L’auteure est habitée par une intime conviction : “La cuisine, c’est beaucoup plus que des recettes, c’est le goût de la vie…” Et Noha Baz a mille vies en vingt-quatre heures : pédiatre, autrice, cuisinière, grand-mère. Un jour à Paris, un autre à Genève. Un autre à Beyrouth où elle soigne avec son mari les enfants les plus pauvres dans le cadre de son association Les Petits Soleils.
Lorsqu’elle s’envole pour le Liban c’est avec ses valises bourrées à craquer de médicaments introuvables là-bas et elle en revient chargée de provisions de bouche levantines. Elle est capable de rassurer au téléphone une maman inquiète pour son nourrisson souffrant d’une bronchiolite tout en pétrissant des manakiches au zaatar.
Une part vitale de la culture libanaise…
Dans son Goûts du Liban (Mango éditions), elle écrit : “La gastronomie libanaise célébrée dans le monde entier est devenue pour les libanais, au même titre que l’art et la musique, une patrie fédératrice, un pays refuge qu’aucune guerre ni aucune explosion ne peuvent ébranler.”
Assurément, Noha Baz est une passeuse de mondes, de goûts, de cultures. Médecin pédiatre, elle est aussi diplômée des hautes études du goût et de gastronomie de l’université de Reims !
C’est aussi toute la force de son livre (cuisiné à quatre mains, avec le chef Joe Barza) d’offrir “les madeleines de Proust” de femmes et d’hommes d’origine libanaise qui évoquent leurs souvenirs de cuisine, leurs plats favoris et les images sensorielles auxquelles ils sont rattachés.
On découvre ainsi la passion du musicien Ibrahim Maalouf pour, ce fromage frais qu’est le labneh ou le plat préféré de l’architecte Hala Wardé : les lentilles aux blettes et carottes citronnées. “Goûts du Liban”, un livre haut en couleurs, à savourer sans modération, un livre unique, gourmand et riches en rencontres !
Preuve s’il en fallait encore, que les nourritures terrestres peuvent faire très bon ménage avec celles de l’esprit…
Ph.-M.
Ne pas oublier les photographies qui accompagnent les recettes, signées Aline Princet.
Les Prix Méditerranée :
Boualem Sansal, Prix Méditerranée pour Abraham ou la cinquième Alliance (Gallimard), Alesio Forgione, Prix Méditerranée étranger pour Napoli mon amour (Denoël), Aurélien Manya, Trois cœurs battant la nuit, (Editions l’Arpenteur) , Michel Canesi & Jamil Rahmani, Ultime preuve d’amour (Editions Anne-Carriere), Yves Roman, Cicéron (Fayard), Gabriel Zimmermann, Lapidaires (Edition Tarabuste) , Caroline Chemarin,Prix Méditerranée Roussillon pour Les facéties et paysages contés en Pyrénées-Orientales et Eric Dupuis , Apaches (Les Presses du Midi). Plus de détails dans l’article ci-dessous :
En tournant quelques pages :
Livres : Intimes et sincères, de “Petits éloges amoureux” à partager
Livres : Le passionnant récit d’une polémique vieille de cent ans
