Rentrée : Nouvelle campagne contre le harcèlement scolaire et initiatives locales

Photo : @Michel Jauzac/CD66

“La lutte contre le harcèlement à l’École sera toujours au cœur de mes priorités. Je lance ce matin une campagne choc pour que plus personne ne puisse passer sous silence ce poison qui peut briser des vies et des familles. Pour que les souffrances et les appels à l’aide exprimés par nos enfants soient toujours entendus. Et une protection toujours apportée” affirme le Premier ministre démissionnaire, Gabriel Attal, sur le réseau social X. Et à Perpignan, Hermeline Malherbe a lancé “un programme de lutte contre le harcèlement basé sur la participation des collégiennes et collégiens” : stop-harcelement66.fr.

“Nous croyons en la force du collectif et face à la loi du silence autour du harcèlement, nous avons décidé d’inciter les jeunes, victimes ou témoins, à se confier explique la présidente du Conseil départemental des Pyrénées-Orientales.

Pour “rompre la loi du silence…”

Selon la première enquête nationale sur le harcèlement (réalisée en novembre 2023 auprès de 21 700 élèves du CE2 à la Terminale) 5 % des écoliers du CE2 au CM2, 6 % des collégiens et 4 % des lycéens sont considérés comme “victimes de harcèlement.” Pour rompre la loi du silence autour de ce phénomène très grave, le département veut “donner directement la parole aux jeunes”, avec la création de stop-harcelement66.fr , pour que chacun puisse partager ses mots contre le harcèlement et participer à un projet artistique de prévention contre le harcèlement scolaire.

“En donnant la parole aux jeunes, c’est avec la force du collectif que le département souhaite combattre ce fléau. Ils pourront s’exprimer artistiquement par différents moyens afin de dénoncer le harcèlement et contribuer à la sensibilisation autour du sujet et participer à la composition d’une chanson, avec un artiste interprète, engagé et de renom. Une journée d’échange sera organisée avec les collégiens pour échanger autour des contributions recueillies.”

Photo : @Michel Jauzac/CD66

Au lycée Albert-Camus de Perpignan, Hermeline Malherbe (accompagnée de Marie-Pierre Sadourny, élue départementale en charge de l’éducation et de la jeunesse et de Anne-Laure Arino, directrice académique des services de l’Education nationale) a présenté et a remis aux collégiens le livret “Stop harcèlement” qui sera distribué aux presque 20 000 éléves des collèges des Pyrénées-Orientales.

Ce livret aborde la question du harcèlement en expliquant de façon pédagogique ce fléau et que chacun est concerné : celui qui est harcelé, celui qui pourrait l’être, celui qui en est témoin et son entourage. Il donne des clés aux victimes, aux témoins et ceux qui harcèlent “sans le savoir.” Le livret apporte des conseils aux parents et des ressources face au harcèlement. Il propose également un “harcèlomètre” pour aider à reconnaître les comportements toxiques envers soi.

Photo : @Michel Jauzac/CD66

L’actualité a quelque peu fait passer au second plan cette “grande cause nationale 2024.” C’est d’ailleurs à ce sujet que, fraîchement nommée à son poste, la ministre de l’Education Nicole Belloubet désormais démissionnaire avait consacré son premier déplacement.

Ce lundi 2 septembre (jour de la Rentrée des classes), Gabriel Attal a donc dévoilé la nouvelle campagne “choc” destinée à lutter contre le harcèlement scolaire, notamment avec un clip dont les scènes reprennent les propos des victimes de harcèlement qui appellent le 3018, le numéro téléphonique dédié au harcèlement.

Plus d’un million d’enfants sont victimes de harcèlement chaque année en France. Et la dernière année scolaire avait été marquée par plusieurs faits dramatiques, dont le suicide du jeune Lucas (13 ans) par pendaison à son domicile dans les Vosges.

La Région Occitanie soutient les initiatives

En Occitanie, depuis décembre 2023, la lutte contre le harcèlement et les cyberviolences a intégré l’appel à projets Occit’avenir. Les élus régionaux ont ainsi décidé de soutenir 45 projets lycéens à hauteur de 120 000€. “Ils visent à lutter contre les discriminations et à mieux comprendre les mécanismes du harcèlement scolaire, pour y faire face plus efficacement par la sensibilisation et la mise en place d’actions concrètes.”

Quelques exemples : Le lycée Raymond-Savignac à Villefranche-de-Rouergue (Aveyron) a été soutenu pour son projet de sensibilisation contre le harcèlement “Faire du mal, c’est pas banal” à hauteur de 1 300€. Le lycée Garcia-Lorca à Théza (Pyrénées-Orientales) a bénéficié de 2 700€ pour son projet pédagogique global de lutte contre le harcèlement scolaire et le cyberharcèlement. Le lycée de Touscayrats à Verdalle (Tarn) a vu son spectacle didactique sur le cyberharcèlement “L’enfer, c’est les autres” a reçu une aide de 3 800€.

Sur le site du ministère : https://www.education.gouv.fr/non-au-harcelement

Philippe MOURET

Numéro unique pour les jeunes victimes de harcèlement et de violences numériques – Appel gratuit et anonyme : 3018 (Accessible 7 jours sur 7 de 9 h à 23 h)

Un manga à ne pas manquer

Un thème (hélas) universel ! Pour sensibiliser la jeunesse, on peut aussi passer par le manga. Ainsi, les éditions Vega / Dupuis, vont publier “Cicatrices” de Brandon Arias qui aborde des sujets forts (harcèlement, exclusion et solitude, transidentité…) avec délicatesse et intelligence et sait porter son attention sur chaque personnage :

“Cicatrices” raconte une histoire d’amour entre deux collégiens, Kyonosuke et Akira, dans une petite ville de la campagne japonaise. Kyonosuke est un jeune garçon dont une partie du visage a subi une greffe de peau, et se voit traversée d’une importante cicatrice. Akira est une jeune fille trans de la même école. Kyonosuke fait face aux brimades de ses camarades tandis qu’Akira subit les coups de son père qui ne reconnaît pas son identité sexuelle.

Leur rencontre et le début d’une relation amoureuse vont les amener à tenter de fuir cet environnement toxique. Mais sont-ils capables de s’accepter et d’accepter l’autre autant qu’ils le pensent ?

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Livre : Harcèlement scolaire, plongée caméra au poing