros en 2021. L’Injep a même calculé que l’Etat (les ministères de l’enseignement supérieur et de l’Education nationale en sont les premiers contributeurs avec 6,1 milliards d’euros, notamment pour rémunérer les profs d’EPS) dépensait davantage que les collectivités locales pour le sport : 7,3 milliards d’euros contre 7 milliards d’euros, notamment assurés par les communes (6,6 milliards d’euros, devant départements et régions (0,4 milliards d’euros). Mais avec 20,8 milliards d’euros de dépenses dans le sport, ce sont bien les ménages français qui s’installent sur le haut du podium…

Olivier SCHLAMA

  • (1) La pratique sportive mesurée ici porte sur les personnes de 15 ans ou plus. “Elle va de la pratique récréative occasionnelle à la plus compétitive. Une personne est considérée comme ayant ou ayant eu une activité physique et sportive (APS) lorsqu’elle déclare avoir pratiqué au moins une APS au cours des 12 derniers mois. Ainsi, « le sport » est entendu dans une acception large qui recouvre à la fois la pratique physique récréative, comme la marche en pleine nature, et la pratique en compétition. L’estimation de la part de pratiquants sportifs dépend fortement du périmètre retenu et de la manière dont sont formulées les questions de l’enquête.”
  • Un pratiquant régulier est une personne qui déclare avoir réalisé au moins 52 séances d’APS au cours des 12 derniers mois, soit en moyenne au moins une séance par semaine. Un pratiquant occasionnel est une personne qui déclare avoir réalisé moins de 52 séances d’APS au cours des 12 derniers mois. ou a pratiqué une activité physique et sportive au moins une fois par semaine en moyenne au cours des 12 derniers mois.

163 000 salariés dans le privé, 87 000 dans le public

Dans le secteur “sport” on estime à  163 000 le nombre de postes salariés du secteur privé en 2022, 87 000 le nombre d’emplois salariés du secteur public en 2021, 65 600 le nombre de travailleurs non-salariés (indépendants) en 2021 dont 52 700 au sein de l’enseignement de disciplines sportives et d’activités de loisirs. Dans les principales autres activités associées au sport, on compte 98 000 postes salariés du secteur privé en 2022 et 7 800 travailleurs non-salariés en 2021 (dont 5 100 au sein du commerce d’articles de sport).

Hausse du nombre de postes salariés dans le privé

Photo D.-R.

Entre 2006 et 2022, le nombre de postes salariés du secteur privé a augmenté de plus des deux-tiers (+69 %) au sein du secteur sport (+ 3,3 % par an) et d’un peu plus du quart (+27 %) au sein des principales autres activités associées au sport (+ 1,5 % par an). Le secteur sport comprend surtout des salariés de clubs de sport (102 400), mais la plus forte évolution revient aux activités des centres de culture physique (croissance annuelle moyenne de 15 % depuis 2006 pour atteindre 12 700 postes en 2022).

Entre 2011 et 2021, le nombre de non-salariés travaillant au sein du secteur sport a augmenté de presque deux tiers (+ 60 %) tandis qu’il est resté à peu près constant pour ceux travaillant au sein des “principales autres activités associées au sport”.

Public : pas encore le niveau d’effectifs d’avant-crise

Dans le public, 46 220 personnels des métiers du sport sont recensés au sein de la fonction publique territoriale en 2019 dont : l’emploi dans les associations. Une association sportive sur sept est employeuse (14,5 %). Entre 2013 et 2018, le nombre d’associations sportives employeuses augmente tandis que le nombre d’associations sportives sans salariés baisse légèrement. En 2021, on dénombre 84000 salariés au sein des associations sportives, contre 80 000 en 2020. Entre 2016 et 2019, on en comptabilisait autour de 87 000. Le creux de 2020 peut s’expliquer par les effets de la crise de la covid-19. La reprise qui a suivi en 2021 ne permet pas pour autant de retrouver les effectifs d’avant crise.

En 2018, le travail bénévole du secteur sportif associatif représente près de 300 millions d’heures, soit environ un quart du travail bénévole de l’ensemble du secteur associatif et un volume de travail de l’ordre de 180 000 emplois en équivalent temps plein.

O.SC.

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