C’est un geste symbolique, un message clairement adressé à l’Etat et au gouvernement. C’est “un message que je voulais envoyer à l’Etat, une espèce de cri d’alarme pour lui dire qu’on ne pouvait plus nous faire les poches comme il le fait actuellement, puisque les dépenses sociales que nous avons sont contraintes” expliquait au micro de Franceinfo Jean-Marc Roze, président divers droite du Conseil départemental de la Marne, l’un des premiers à lancer ce mouvement.
Et cette action dépasse largement les clivages politiques. Le maire PS de Montpellier, Michaël Delafosse a expliqué son choix dans un communiqué :
“La situation des finances publiques de notre pays est difficile, l’Etat ayant laissé filer le déficit public en des proportions importantes, écrit-il. Les collectivités locales sont pénalisées fortement à hauteur de 25 millions d’euros pour la Métropole et 7 millions pour la ville de Montpellier menaçant le fonctionnement du service public. Dans un esprit de responsabilité et de sérieux, nous allons diminuer l’investissement de 30 % et les dépenses de fonctionnement seront concentrées sur l’essentiel. En conséquence la cérémonie de vœux qui se déroule au Corum est annulée pour cette année 2025. Je suis certain que cette décision sera partagée et comprise.”
Des inquiétudes pour l’avenir, à tous les bords de l’échiquier politiques
L’élu fait ainsi un choix qui est aussi celui d’un certain nombre de collectivités (en Occitanie notamment les villes de Tarbes et Béziers, le département du Tarn…) à travers le pays. Signe d’un ras-le-bol après les annonces de restrictions budgétaires.
“Si nous avons pris soin, depuis des années, de gérer au mieux les finances de la Ville, ce qui nous permet de conserver une situation saine, nous nous inquiétons pour l’avenir. Que va-t-il se passer ? Quelles mesures les pouvoirs publics vont-ils prendre ? Nous n’en savons rien. Aussi, toujours soucieux de faire des économies, le Maire a décidé de ne pas organiser de cérémonie de vœux pour la population cette année” précise de son côté la municipalité de Béziers (Hérault) sur Facebook.
Le préfet de l’Hérault annule aussi ses voeux
Le préfet de l’Hérault, François-Xavier Lauch, a pris la même décision. Et Christophe Ramond, le président du Conseil départemental du Tarn précise que “cette décision symbolique” vise à “marquer le sérieux de notre gestion de l’argent public et le sens des responsabilités qui accompagne l’action de notre équipe départementale (…) La situation de nos comptes publics demande aujourd’hui un effort partagé dans une exigence de justice fiscale. Oui à la réduction du train de vie de l’État“, souligne-t-il, désignant ainsi la cible de ces mouvements de mécontentement.
Et ailleurs ? Le département de l’Hérault est sur la même ligne. Comme le souligne un article de La Gazette des communes : “Maintenir ou non les traditionnelles cérémonies de voeux ? De nombreuses collectivités s’interrogent dans un contexte budgétaire restreint. Pour trancher, le public invité et le montant des festivités sont regardés à la loupe.”
L’idée, au-delà de faire des économies, étant aussi (surtout) bien sur d’envoyer un message, de sérieux envers les populations, d’alerte pour le gouvernement. D’autres choisiront, au contraire, d’exprimer leur mécontentement à l’occasion de cérémonies de voeux. Méthode différente, mais pour un même message : A bon entendeur…
Et puis, quand même : Bonne année à toutes et tous !
Philippe MOURET
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