Auberge espagnole 2.0 : Le plus grand campus en coliving inauguré

Photos : Ecla-Campus

A Massy-Palaiseau, Grand M Groupe, basé à Montpellier, a érigé un campus inédit en Europe : 961 logements “partagés”. Avec des loyers compétitifs. Ce concept est appelé à se développer, y compris en Occitanie.

Il y a un antidote pour ceux qui en ont soupé de se faire réchauffer leur boîte de raviolis, seul face à un réchaud. Il marrie colocation et coworking : le coliving. C’est une cohabitation 2.0 entre jeunes étudiants. Jacques-Édouard Charret est le directeur général du pôle étudiant de Grand M Group, basé à Montpellier, et d’un nouveau concept de campus étudiant, Ecla Campus à Massy-Palaiseau (Essonne), près de Paris, qui a ouvert il y a un an et qui fonctionne à plein depuis cet été.

Photo : Ecla-Campus

“Dans ce campus, nous proposons à la location 961 appartements et une capacité de 1 306 résidants. Il est quasiment complet, avec plus de 1 200 étudiants, de 87 nationalités différentes, déjà installés. C’est le plus grand campus en coliving de France et peut-être même d’Europe.” En phase avec l’innovation immobilière, l’inauguration “non convenue à l’image de ce campus”, ce jeudi 21 novembre s’est faite avec “une magicienne numérique et des free runners”. “Et c’est une Japonaise née au Maroc et un étudiant équatorien qui ont coupé le ruban. Dans un campus classique, ils n’auraient jamais eu la moindre chance de se rencontrer…”

Le prix de la location en coliving va de391 euros par mois à 779 euros pour un studio de 18 mètres carrés. Chaque logement est complètement meublé et tout équipé : il y a même la vaisselle. Dans ces prix-là, on comprend même deux changements de linges par mois, draps, serviettes, etc.”

Jacques-Édouard Charret, directeur général du pôle étudiant de Grand M Group, basé à Montpellier.

Ecla-Campus fait penser à une lettre près à Ucla, à la fameuse université de Californie de Los Angelès, de renommée mondiale. Le coliving, concept importé des USA qui l’a expérimenté depuis 20 ans, commence à avoir une renommée mondiale. C’est une auberge espagnole 2.0. À la différence près qu’elle propose sur une surface totale de 35 000 mètres carrés quelque 3 000 mètres carrés d’espaces communs. C’est ce que l’on appelle le coliving. Salles de sport, wifi haut débit, espaces de coworking, cuisine collaborative, salle de e-sport, cinébox, espace de reprographie, programmation événementielle... Et tout est compris dans le prix de la location. C’est aussi un formidable lieu de brassages et de rencontres. “Nous avons une centaine d’étudiants d’HEC et la proximité du plateau de Saclay qui réunit un quart Le ruban a été coupé par une Japonaise née au Maroc et un étudiant équatorien. À part dans ces conditions-là, il y a très peu de chances qu’ils se rencontrent”, souligne Jacques-Édouard Charret.

Photo : Ecla-Campus.

Combien coûte le loyer d’un logement dans un campus qui a coûté, lui, plusieurs dizaines de millions d’euros ? “On a plusieurs types de logements. Cela va d’un studio de 18 mètres carrés à un appartement de 83 mètres carrés. À chaque fois, c’est du all inclusive. cela commence, toutes charges comprises, TTC avec accès à tous les services, ça commence à 391 euros par mois (pour un lit dans un logement partagé de six ou de huit personnes) et cela va jusqu’à 779 euros pour un studio de 18 mètres carrés qui est le type de logement le plus présent chez nous (60 %). Chaque logement est complètement meublé et tout équipé : il y a même la vaisselle. Dans ces prix-là, on comprend même deux changements de linges par mois, draps, serviettes, etc. C’est comme cela que nous avons travaillé notre offre. On voulait que quelqu’un qui arrive de Shanghaï ou de l’autre bout de la planète puisse s’installer en quelques minutes sans avoir à acheter quoi que ce soit avant de s’installer.” 

Ces logements sont accessibles aux aides au logement, notamment les APL. Les montants que nous constatons vont de 70 euros par mois à 250 euros par mois”

Photo : Ecla-Campus.

Par ailleurs, “dès lors que les étudiants choisissent notre campus comme résidence principale ces logements sont accessibles aux aides au logement, notamment les APL. Les montants que nous constatons vont de 70 euros par mois à 250 euros par mois, selon les cas. Le campus Ecla n’est pas très loin du fameux et attractif plateau de Saclay qui concentre à lui seul un quart de la recherche-développement en France avec 60 000 étudiants et 6 000 chercheurs. Et nous sommes à cinq minutes à pied des gares RER, de la TGV de Massy et d’un noeud modal de bus qui partent de cet endroit-là.” Face à la crise du logement et aux prix exorbitants des locations, Ecla-Campus est un concept qui s’avère prospère. L’étude de l’Anil le prouve. 

Toulouse, Bordeaux, Marseille, Aix, Lille, Bruxelles…

Photo : Ecla-Campus.

Car ce campus 2.0 en coliving fera bientôt des petits. “Nous avons déjà deux projets actés : à Noisy-le-Grand (Seine-Saint-Denis) et à Villejuif au Sud de Paris.” La priorité pour nous est plutôt en région parisienne mais on ne s’interdit pas du tout – des discussions sont en cours – d’en créer en province. Si on pouvait par exemple trouver un bon emplacement à Lyon, ce serait la première ville qui nous intéresserait. Ensuite, des villes comme Lille, Toulouse, Bordeaux, voire Marseille ou Aix-en-Provence peuvent nous intéresser. On a même des perspectives d’extension en Europe, notamment dans la région de Bruxelles où l’on a potentiellement un ou deux bons projets.”

Le coliving étudiant, une déclinaison du partage qui a déjà touché la voiture, les logements entre particuliers est-il l’avenir ? “Je ne sais pas si c’est l’avenir. Cela a déjà existé dans l’histoire. En tout cas, cela correspond aux aspirations du monde étudiant et c’est une bonne réponse au prix des loyers. Quand on intègre toutes les charges, les espaces partagés, les services, etc. C’est finalement beaucoup moins cher que dans Paris, même pour un 12 mètres carrés. C’est une bonne réponse économique. Et à l’évolution des mentalités. Quand on voit toute cette économie du partage pour tout et dans tous les secteurs, c’est normal que cela arrive dans l’immobilier. C’est aussi une bonne réponse à l’isolement des étudiants dans les grandes villes. Je l’ai constaté par exemple à Londres.”

Des résidences étudiantes ont été étudiées à Londres, en Hollande, Espagne, Allemagne, Mexico et Seattle

Photo : Ecla-Campus.

Jacques-Édouard Charret a beaucoup voyagé dans les résidences étudiantes du monde entier avant de mettre au point ce projet. Londres, donc, mais aussi en Hollande aussi, Espagne, Allemagne. “A titre personnel, j’ai des enfants qui ont l’âge de mes résidants. J’ai aussi visité avec eux des résidences à Mexico (Mexique) et Seattle (USA). On a tout regardé ce qui se fait et de comment ça fonctionne.”

“C’est un nouveau concept que nous développons depuis quatre ans et qui allie une vision novatrice qui fait que l’individu est, désormais, au centre de tout. Et nous portons de grandes ambitions dans ce domaine”, explique Florelle Visentin-Klein, PDG d’Océanis, le promoteur de ce campus. “Ce campus, à Massy-Palaiseau a été très bien accueilli, y compris par le maire. Comme notre ADN nous le commande, nous voulions lui donner un certain confort. Et on a tenu nos promesses.”

La taille de ce campus nous a permis de faire des économies d’échelle et d’écrire la juste équation entre les loyers tout compris et l’investissement.”

Florelle Visentin-Klein, PDG d’Océanis

Comment réussir à contenir les prix des loyers de sorte qu’ils soient attractifs et réussir la viabilité de l’opération ? Florelle Visentin-Klein répond : “La taille de ce campus nous a permis de faire des économies d’échelle et d’écrire la juste équation entre les loyers tout compris (les charges, importantes, la sécurité, les espaces partagés, les salariés, etc.) et l’investissement.”

Ce campus étudiant propose aussi des “cluster”, ce sont des appartements de deux, trois ou quatre pièces qui revient, en divisant le payer à plusieurs, moins cher qu’un studio. Il y a aussi trois dortoirs ; chaque chambre propose jusqu’à huit lits mais, attention, chaque locataire à son propre coin, sa salle de bain, etc., et peut profiter de tous les espaces. Pour l’instant, c’est marginal. Nous testons cette idée pour pouvoir peut-être la dupliquer. Notre philosophie est d’adapter les futurs Ecla-Campus à leur environnement propre. S’il en faut des plus petits en province, par exemple. Nous nourrissons de grandes ambitions pour Ecla-Campus. À Montpellier, où est le siège de la société, on aimerait beaucoup en construire un…”

Olivier SCHLAMA

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