À l’occasion du renouvèlement de la convention pour dix ans avec quatre milliards d’euros à la clef avec la SNCF, la présidente de région a annoncé la possibilité “de pénalités très très fortes qui peuvent aller jusqu’à 9 M€ par an au total”. Et ce, à partir de cinq minutes de retard à l’arrivée. Les deux partenaires visent 100 000 voyageurs par jour.

Le sourire s’est accompagné d’une répartie cash : “J’ai dit à Jean-Pierre : y a un train en retard, tu casques !” Carole Delga s’est adressée à Jean-Pierre Farandou, président de la SNCF, sur un ton familier mais clair. Farandou, d’origine aquitaine, a esquissé à son tour un léger sourire quand il a encore entendu quelques minutes plus tard de la part de la présidente de la région Occitanie renchérir à son propos : “Le Bordelais a trouvé redoutable la toulousaine dans la négociation…”

Carole Delga a dévoilé avoir obtenu la possibilité “de pénalités très très fortes qui peuvent aller jusqu’à 9 M€ par an au total. Je ne souhaite pas à avoir à le faire. Nous avons confiance en la maison SNCF.” Les voyageurs pourront se voir dédommager “dès cinq minutes de retard à l’arrivée” de leur train. “En 2021, les abonnés se sont ainsi vu offrir deux mois d’abonnement”, a rappelé Carole Delga.

Quatre milliards d’euros et 100 000 voyageurs

Vantant “une ambition commune”, présidente de la Région et président de la SNCF ont paraphé mardi matin, à la gare Matabiau de Toulouse juste rénovée, la convention qui les lie pour dix ans. Et quel accord ! Un accord validé en mars dernier qui engage les deux parties à atteindre 100 000 voyageurs quotidiens dans les TER LiO contre 80 000 aujourd’hui.

En contrepartie, la région Occitanie débourse la coquette somme de quatre milliards d’euros. Concrètement, cela se traduira sur la période par une hausse de près d’un quart de l’offre de trains du quotidien (23,8 %) soit près de 700 par jour à terme. Et ce, alors que les conditions de circulation s’amélioreraient, comme l’a expliqué Christophe Fanichet (+ 26 % de ponctualité) ; moins d’annulations (1 500 de moins chaque année).

Donner, non pas le goût, mais une envie populaire et toutes les raisons de prendre le train et, pour cela, il faut lever les freins pour passer de l’envie à l’acte”

Les deux partie ont signé cette convention dans un contexte où la Région mène une politique d’attractivité vers le train “unique en France” avec de nombreuses réductions et même la gratuité, prévue dès le premier janvier 2024 pour toute la jeunesse, de 12 ans à 26 ans révolus, comme Dis-Leur vous l’a expliqué ICI. Carole Delga a insisté sur l’efficacité du réseau ferré en Occitanie pour en faire “une urgence écologique et sociale. Nous voulons donner, non pas le goût, mais une envie populaire et toutes les raisons de prendre le train et, pour cela, il faut lever les freins pour passer de l’envie à l’acte”.

Aucune gare ne fermera, pas de réduction de présence humaine

Confirmant “qu’aucune gare ne fermera en Occitanie” et qu’il ‘y aurait “pas de réduction de présence humaine”, Carole Delga s’est dit “à l’affût de l’innovation tarifaire et de l’innovation technique.” Farandou ? “Quatre milliards, c’est un investissement massif. L’Occitanie est l’une des plus belles terres ferroviaires en France (…) Une région d’excellence. Avec des décisions dans la lignée de celles de ses présidents de votre région comme Martin Malvy ; car il y a aussi le TGV.” Le groupe SNCF, c’est aussi une belle terre économiquement parlant avec ses 24 000 emplois (11 000 directs, 13 000 indirects) générés par ses “700 M€ d’achats”.

“Que l’Occitanie soit mieux reliée à l’Espagne”

L’Occitanie, c’est, aussi, 540 M€ pour le renouvèlement du matériel roulant ; un plan rail, dont Dis-Leur ! vous a parlé ICI de 800 M€ ; la LGV ; “la réouverture de petites lignes comme celle de la rive droite du Rhône, il y a un an et qui a rempli ses objectifs avec 75 000 voyageurs ou celle entre Alès et Bessèges, dans les Cévennes qui va d’abord s’arrêter à Saint-Ambroix”, a énuméré la présidente de région. Qui va encore plus loin, annonçant un chantier important : “Je souhaite que l’Occitanie soit mieux reliée à l’Espagne. La Renfe a fait une proposition ; à la SNCF d’être plus performante dans la sienne. Le maire de Barcelone m’avait taquinée sur le sujet. Je lui avait répondu : Patiente, on va être les meilleurs. À la Région, nous avons d’ailleurs déjà constitué un groupe de travail sur le sujet. Il faut une offre ferroviaire face à une liaison aérienne low lost.”

Olivier SCHLAMA

• Interrogé sur l’avancée du RER Métropolitain, Luc Gibelin, vice-président de la Région, a répondu que “dix projets régionaux seraient prochainement retenus au niveau national. A ce jour, nous n’avons pas de visibilité…”

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