Environnement : Dans le Tarn, “Retour sur Terres” autour d’un élevage de poules

Les poulets de Lescout (Tarn) nourrissent le débat à propos de l'installation d'élevages industriels... Photo d'illustration Photo DR

Vent debout contre le projet d’extension d’un élevage de poules à Lescout (Tarn), des opposants (*) organisent une “mobilisation citoyenne” ce mardi 26 avril, à 11h. Un événement symbolique, au moment où France Nature Environnement publie le bilan pour l’année 2021, des atteintes environnementales signalées sur son outil numérique sentinelles de la nature.

Quelques jours après la Journée mondiale de la Terre qui vise à donner chaque année une occasion aux citoyens de réfléchir aux dommages infligés à la planète, est prévue une journée nationale de mobilisation contre les projets toxiques baptisée “Retour sur Terres”, ce mardi 26 avril.

“Dans toute la France, des dizaines de rassemblements et actions coups de poing montreront que quelle que soit la personne élue dimanche, des centaines de collectifs se dresseront contre la mise en place locale de projets destructeurs” précise le blog Non à la réintoxication du monde sur le média en ligne Médiapart.

Les raisons d’une mobilisation…

Image d’illustration. photo DR

En Occitanie, c’est à Lescout dans le Tarn que ce rendez-vous est marqué par une forte mobilisation, celle des opposants à un projet d’extension d’un élevage de poules pondeuses qui en compte déjà près de 200 000.

Dans un communiqué, ils précisent et s’inquiètent que “la construction du cinquième poulailler industriel pour 30 000 poules supplémentaires avance à grands pas !”

Et de dénoncer le lancement de ce projet “bien que l’industriel ne dispose pas de la surface légalement nécessaire pour les parcours extérieurs des poules. Alors que les analyses de la qualité de l’air promises depuis plus de quatre ans n’ont pas encore commencé. Malgré nos appels à un moratoire sur l’agrandissement tant que les résultats des études d’impact de l’élevage industriel sur la qualité de l’air et la santé publique ne sont pas connus. En dépit du principe de précaution et de l’avis défavorable de l’ARS. Au mépris de l’inquiétude légitime des habitants, sur une zone classée rouge en termes de risque inondation,”

En 2021, l’éleveur démentait les chiffres

Le conflit dure depuis plusieurs années. En 2021 dans les colonnes du journal départemental Le Tarn Libre, le propriétaire de l’élevage, Cyril Galles affirmait quant à lui que “le futur poulailler destiné à un élevage en plein air abritera 30 000 poules. La capacité de deux poulaillers existants, qui vont être transformés pour faire de l’élevage alternatif (au sol et non en cage), va être réduite de 30 000 poules. Nous restons donc sur un cheptel identique de l’ordre de 190 000 poules pondeuses.”

Lire l’article complet : https://www.letarnlibre.com/2021/11/18/11063-lescout-mobilisation-generale-contre-extension-elevage-poules-pondeuses.html

Mobilisations à Montpellier, dans les Pyrénées-Orientales…

Dans la région, ce collectif d’associations locales ou extra-locales altermondialistes dénonce également d’autres projets : à Montpellier avec @sosoulala34, collectif qui s’oppose au projet de périphérique de Montpellier (LIEN) ou dans les Pyrénées-Orientales où la coordination Viure, donne rendez-vous à 18h au parking du lac de Villeneuve-de-la-Raho pour participer à une balade nature suivie d’un apéritif débat à proximité du futur golf et du tracé d’une nouvelle route départementale en pleine Zone naturelle d’intérêt floristique et faunique.

Philippe MOURET

La journée de mobilisation du mardi 26 avril à Lescout : Rendez-vous devant le pigeonnier à Lescout, à 11h, défilé avec tracteurs sur la D622 jusqu’à l’élevage industriel. Blocage de l’entrée du chantier, barrage filtrant et distribution de tracts aux automobilistes. Prise de paroles (avec notamment la présence de Nicolas Girod, porte-parole national de la Confédération Paysanne). Poursuite de la mobilisation entre 12h et 14h pour celles et ceux qui travaillent. Pique-nique partagé.

(*) Le Collectif de Lescout regroupe deux organisations locales (le collectif des habitants de Lescout et L’ASSESA), une association départementale de protection de l’environnement (l’UPNET FNE81), un syndicat agricole (la Confédération Paysanne du Tarn). Son action est soutenue par les groupes locaux de LFI 81 et EELV, ATTAC, Respirons 81, les Coquelicots du Vaurais, Confluences, Tarn Alternatives et Autogestion, La Demeure Historique, Citoyens pour le Climat CastresInPACT Occitanie, PEPS81…

La carte des Sentinelles de la Nature

L’association France Nature Environnement en Haute-Garonne publie le bilan, pour l’année 2021, des atteintes environnementales signalées sur son outil numérique sentinelles de la nature

Signaler et cartographier les dégradations (mais aussi les initiatives positives)

Déployé depuis trois ans sur le territoire de l’ex-région Midi-Pyrénées, cet outil numérique participatif est ouvert à tous. et chacun peut y contribuer en se créant un compte sur le site internet dédié ou l’application. Cette interface permet de faire remonter – et de cartographier – les dégradations supposées mais aussi des initiatives positives constatées sur le terrain, aux associations environnementales susceptibles d’intervenir sur le sujet concerné.

Apparu en 2015 en Rhône-Alpes, sentinelles de la nature est devenu un projet fédéral de France Nature Environnement (FNE) en 2017, permettant ainsi aux fédérations régionales du mouvement de le déployer sur leur territoire. Présent en ex-Midi-Pyrénées depuis 2019, il permet aujourd’hui d’établir le bilan 2021 des signalements de dégradation.

Le point en ex-Midi-Pyrénées

L’année dernière, plus d’une centaine de ces “sentinelles” auto-proclamées ont ainsi effectué près de 300 signalements.  Malheureusement, une écrasante majorité concerne des dégradations (230 dégradations pour 62 initiatives favorables). “Certes, ce n’est pas réjouissant. Mais grâce à ces alertes nous avons pu engager des démarches dans le but d’obtenir la régularisation de certaines dégradations ou indiquer aux sentinelles les leviers possibles pour agir eux-mêmes”, précise FNE Midi-Pyrénées.

Cité par cette dernière, l’exemple du témoignage de Georges Winter, secrétaire de l’association Sauzet Nature Environnement et Développement (Sned) :

“Face à une décharge sauvage à Sauzet dans le Lot, l’association (Sned), a décidé de télécharger l’application pour la signaler (…) le lieu précis est géolocalisé grâce aux photos prises sur place. Un commentaire permet de préciser le signalement. Les juristes de FNE prennent en charge la suite de la démarche : un courrier a été adressé au service de la DREAL Occitanie en charge des ICPE. Puis, sans réponse au bout d’un mois, une plainte a été déposée à l’attention du Procureur de la République près du tribunal de Cahors. Nous sommes actuellement en attente de la réaction du Procureur”, précise-t-il.

Beaucoup trop de dépôts de déchets

En 2021, sur le podium des dégradations, la médaille d’or revient aux dépôts de déchets qui représentent plus de la moitié des signalements. Les coupes d’arbres arrivent en deuxième position et les émissions de substances polluantes remportent la médaille de bronze. “En Midi-Pyrénées, on note que les signalements sont plus nombreux en Haute-Garonne que dans les autres départements”, précise France Nature Environnement.

Lire également “L’année 2020 des sentinelles de la Nature en Languedoc-Roussillon”https://sentinellesdelanature.fr/actualite/L-ann%C3%A9e-2020-des-Sentinelles-de-la-Nature-en-Languedoc-Roussillon.44.html

Environnement, mobilisations, protection…

Environnement : Le climat n’est pas au beau fixe pour le gouvernement

Environnement : Agir pour protéger la mer, même pendant le confinement

Environnement : Les Hautes-Pyrénées s’enflamment contre un projet de scierie

Environnement : On ne prête qu’aux ruches