Vignobles : Les vignerons de Saint-Sardos luttent pour la survie de leur cave

Pas question de céder au pessimisme ! Photo @LAUZIN

Indissociable de l’histoire du vignoble, mais aussi de son présent puisqu’elle en couvre plus de 90 % des surfaces cultivées, la cave coopérative de Saint-Sardos est confrontée à de sérieuses difficultés financières. Les causes : “L’impact du dérèglement climatique, qui a entraîné plusieurs années de petite récolte, en particulier la sécheresse et l’inflation, qui a fait augmenter les coûts tandis que le pouvoir d’achat des consommateurs diminuait.” Aujourd’hui cette coopérative qui compte 43 viticulteurs et 9 salariés est en danger.

Reconnu en appellation depuis 2011, le petit vignoble de Saint-Sardos, fondé au moyen-âge par les moines de l’abbaye cistercienne de Grandselve, se dresse sur la rive gauche de la Garonne, au cœur des plateaux et collines de la Lomagne. Il appartient ainsi à la mosaïque des terroirs du Sud-Ouest, constituée de seize appellations d’origine protégée (AOP) et de douze indications géographiques protégées (IGP).

Couvrant quelques 130 hectares de vignes, répartis en îlots au milieu des autres cultures, l’AOP Saint-Sardos “donne vie à des vins rouges ou rosés issus d’un assemblage unique en France entre le tannat et la syrah.” Cette originalité, “on la doit à la cave des Vignerons de Saint-Sardos (créée en 1955, NDLR) qui, après les grandes gelées de 1956, a patiemment reconstruit un vignoble patrimonial, dont la position de carrefour, entre les mondes atlantiques et continentaux, a fait l’identité : le tannat y est présent depuis le début du XVIIIe siècle, la syrah depuis 1850.”

“Conserver un modèle de ruralité vivante”

Une tradition qui se transmet de génération en génération et un assemblage unique ! Photo @LAUZIN

Aujourd’hui, l’équipe en place apporte des solutions, mais elle a besoin de temps afin de les mettre en place et d’en ressortir les effets bénéfiques. Pour le président de la coopérative, Romain Miramont, “si la cave venait à disparaître, cela sonnerait le glas de l’appellation. Mais nous sommes tous mobilisés pour que cela n’arrive pas. Nous avons restructuré notre pôle commercial afin d’ouvrir de nouveaux marchés. Et nous avons sensibilisé les élus et nos partenaires à notre situation. Nous sommes animés par des valeurs d’entraide et de solidarité (…) De même, nous entendons montrer qu’il est possible de conserver un modèle de ruralité vivante à moins d’une heure d’une métropole telle que Toulouse !”

Il est ainsi utile de ne pas oublier qu’au-delà des “grands noms” du vignoble d’Occitanie, il existe également des terroirs plus confidentiels mais qui méritent également toute notre attention. A Saint-Sardos, la production “est volontairement mesurée et encadrée avec pour maitre mot la recherche de la qualité.” 75 % du vignoble est cultivé de façon raisonnée, et 25 % est conduit en agriculture biologique. Souhaitons donc bon vent (d’Autan) à la cave coopérative de Saint-Sardos !

Ph.-M.

Découvrir Saint-Sardos : https://www.saint-sardos82.fr/

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