Voeux : Pour 2021, le sport est une priorité pour les habitants d’Occitanie

Le sauvetage sportif. Une discipline ludique quoiqu'exigeante. Photo : DR

Confinement oblige, les Français ont grossi. C’est dans ce contexte que la Fédération française d’éducation physique et de gymnastique volontaire publie son baromètre selon lequel plus d’un tiers des habitants de la région projettent de faire du sport… dès qu’ils le pourront ! Notamment pour son rôle éminemment social. Un record.

Une enquête retentissante de l’Ifop avait fait l’effet d’une bombe au printemps dernier quand la France était à l’arrêt. Les Français, lors du premier confinement, avaient grossi de 2,5 kg en moyenne. Les hommes un peu plus que les femmes. Manque d’activité physique, désoeuvrement, anxiété générés par l’enfermement et le grignotage qui en découle n’y sont pas étrangers. Mais le fait de grossir, n’a-t-il pas aussi été engendré par la peur même de grossir, de mal faire, de “rater” son confinement ? les personnes au chômage, peu diplômées ou issues de catégories pauvres ont plus été touchées par cette prise de poids. Santé Publique France mène actuellement une enquête, qui démontre que le stress et la dépression lors de la quarantaine, touche beaucoup plus ces mêmes personnes. Surtout qu’entre-temps, un deuxième est intervenu. Et qu’un troisième menace…

Faire du sport a été passablement compliqué en 2020…

Dans les régions, la FFGT a des sections de soft volley. DR.

C’est dans ce contexte que la Fédération française d’éducation physique et de gymnastique volontaire, la fameuse FFEPGV (1) publie son baromètre annuel sport-santé réalisé par l’institut Ipsos. Pour sa 10e édition, le sondage pointe : “Les bonnes résolutions 2021 impactées par la crise : la pratique de l’activité physique arrive largement en tête pour 34 % des habitants d’Occitanie.” Un record en France ! C’est dire si cette nouvelle vague d’enquête montre à quel point la crise sanitaire a eu des conséquences sur les résolutions des Français pour 2021. Dans notre région, plus d’un tiers des personnes sondées disent avoir prévu de pratiquer pour l’année prochaine une activité physique ou sportive régulière ! Peut-être parce que les quelque six millions d’habitants, plus sportifs, de cette grande région estiment que faire du sport a été passablement compliqué cette année avec la fermeture des piscines et des plages  et même des grands espaces naturels. C’est ce qu’ils pensent à 69 %, au-dessus de la moyenne nationale qui atteint pourtant 67 %.

“67 % ont ressenti au moins un impact négatif sur leur bien-être physique, psychologique ou leur état de forme général parce qu’il leur était plus difficile d’avoir une activité physique.”

Ce n’est pas tout. Le baromètre de cette fédération explique : “Alors que les professionnels de santé et l’ensemble de l’écosystème sportif a tiré la sonnette d’alarme sur les conséquences d’un manque d’activité physique, les Occitans confirment à leur tour : 67 % d’entre eux ont ressenti au moins un impact négatif sur leur bien-être physique, psychologique ou leur état de forme général parce qu’il leur était plus difficile d’avoir une activité physique.”

En Occitanie, ce sont les femmes qui sont les plus pénalisées à tous les niveaux. Sur le bien-être psychologique : 51 % d’entre elles impactées (contre 59% au niveau national). Sur les relations sociales : 47 % d’entre elles le ressentent (contre 44% au national). Et sur l’état de forme en général : 49 % déclarent un impact négatif (contre 57 % au national). En revanche sur le bien-être physique, les hommes se déclarent être les plus impactés à 50 %.

82 % pratiquent une activité sportive

Les Occitans très attachés au sport “quoi qu’il en coûte”. Selon les auteurs de ce sondage, “l’impact de la crise sanitaire, les confinements successifs et les règles de distanciation sociale auront tout de même eu un impact positif : la proportion des Occitans faisant du sport a considérablement augmenté mais sur des durées plus courtes”. Ainsi, 82 % des habitants de la région pratiquent une activité sportive (contre 68 % par rapport à décembre 2019). Une pratique sur une durée moyenne de 3,2 heures par semaine (contre 3,5 heures en décembre 2019).

“La pratique sportive de demain doit se renouveler et évoluer pour répondre à ce qu’expriment les Français”

Enfin dans l’optique d’une hypothétique reprise possible des activités sportives en janvier 2021, 73 % des habitants d’Occitanie ont l’intention de reprendre le sport. La crise sanitaire a mis à l’arrêt de nombreuses pratiques sportives et plus durement pénalisé les fédérations non compétitives comme la FFEPGV. Pour autant, les chiffres de notre baromètre sport santé confortent nos convictions : les Français placent la pratique sportive comme une priorité essentielle dans leur vie et son rôle de lien social se retrouve particulièrement dans nos clubs EPGV. Ces chiffres reflètent que la crise a complètement “modifié la place du sport et que nous devons en tenir compte dans, ce que certains appelleront, “le monde d’après”. La pratique sportive de demain doit se renouveler et évoluer pour répondre à ce qu’expriment les Français à travers notre baromètre sport santé”, explique Patricia Morel, présidente de la FFEPGV. 

Parmi les autres bonnes résolutions, à noter, sans surprise : passer plus de temps en famille et entre amis pour 32 % (soir + 9% par rapport à  2019), une progression remarquable. Enfin en troisième position, les personnes interrogées espèrent avoir un rythme de sommeil plus régulier à hauteur de 26 % (soit +11% par rapport à 2019).

La solidarité devra jouer à plein entre clubs et licenciés. Et dans les deux sens. Les premiers ont parfois pu offrir que quelques semaines à leurs adhérents et devront leur offrir des réducations ou des stages en échange de la fidélité des seconds… Car, avec 30 % de licenciés en moins et des trésoreries souvent exsangues, la situation des clubs est proche de la catastrophe dans de nombreux départements et disciplines, comme Dis-Leur vous l’a expliqué ICI. Le vice-président de la Région Occitanie était monté au créneau il y a quelques semaines pour alerter la ministre des Sports Roxana Maracineanu lors de sa dernière visite à Toulouse. Il faudra aussi arriver à (re)mobiliser les bénévoles. À tout prix…

Olivier SCHLAMA

  • Enquête réalisée par l’institut IPSOS pour la FFEPGV auprès de 2 004 personnes de 16 ans et plus, du 10 au 15 décembre 2020.
  • (1) Issue d’un mouvement sportif créé en 1888 pour améliorer la santé publique par la démocratisation de la pratique sportive, la FFEPGV voit le jour en 1971, avec la réunion de plusieurs structures fédérales sportives. La fédération a pour vocation d’organiser des activités physiques et sportives, orientées vers les loisirs et le bien-être. Elle est reconnue d’utilité publique depuis 1976, et compte près d’un demi-million de licenciés et pratiquants à travers 5 600 clubs. Les cours sont délivrés dans chaque club par des animateurs sportifs formés et diplômés par la Fédération.

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