Héritage des JO : Toulouse veut rapatrier l’un des bassins en or de Léon Marchand

Ph. Club Toec, de Toulouse.

Ce serait la cerise sur le gâteau pour les Dauphins du Toec, premier club de France, qui veut l’installer sur le… toit de sa future Cité de la Natation prévue pour 2027. Léon, le champion, soutient le projet ainsi que le maire de Toulouse qui vient d’écrire à Macron.

Il y avait la cité de l’Espace. Il y aura la Cité de la natation. D’Alfred Nakache – qui a aussi des racines sétoises – à Léon Marchand, la Ville Rose se propose de récupérer l’un des bassins en or du champion de natation, Toulousain de naissance (lire ci-dessous). Cela s’inscrit dans un projet plus vaste, baptisé Cité de la Natation, nécessitant un investissement de 30 M€, confinancé par les collectivités, département, région, l’Etat, un groupe de santé et une fondation et le club lui-même Les Dauphins du Toec qui a plus de 100 ans et qui est le plus titré de France aux JO. Prévu pour le premier semestre 2027, il accueillerait l’un des bassins des JO 2024 sur son toit, façon rooftop !

Léon Marchand soutient le rapatriement d’un bassin

Il est sûr qu’hériter d’un bassin, construit exprès en kit, serait un plus pour ce club l’un des plus prestigieux de l’Hexagone. Mais le rapatrier ne sera pas chose aisée. Même si le maire de Toulouse, Jean-Luc Moudenc vient d’écrire à Emmanuel Macron pour lui dire que le premier club de France au classement de la FFN. “Et Léon Marchand signera un autre courrier de notre président de club qui partira très vite. Et qu’il annotera” pour sensibiliser le président de la République. Et gagner à la touche.

Un effet JO bien à l’oeuvre

Ph. Club Toec, de Toulouse.

Il faut dire que le Toec surfe à plein sur la “Léon mania”. Pendant les vacances, les mails affluent ! Directeur général du club, Michel Coloma confie : “Nous avions pour l’année scolaire 2023-2024 environ 1 650 nageurs au club. Avec l’effet JO, nous devrions dépasser les 1 700- 1 800 adhérents. Sachant qu’avant le covid, c’était plus de 1 900 inscriptions enregistrées. Quelques jours avant les JO, on avait 980 personnes dans nos piscines alors que l’année précédente à la même époque, on en était à quelque 700. On a dû subir la crise sanitaire et le petit bassin “Nakache” qui est tombé en panne… On était tombé à 1 500 inscrits, même si la mairie nous avait trouvé d’autres créneaux.”

Pas de polémique avec la ville de Sevran

Reste qu’une polémique a fait flop avec la ville de Sevran (Seine-Saint-Denis), prioritaire dans l’héritage des Jeux, considérant dans un premier temps que Toulouse veut lui “piquer” son bassin olympique. “On ne veut pas du tout piquer un bassin ! On demande à rapatrier l’un des trois bassins olympiques. Pour nous, il n’y aucune guéguerre.” Que ce soit celui où Léon Marchand a marché sur l’eau ou l’un des deux autres, “ça nous va”, qualifie Michel Coloma.Il sera de toute façon baptisé “Léon Marchand” et sera la cerise sur le gâteau de la future Cité de la natation. Ce que confirme ce soir la directrice de cabinet du maire de Sevran : “Notre commune, comme convenu, héritera de l’un des trois bassins de compétition. Bagnolet, aussi. Il reste un troisième bassin qui n’est pas encore attribué.” Et qui pourra donc l’être, éventuellement, à Toulouse.

Une cité de la natation avec trois bassins

Ph. Club Toec, de Toulouse.

De quoi s’agit-il ? Davantage de lignes d’eau ; des bassins et des installations administratives enfin regroupées sur un même site, à la place de l’ancien hall 7 du Palais des expos de la Ville Rose. “Ce projet de Cité de la natation avance bien. C’est un bâtiment qui va comprendre un bassin de 25 mètres avec six lignes ; un bassin d’apprentissage de même largeur ; des vestiaires, bien sûr ; une salle de musculation PPG ; une partie de remise en forme (bains froids, spa, hamam…) Au deuxième étage, on trouvera une partie sport-santé d’un groupe médical ; au troisième étage, on pourra y rapatrier les locaux administratifs du club au même endroit que les installations sportives ; salles de réunions ; des salles pour les étudiants qui entre deux entrainements pourront travailler ; un amphithéâtre et un restaurant.”

Ce projet, complet, avec cet héritage va asseoir le club pour l’avenir. Et nous faire prendre une dimension supplémentaire”

Michel Coloma, DG du club les Toec de Toulouse. Ph. DR.

Au cinquième niveau du bâtiment, ce sera la place du bassin olympique, donc. De 50 mètres, peu profond (deux mètres partout), il sera réservé en priorité aux nageurs “élite”, de compétition, mais aussi aux adhérents lambda, comme aujourd’hui. Il y aura les élèves de l’école de natation du Toaec mais aussi ceux des collèges, des lycées et des primaires, un argument supplémentaire. “Ce projet, complet, avec cet héritage va asseoir le club pour l’avenir. Et nous faire prendre une dimension supplémentaire.” On aura sans doute une réponse à la fin des JO paralympiques, dans un mois.

Avec des économies d’énergie, “un projet viable”

Ce projet est-il économiquement viable…? Le budget en sera-t-il équilibré ? Sachant que toute piscine est déficitaire chroniquement partout en France. “Oui, je pense. Les choses peuvent s’équilibrer aussi avec une meilleure gestion des fluides, par exemple.” Et de citer les économies déjà réalisées et des innovations moins énergivores : “Le bassin Castex, qui était chauffé au gaz jusqu’à maintenant, il est désormais raccordé depuis quelque temps au réseau de chaleur urbain et d’eaux chaudes produites qui arrivent des incinérateurs qui chauffent aussi d’autres bâtiments comme l’université. L’énergie ainsi consommée ne nous coûte presque rien en chauffage. L’éclairage extérieur, c’est l’éclairage naturel du jour. Il n’y a que l’hiver, entre novembre et février, qu’il faudra un éclairage et la facture énergétique va baisser.”

Olivier SCHLAMA

“Une opportunité majeure” pour Toulouse

Extrait de la lettre de Jean-Luc Moudenc à Macron sur ce projet “soutenu par la ministre des Sports, Amélie Oudéa-Castera” : (…) “Cet emblématique club toulousain s’érige désormais au sommet de la natation française en ayant présenté quatre nageurs aux JO et à travers les performances exceptionnelles de Léon, devenu une légende. Depuis 16 ans, les Dauphins du Toec sont effectivement  (…) au sommet de la hiérarchie nationale et depuis 10 olympiades successives, fournisseurs de l’Equipe nationale olympique (…)”

“Maximiser les retombées” des JO

Une fois dans la Ville Rose, ce bassin Léon Marchand “permettra également la création de très nombreux créneaux sportifs pour les autres clubs et le grand public (…) La société Myrtha Pools, fournisseur des JO, avec son concept de bassins en kit réutilisables, est aussi très favorable à l’idée de rapatrier le bassin des Jeux à Toulouse et qu’il soit baptisé Léon Marchand, ce qui permettrait de valoriser ainsi son image et à son rayonnement (…) Ce réemploi de l’un des trois bassins olympiques démontables constituerait une opportunité majeure pour notre club et pour le développement de la natation sur notre territoire (…)” De quoi “maximiser les retombées” des JO.

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