Les dégâts causés par la prolifération des lapins de garenne dans une partie du département de l’Hérault sont considérables, touchant notamment les vignobles, les vergers et même… la pelouse d’un stade ! Douze localités sont concernées : Montpellier, Saint-Brès, Mauguio, Baillargues, Candillargues, Marsillargues, Lansargues, Saint-Aunès, Mudaison, Saint-Just, Saint-Nazaire-de-Pézan et Le Crès.
Face à ce fléau, le préfet de l’Hérault vient d’adresser un courrier aux maires des douze communes concernées, en leur demandant de prendre des mesures immédiates. Et rappelant les dispositifs légaux, autorisées par le code général des collectivités territoriales. Il faut préciser que ce phénomène n’est pas nouveau, puisque cela fait environ six ans que la zone est confrontée à cette prolifération envahissante.
Le lapin de garenne a même fait l’objet d’un classement comme “nuisible” (*) par un arrêté préfectoral de mars 2023. Malgré diverses mesures prises, telles que le piégeage des lapins autorisé toute l’année, l’élargissement des dates de chasse et l’utilisation de furets, la lutte contre ces animaux reste un défi. Même l’intervention d’un fauconnier n’a pas suffi à endiguer le problème.
Désormais dans le collimateur, les propriétaires de terrains non entretenus et envahis par ronces et broussailles, qui servent de refuge aux voraces rongeurs. Cité par francebleu.fr, Jean-Luc Leydier (président de la coopérative agricole CUMA à Mauguio et président de la société de chasse de Candillargues) explique : “On demande à l’État d’aider les mairies à mettre la pression sur ces propriétaires. Il faut de la prévention comme pour les incendies avec un débroussaillement.” Les environs de la LGV (ligne à grande vitesse) sont également cités.
Le paradoxe, c’est que le lapin de garenne, considéré ici (et dans d’autres régions) à juste raison comme un “nuisible” est par ailleurs classé comme une “espèce menacée” par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN).
Philippe MOURET
(*) Les lapins de garenne sont considérés comme nuisibles pour plusieurs raisons. Voici quelques-unes des principales :
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Dégâts aux cultures : Les lapins creusent des terriers et se nourrissent de plantes, ce qui peut endommager les cultures, les vignobles, les vergers et les céréales. Leurs activités peuvent entraîner des pertes économiques importantes pour les agriculteurs.
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Surpopulation : Les lapins se reproduisent rapidement et peuvent proliférer en grand nombre. Leur surpopulation peut entraîner une compétition accrue pour la nourriture et l’espace, ce qui nuit à d’autres espèces et à l’écosystème local.
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Propagation de maladies : Les lapins peuvent être porteurs de maladies transmissibles aux humains et aux autres animaux. Par exemple, la myxomatose et la maladie hémorragique virale sont des maladies courantes chez les lapins.
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Altération de l’environnement : Leur creusage de terriers peut modifier le paysage et affecter la stabilité des sols. De plus, leur présence peut perturber la faune indigène.
En raison de ces facteurs, les autorités considèrent souvent les lapins de garenne comme nuisibles et mettent en place des mesures de contrôle pour limiter leur impact sur l’environnement et l’agriculture.
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