En France, 2 millions de personnes âgées vivent sous le seuil de pauvreté, la région Occitanie est particulièrement touchée. Une pauvreté qui entraîne des conséquences alarmantes pour les aînés : privation d’alimentation, de sorties, aussi de liens sociaux. Les fêtes de fin d’année sont une période particulièrement difficile à vivre, pour ces aînés les plus fragiles souffrant d’isolement. Dans le Tarn-et-Garonne, comme ailleurs en Occitanie, l’association des Petits Frères des Pauvres Occitanie se mobilise pour rompre l’isolement des aînés pendant les fêtes de fin d’année.
Tout au long de l’année, et en particulier en fin d’année, les 39 équipes locales des Petits Frères des Pauvres d’Occitanie organisent des actions solidaires pour lutter contre la solitude des personnes âgées et isolées. Ateliers créatifs autour de Noël, repas de réveillon au restaurant, distributions de colis et rencontres à domicile… sont organisés avec le soutien de partenaires en Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon, tels que la CFPPA Tarn-et-Garonne et la Mairie de Toulouse.
En Occitanie : 39 équipes locales, 1364 bénévoles…
“Cette année, notre association a publié un rapport alarmant (*) sur la pauvreté des plus de 60 ans. Nombre d’entre eux se privent de loisirs, de sorties, et ne sont pas en mesure d’offrir des cadeaux à leurs proches. Les fêtes de fin d’année sont une période essentielle pour notre association afin de créer de beaux moments de convivialité et de partage et redonner goût à la vie, notamment grâce aux rencontres que nous organisons”, explique Célina Sampédro, directrice régionale adjointe des Petits Frères des Pauvres Occitanie.
Petits Frères des Pauvres Occitanie ce sont 39 équipes locales et à l’engagement de 1364 bénévoles, qui contribuent à l’organisation de nombreux évènements solidaires et animations (625 au total dans la région), “pour apporter chaleur, réconfort et convivialité aux personnes âgées isolées.” à Blagnac, Montauban (atelier de décorations de Noël), Limoux ou Pèzenas (repas festifs au restaurant), etc.
… Et toujours plus de séniors à accompagner
Cependant, pour répondre à la hausse du nombre de personnes accompagnées en Occitanie (1 656 en 2023 contre 1 630 en 2022), l’association lance un appel à bénévoles. Les besoins sont particulièrement urgents dans le Gers, le Tarn-et-Garonne et l’Hérault. “Nous invitons chacun à se mobiliser en devenant bénévole, ne serait-ce que pour quelques heures, afin d’apporter un peu de chaleur et de joie à nos aînés. À l’occasion des fêtes, pour que Noël soit une fête pour tous, mais également tout au long de l’année. Ce sont ces petits gestes qui nous permettent au quotidien de redonner une place essentielle à nos aînés dans la société”, explique Florence Fittere, coordinatrice de Développement Social de l’association en Occitanie.
L’appel à bénévoles est lancé sur le site TousBenevoles.org.
Tous les ans, autour du 1er octobre, à l’occasion de la journée internationale des personnes âgées, les Petits Frères des Pauvres publient un rapport consacré aux personnes âgées. Cette 9ème édition dresse un état des lieux de la pauvreté des personnes de 60 ans et plus, et décrypte leurs conditions de vie et leurs privations.
Des constats plus alarmants chaque année
En cet hiver 2024-2025, les constats sont alarmants. Après s’être stabilisé pendant plusieurs années autour de 8 %, le taux de pauvreté des personnes âgées est en hausse depuis 2015, pour atteindre aujourd’hui les 11 % et jusqu’à 18 % pour les aînés vivant seuls. En 2024, on estime à environ 2 millions les personnes de 60 ans et plus qui vivent sous le seuil de pauvreté (fixé à 1 216 € pour une personne seule).
Le minimum vieillesse, l’allocation destinée aux personnes âgées aux retraites les plus faibles, est à 1 012 € c’est-à-dire plus de 200 € inférieur au seuil de pauvreté. Le rapport de Petits Frères des Pauvres constate notamment que : 69 % des personnes âgées pauvres ont connu au moins une privation ces douze derniers mois : lien social, chauffage, alimentation, santé. 37 % des personnes âgées pauvres se sentent abandonnées au sein de la société. Un sentiment d’abandon plus fort en milieu rural. Plus d’une personne âgée pauvre sur deux ne bénéficie d’aucune aide et s’estime mal informée (58%), mais seulement 31% d’entre elles souhaitent être accompagnées pour connaître leurs droits.
Aussi, au-delà de ses actions d’urgence, l’association “appelle dès aujourd’hui à une grande mobilisation citoyenne pour une vieillesse digne au travers une pétition qui réclame la revalorisation du minimum vieillesse à hauteur du seuil de pauvreté. Il est urgent que les acteurs publics, les autorités politiques et les citoyens agissent contre la pauvreté des personnes âgées.”
L’intégralité du rapport : https://1eroctobre.petitsfreresdespauvres.fr/
Philippe MOURET
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