Une pétition présentée par la Confédération paysanne et le Modef (Mouvement de défense des exploitants familiaux) a déjà réuni plus de 52.000 signatures sur mesopinions.com. Et cette semaine, la mobilisation en faveur de l’élevage en plein air s’est accélérée avec des rassemblements à Auch (Gers) et Cahors (Lot).
“On est en train de faire payer à l’élevage de plein air les conneries de l’élevage industriel, qui n’a tiré aucune leçon des crises précédentes. On nous fait abattre des animaux sains et on voudrait nous faire enfermer nos volailles alors que tous les foyers ont démarré dans des élevages en claustration. Nous ne serons pas les dindons de cette très mauvaise farce” commente Pierre Dufour, co-porte parole de la Confédération Paysanne du Lot.
Déjà deux millions de volailles ont été abattues
Si elle est occultée par la crise du Covid-19, l’épidémie d’influenza aviaire n’en est pas moins importante : À la date du 25 janvier, 2 millions de volailles (essentiellement des canards) avaient été abattues dans le Sud-ouest sur ordre de l’administration, suite à la détection de foyers ou de manière préventive pour limiter la propagation du virus.
Et selon les chiffres du ministère de l’Agriculture : À la date du 4 février, “la France compte 447 foyers d’influenza aviaire hautement pathogène en élevage confirmés par le laboratoire national de référence (LNR) de l’Anses.” Les foyers se répartissant ainsi : 434 foyers en élevage dans le Sud-ouest (*), 13 foyers hors Sud-ouest et 11 cas ont par ailleurs été enregistrés dans la faune sauvage.
Juien Denormandie est venu… et n’a pas convaincu
Le ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation, Julien Denormandie (à qui est destinée la pétition de la Conf’ et du Modef), s’est rendu successivement dans les Landes le 8 janvier puis dans le Gers le 11 janvier, “afin d’exprimer le soutien de l’État aux filières avicoles touchées de plein fouet par cette nouvelle épizootie d’influenza aviaire hautement pathogène.”
Mais les mesures de confinement des volailles et l’abattage préventif ne recueillent pas tous les suffrages. Loin de là : “Alors que tous les foyers ont démarré dans les filières industrielles, celles-ci refusent de se mettre en question et attaquent une fois de plus l’élevage en plein air. La réponse aux crises sanitaires n’est pas de mettre les animaux en bâtiment et d’abattre massivement des animaux sains”, souligne-t-on à la Confédération paysanne.
“L’élevage de plein air n’est pas le problème. C’est la solution !”
Et le syndicat professionnel affirme que “d’autres pistes existent pour éviter ce type d’épidémies : baisser la densité d’animaux élevés, réduire les transports d’animaux vivants, revoir la segmentation des filières et la spécialisation des territoires, augmenter le revenu des exploitants et prévoir des prix rémunérateurs, augmenter la diversité et la rusticité des animaux d’élevage…”
Et de conclure sur une punch line sans équivoque : “L’élevage en plein air n’est pas le problème. C’est la solution !”
Dans le même temps, le Comité Interprofessionnel des Palmipèdes à Foie Gras (Cifog) demande à l’Etat la création d’un groupe de travail afin d’étudier la possibilité à l’avenir de vacciner les volailles contre l’influenza aviaire…
Philippe MOURET
(*) 335 dans les Landes, 45 dans les Pyrénées-Atlantiques, 44 dans le Gers, 7 dans les Hautes-Pyrénées, 2 dans le Lot-et-Garonne et 1 en Haute-Garonne.
Rappel du ministère de l’Agriculture : Le virus de l’influenza aviaire (H5N8) atteint exclusivement les oiseaux ; il n’est pas transmissible à l’homme qui peut consommer en toute sécurité de la viande d’origine aviaire, des œufs, du foie gras et plus généralement tout produit alimentaire de volaille.
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