Cet été, en Occitanie, le touriste, majoritairement et massivement français, a préféré la montagne ou la campagne, – un peu – délaissé la plage et abandonné les centres urbains…
Les Pyrénées (+ 4 %) préférées au littoral (- 6 %). La campagne et ses grands espaces plébiscités. Et un tourisme rural qui s’est vu pousser des ailes (+ 8 %). Répartis sur tout le territoire, les Gîtes de France en sont l’illustration parfaite. Responsable des Gîtes de France en Occitanie, Stéphanie Nédelec l’a dit dans un soupir de soulagement : “On a eu 96 % de taux de remplissage de nos quelque 8 500 gîtes en août. On a senti que les gens avaient besoin de respirer, d’un besoin de grand air et d’absence de promiscuité. Si on l’avait su avant, on aurait signé pour un tel chiffre !” En juillet, évidemment, à la sortie du confinement et des craintes sanitaires, de nouvelles habitudes à prendre pour se protéger du covid-19, c’était forcément plus faible : 52 %.
On a poussé un grand ouf ! de soulagement pour une saison qui s’annonçait, en juin, catastrophique…”
Le gérant d’un camping
Même son de cloche pour le président régional de la Confédération de l’hôtellerie de plein air, Jean-François Bey. “En Occitanie, où l’on compte 20 % du nombre total d’établissements, environ 1 400, de l’hôtellerie de plein air, nous plaçant au deuxième rang après l’Aquitaine, le soulagement à la fin de la saison a été très clair même si on enregistrera sans doute une chute de 20 % du chiffre d’affaires global entre le 1 avril et le 30 septembre prochain.” Et peut-être davantage pour les gros opérateurs. Les grands gagnants sont les petits et moyens établissements en trois et quatre étoiles, en zone rurale. Le gérant d’un camping dans l’Hérault confirme : “On a poussé un grand ouf ! de soulagement pour une saison qui s’annonçait, en juin, catastrophique…”
L’Occitanie est la région française qui a accueilli le plus de touristes français”
Jean-Louis Guilhaumon, vice-président de la Région
L’Occitanie n’en tire pas gloriole mais “c’est la région française qui a accueilli le plus de touristes français cet été”. Vice-président chargé du tourisme, Jean-Louis Guilhaumon l’a dit sans détour : “C’est évidemment une saison atypique avec son lot de surprises”, crise sanitaire oblige. Rappelant que le tourisme en Occitanie, c’est le deuxième pilier économique avec 16 milliards d’euros de consommation par an ; 10 % du PIB régional et 100 000 emplois. Ce sont 600 000 lits dont seulement un tiers de lits marchands (hôtels, campings, gîtes…)
Les dispositifs d’aide d’urgence ont joué leur rôle
“C’est surtout la première région pour la fréquentation touristique des Français, ce qui a contribué à sauver la saison estivale. Jusqu’alors nous étions la 4e région française pour le nombre de touristes. Mais grâce à cette performance auprès des clients français et d’Occitanie, nous devrions monter sur le podium. Cela veut dire que nous avons touché davantage de clientèle. Et il y a un vrai travail de fidélisation à effectuer” pour les prochaines saisons. Les différents dispositifs d’urgence mis en place par la Région Occitanie ont joué leur rôle : près de 30 000 cartes Occ’ygènes ont été délivrées permettant des réductions parmi plus de 300 prestataires. Sans oublier un million de billet de train à 1 €.
Il ne faut pas oublier non plus le fonds tourisme qui a mobilisé, a précisé jean-Louis Guilhaumon, 101 M€, dont 60 M€ de la Banque des territoires et 31 M€ du conseil régional. “Nous allons proposer une dotation complémentaire de 11 M€ dont 4 M€ de la Région le 16 octobre en commission.” Il a ajouté qu’un autre fonds, Loccal, a réuni “80 M€, issus de 12 des 13 départements d’Occitanie et de 150 intercommunalités. Tous ces dispositifs ont permis d’instruire 5 500 dossiers.”
40 % de baisse dans l’urbain
Les Français et les habitants d’Occitanie ont joué pleinement le jeu du tourisme local. Il a ajouté lors de ce point presse que “certaines stations balnéaires ont tiré leur épingle du jeu” parce qu’elles avaient eu “la capacité à innover”. Autre enseignement : les métropoles, Montpellier et Toulouse, et l’urbain en général ont bu la tasse avec une baisse estimée à 40 %, comprenant Lourdes, deuxième ville hôtelière de France, où la situation est catastrophique. L’Occitanie est aussi terre de festivals (des dizaines) et un haut lieu des thermes puisqu’on en compte vingt-huit irriguant le territoire. Là aussi, on peut nourrir de grandes inquiétudes budgétaires, comme pour la filière du tourisme social et solidaire pour lequel Vincent Garel se dit “très préoccupé. Projets, investissements… Nous avons l’intention de faire évoluer les choses…”
La clientèle française a presque comblé l’absence de clientèle étrangère…”
Vincent Garel, président du CRT
Président du Comité régional du tourisme (CRT), Vincent Garel, lui, a tenu à préciser que les campagnes de communication auprès des régions limitrophes ont porté leurs fruits et que les initiatives de soutien de la Région Occitanie avaient permis de presque maintenir l’activité en août. Ce qui fait dire à Vincent Garel que “la clientèle Française a presque comblé l’absence de la clientèle étrangère”. En juillet, selon un sondage auprès des professionnels, l’Occitanie enregistre une fréquentation inférieure de 7 % par rapport à 2019. Ce qui est plutôt une bonne performance, sachant que la saison a débuté très tard ; les Pyrénées enregistrent un – 9 % en juillet à cause de l’absence du Tour de France reporté en ce mois de septembre, comme Dis-Leur vous l’expliquait.
La revanche du mois d’août
Puis, il y eut donc la revanche du mois d’août. Avec un + 8 % de fréquentation pour les campagnes. Certes, le littoral accuse, lui, une baisse de 6 % et Toulouse plonge, elle, à – 10 % ; Montpellier peut s’enorgueillir d’avoir limité la casse avec un – 3 %. Mais l’incertitude pèse partout : “On n’en est plus aux réservations de dernière minute mais à la dernière seconde !”, a formulé Vincent Garel. “Les séjours ont été plus courts mais les touristes ont consommé davantage en restaurants et en loisirs. Le panier a semble-t-il augmenté.” Grâce également aux résidences secondaires, très nombreuses, en Occitanie et qui ont été plébiscitées. “Ce sont des gens qui ont évidemment consommé sur place.” Le panier moyen pour le mois d’août est de 56 € en moyenne par jour et par personne pour la clientèle française et reste à un niveau stable par rapport à 2019. La situation est en amélioration par rapport au mois de juillet.
Les deux mois de forte fréquentation, juillet et août représentent 35 % de la fréquentation touristique annuelle pour l’Occitanie. “Deux mois indispensables surtout après le confinement”, a souligné Vincent Garel, “mais grâce aux actions du CRT et de la Région, nous avons de grands espoirs pour l’arrière-saison et au-delà d’un tourisme toute l’année.”
Olivier SCHLAMA
- Engouement pour le camping-car : l’Occitanie sur le podium des régions les plus visitées. Le camping-car affiche une fréquentation en hausse de 21 % en juillet-août au niveau national. Parmi les destinations les plus fréquentées par les camping-caristes, trois régions se détachent nettement : la Nouvelle Aquitaine, les Pays de Loire et l’Occitanie, qui représente 21 % du marche.
Le tourisme, c’est sur Dis-Leur !
- Occitanie : “Une saison estivale plutôt bonne mais contrastée…”, Lire la suite…
- Occitanie : Un million de billets de trains à 1 € pour les vacances, Lire la suite…
- Tourisme spatial : Zéphalto valide une nouvelle étape vers la stratosphère, Lire la suite…
- Tourisme/statues (1) : Chaussez les bottes de d’Artagnan, en route pour le Gers, lire la suite…
- Tourisme : La Région crée un nouveau fonds de 80 M€, Lire la suite…
- Ces 40 grands sites qui font rayonner l’Occitanie, Lire la suite…
- Inédit : Des séjours santé réservés aux retraités, Lire la suite…