Au sein d’un des plus beaux décors des Pyrénées-Orientales, en longeant les sentiers littoraux et découvrant ses joyaux naturels, la 7e édition réunira les passionnés de running et de natation en eau libre. Au programme : 5 courses entre terre et mer, mêlant défi sportif en équipe, découverte du patrimoine et de la flore et respect de la nature. Plus de 1 100 concurrents sont attendus, les 17 et 18 juin prochains. Reconnaissance…
Une impression de “bout du monde”… C’est là, sur ce pic rocheux qui domine la Méditerranée, que les concurrents se lanceront dans l’aventure. “L’endroit est très intimidant, assure l’organisateur Sylvain Rousselat. On y perçoit les montagnes de l’Espagne, les montagnes des Albères (la partie orientale des Pyrénées). Le Cap Cerbère est balayé par les vents, il n’y a rien !”
Quand l’heure du départ approche…
Les concurrents auront encore un peu de temps pour admirer ce panorama exceptionnel et voir le soleil se lever progressivement. Mais la tension sera déjà palpable. Car bientôt, 63,3 km seront à parcourir, en binôme, entre running (trail) et nage en eau libre.
Les participants passeront ensuite par l’hôtel du Belvédère du Rayon Vert, un bâtiment en forme de paquebot qui domine la baie de Cerbère. Ensuite, direction le littoral où chaque foulée permet encore d’admirer un peu plus les paysages et la nature environnante.
“Gérer la fatigue, le changement de température…”
Puis la baie de Cerbère, l’arrivée à Banyuls-sur-Mer, la plage du Fontaulé au cœur de ville et ses arcades. Place ensuite au site classé de l’Anse de Paulilles qui abrite une ancienne usine fabriquant de la dynamite. “Protégé par le département des Pyrénées-Orientales et le Conservatoire du littoral, c’est un site préservé à la faune et à la flore très riche”, poursuit l’organisateur.
“Il faudra gérer la fatigue, le changement de température entre l’eau et la terre et enchainer encore.” Le parcours serpente jusqu’au Cap Béar et son phare de granit rose qui défie l’océan : “Il domine les alentours, surplombe le paysage à plus de 50 mètres de l’eau et offre une vue imprenable sur toute la baie”, souligne Olivier Serra, co-organisateur.
Entre les sentiers escarpés, les criques et le plein de nature, “les concurrents retrouvent aussi les villes, leur agitation et les curieux dont les encouragements seront d’intarissables sources de motivation.” Ce sera sans aucun doute le cas à Port-Vendres où les sportifs longeront le port, puis Collioure, le château royal et ses remparts ainsi que la chapelle Saint-Vincent.
Peu de temps pour savourer des panoramas exceptionnels
Ensuite, la route s’élèvera à nouveau. Il faudra redoubler d’effort pour atteindre la Tour Madeloc, cet édifice de pierre qui surplombe la baie. Arrivé en haut, même à bout de souffle, le panorama est exceptionnel : “Il s’agit du point culminant de l’épreuve (654 mètres d’altitude) et le plus difficile d’accès mais la vue qui s’étend sur toute la plaine au Nord comme au Sud, est époustouflante.”
Bientôt, c’est Argelès-sur-Mer qui fera face aux athlètes. La cité balnéaire renforce la perspective d’y arriver enfin et de savourer le bonheur d’être allé au bout. Alors que la répétition des efforts se fera sentir chaque fois un peu plus, ils débarqueront sur la plage du Racou, avec sa grande étendue de sable. Puis c’est le port que les concurrents traverseront. Et le défi s’achève avenue Charles-Trenet, à proximité de la plage centrale, point final de ce Swimrun de la Côte Vermeille…
Une course à travers des sites d’exception
Tout au long du parcours, les concurrents auront traversé six sites Natura 2000, le Parc naturel marin du Golfe du Lion, la réserve naturelle marine de Cerbère-Banuyls, deux aires marines éducatives, des sites préservés par le conservatoire du littoral et d’autres classés au patrimoine historique !
“Nous avons voulu tirer la quintessence de chaque endroit afin d’augmenter la beauté du tracé, souligne Sylvain Rousselat. Chaque tronçon est différent, la nature change… Il était primordial qu’il soit le plus varié et le plus complet possible afin de créer une réelle polyvalence et une densité d’endroits uniques et atypiques.”
Il n’y avait décidément pas de meilleur décor pour relever le défi physique hors-norme que propose la compétition.
Des ambitions différentes mais une même passion
Un défi que Marine Beaury (36 ans, de Haute-Garonne) est bien décidée à relever. Pour sa troisième participation, cette athléte de haut-niveau (400m, 800m) ne vise pas autre chose que la victoire, tout en appréciant la dimension humaine et conviviale de l’événement :
“Ce que j’aime le plus avec le Swimrun, c’est le fait d’être en pleine nature, sans barrière et de ne pas être focalisée sur le chrono comme en piste. Et puis on est en binôme, on s’entraide (…) Cet état d’esprit me plait et cela n’empêche pas d’être compétitive et de se battre pour donner le meilleur. Ma binôme, Emily Comyn est une ancienne championne de ski de fond, qui fait beaucoup de natation. Nous faisons partie des meilleurs binômes femmes en France et l’objectif de la saison, c’est de finir dans le ‘top 5’ des championnats du monde, en Suède au mois de septembre. À la Swimrun Côte Vermeille, on vise la victoire !”
Pour Charly Hodenq, 70 ans, résidant dans les Pyrénées-Orientales, la motivation est également bien présente : “Ce qui est marquant, c’est l’ambiance, la solidarité entre les participants, le plaisir de partager un moment fort et de profiter de paysages magnifiques. Nous sommes vraiment au cœur de la nature et c’est particulièrement agréable. Je m’entraîne quatre fois par semaine. À mon âge, on ne recherche pas la performance mais ça permet de se maintenir et de se socialiser. Le sport et le Swimrun, c’est un vrai plus pour vieillir plus lentement !”
Philippe MOURET
Swimrun : solidarité, abnégation et résistance physique
Le swimrun est une pratique sportive créée en 2006 en Suède qui enchaîne des phases de course à pied et de natation en eau vive, le tout disputé en binôme. En France, le Swimrun Côte Vermeille existe depuis 2016. “Il s’agit avant tout d’une course de partage, explique Sylvain Rousselat. On se doit d’aller au bout ensemble, de s’épauler, de se soutenir, ce qui différencie le Swimrun des autres événements de ce type.”
Cette solidarité est primordiale pour aller au bout et gérer la répétition des efforts entre la course sur des sentiers cassants, le dénivelé important, l’adaptation au milieu marin, la résistance à la houle et au différentiel de température entre l’air et la mer (écart de 10°C).
Cinq courses sont proposées aux 1 100 participants attendus : la Kids by Argeles photo nature, réservée aux enfants de plus de 10 ans (4 km), une courte (13 km), une moyenne (26 km), une longue (47 km) et l’Ultra by Head, étape mondiale labélisée Ötillö Swimrun Merit Race, du Cap Cerbère à Argelès-sur-Mer (63 km), 2 500 mètres de dénivelé positif.
Le profil des concurrents, originaires de toute la France et du monde, se répartit entre les triathlètes (20%), les licenciés en natation (10%), en athlétisme (10%) et les sportifs confirmés ou amateurs non affiliés à une fédération.
Une nouvelle course : l’Ultra en relais
Afin de démocratiser davantage la pratique et de rendre le parcours plus accessible, une nouvelle course est proposée : l’Ultra en relais, qui reprend le parcours de l’Ultra by Head (63 km). Elle se dispute par équipe de 3 à 6 équipiers qui doivent parcourir chacun un des trois tronçons de la course.
Il s’agit d’une alternative pour tous les niveaux et tous les profils, notamment les comités d’entreprise et les groupes d’amis. Une façon de rendre accessible cette course à nulle autre pareil qui garantit d’en mettre plein les yeux et d’offrir une sacrée dose d’émotion à tous les participants.