Montagne : Le pastoralisme, un “atout essentiel” pour les Pyrénées

Photo © Préfecture d'Occitanie et de la Haute-Garonne

Au-delà des enjeux d’avenir partagés par l’agriculture en général, certains sont plus spécifiques aux systèmes pastoraux pyrénéens. Notamment les filières d’écoulement de proximité des produits pastoraux (viande, lait, laine et cuir) ou la reconnaissance et la mise en valeur des aménités du pastoralisme pyrénéen. Le Plan Avenir Pastoralisme vise à identifier les actions prioritaires à mener, en s’appuyant sur cinq piliers.

C’est le Col du Soulor, dans les Hautes-Pyrénées (bien connu des amateurs du Tour de France cycliste), lieu de passage entre l’Occitanie et la Nouvelle-Aquitaine, qui avait été choisi pour servir de cadre à la signature d’un plan impliquant les deux régions. La signature de ce plan, en présence de tous les élus concernés (1), a mis en exergue la place essentielle du pastoralisme dans les Pyrénées : “La sauvegarde de l’agriculture de montagne est une priorité”, affirme ainsi Carole Delga, présidente de la Région Occitanie Pyrénées-Méditerranée.

C’est au Col du Soulor que les élus ont signé le Plan Avenir Pastoralisme pour les Pyrénées. Photo © Préfecture d’Occitanie et de la Haute-Garonne

Pour “un usage partagé et harmonieux de ces espaces”

“Le Plan Avenir Pastoralisme (…) cimente une double reconnaissance. Celle de l’engagement financier de l’Etat, des Régions et des départements pyrénéens envers le monde pastoral et celle du rôle central du pastoralisme dans les Pyrénées et la raison de notre communauté pyrénéenne”, a commenté Philippe Lacube, président de l’association des Chambres d’Agriculture des Pyrénées.

Et pour Pierre-André Durand, préfet de la région Occitanie : “Les enjeux portent d’abord sur les outils et équipements permettant l’activité pastorale en estive, puis sur la valorisation des produits agro-alimentaires issus de cette activité, filières spécifiques au massif des Pyrénées. Mais il est également essentiel de faire connaître au plus grand nombre l’importance du pastoralisme dans la qualité et l’entretien de ce bien commun que sont les Pyrénées, auxquelles nous sommes si attachés, en diffusant des messages favorisant un usage partagé et harmonieux de ces espaces. Le Plan Avenir Pastoralisme, construit collectivement, répond à ces trois ambitions.”

Dans les Pyrénées, 7 200 éleveurs et bergers

Dans les départements pyrénéens, à cheval sur deux régions (Occitanie et Nouvelle-Aquitaine) le pastoralisme concerne 7 200 éleveurs et bergers, 13 000 actifs agricoles et 40 3000 emplois directs et indirects. Et les transhumances concernent un total de 100 000 bovins et 520 000 ovins.

Le pastoralisme, affirme le Plan Avenir Pastoralisme “dans sa dimension collective et même s’il est très diversifié, est une spécificité et un atout des Pyrénées.” Et il est essentiel de le faire savoir et de le faire comprendre, face à un public qui ne comprend pas toujours ce particularisme séculaire :

“Entre agribashing et partage de l’espace pastoral, avec de plus en plus d’usagers qui n’ont ni les codes, ni la connaissance du milieu montagnard, l’élevage pyrénéen multiplie les initiatives de communication” mais celles-ci “gagneraient à être mutualisées, coordonnées et dupliquées sous une bannière commune.”

Illustration, Photo DR

Un front uni de tous les élus pour préserver le pastoralisme

En effet, le pastoralisme est un “pilier fondateur” de l’attractivité touristique de ces territoires par les aménités qu’il génère : biodiversté, produits de qualité, protection contre les incendies et les avalanches, milieux ouverts et accessibles

C’est ce que confirme Sébastien Vincini, le président du conseil départemental de Haute-Garonne : “Nous sommes convaincus que le pâturage est indispensable au maintien de l’agriculture de montagne, à la biodiversité pyrénéenne et à la qualité des paysages”, a-t-il dit.

Une conviction que partagent tous les élus présents au Col du Soulor dont le président du département des Hautes-Pyrénées, Michel Pélieu : “(…)L’élevage en montagne est l’activité qui, par essence, répond à toutes les préoccupations d’aujourd’hui : respect de l’environnement, bien-être animal, refus d’une logique de production intensive…”

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Philippe MOURET

(1) Carole Delga, présidente du conseil régional d’Occitanie, Christine Téqui, présidente du conseil départemental de l’Ariège, Hélène Sandragné, présidente du conseil départemental de l’Aude, Sébastien Vincini, président du conseil départemental de la Haute-Garonne, Jean-Jacques Lasserre, président du conseil départemental des Pyrénées-Atlantiques, Michel Pélieu, président du conseil départemental des Hautes-Pyrénées, et Hermeline Malherbe, président du conseil départemental des Pyrénées-Orientales.

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