Cet été vaut bien un fromage (1) : Le Pélardon, dans les pas d’une éleveuse cévenole

Camille Davoult en compagnie de ses chèvres : l’histoire d’un rêve d’enfance devenu réalité. Photo DR

Parmi celles et ceux qui font vivre la tradition, Camille Davoult, présidente de l’AOP Pélardon et productrice engagée installée à Saint-Roman-de-Tousque (Lozère), porte haut les couleurs d’un savoir-faire ancestral et d’un engagement collectif exemplaire pour ce fromage de terroir porté par des producteurs passionnés.

Camille Davoult incarne l’histoire d’un rêve d’enfance devenu réalité. Passionnée par l’élevage depuis l’âge de 5 ans, elle n’a jamais perdu de vue cet idéal. Après une carrière en tant que directrice de la fromagerie des Cévennes, elle saisit l’opportunité de reprendre une exploitation caprine à la suite du départ en retraite d’un collègue de la coopérative.

Photo AOP Pélardon DR

Pour elle, il ne s’agissait pas d’un changement de cap, mais bien de l’accomplissement d’une vocation. Aujourd’hui installée sur la corniche des Cévennes, au sud de la Lozère, Camille gère une ferme de 80 hectares majoritairement boisée de châtaigniers. Dans ce territoire à la fois rude et préservé, elle élève une centaine de chèvres selon des principes agroécologiques exigeants, valorisant au maximum les ressources naturelles de son environnement d’exception.

Pour Camille Davoult, le choix de l’AOP Pélardon s’est imposé comme une évidence. “L’AOP donne du sens à notre travail”, affirme-t-elle, soulignant son rôle essentiel dans la valorisation du territoire, la transmission du savoir-faire et la garantie de qualité pour le consommateur.

L’AOP Pélardon, un pilier pour l’élevage en Cévennes

Sans ce label, estime-t-elle, l’élevage caprin serait menacé dans des zones aussi exigeantes que les Cévennes. Présidente engagée de l’AOP, Camille est également très active au sein du conseil d’administration de la coopérative et trésorière de la CUMA.

Malgré la solitude de son exploitation, elle se sent portée par la force du collectif : “Le collectif, c’est ce qui rend notre métier possible”, dit-elle. Animée par une passion profonde pour la nature et ses cycles, elle voit son travail comme une quête d’équilibre entre intuition, observation et rigueur. Chaque jour, elle compose avec les saisons, les caprices du climat et les besoins changeants de son troupeau pour produire un lait d’excellence. Un métier exigeant, mais infiniment vivant.

À déguster jeune ou affiné, en salade ou sur une tranche de pain avec un filet de miel, le Pélardon séduit tous les palais. Il est à retrouver dans les supermarchés locaux, chez Biocoop, Grand Frais, ainsi que chez les fromagers.

Dernière minute : Ce dimanche 8 juin, à l’occasion du centenaire de l’AOP Roquefort (on vous en parlera bientôt !), se tiendra à Roquefort-sur-Soulzon (Aveyron) le grand pique-nique des produits d’excellence d’Occitanie – un rendez-vous festif et gourmand qui rassemble le meilleur du terroir occitan sous Signes Officiels de Qualité et d’Origine (AOP, IGP, Label Rouge, Bio). À cette occasion, le Pélardon sera au cœur de l’événement, aux côtés des autres produits phares de la région.

Philippe MOURET

(*) Cette saison 2025, ne manquez pas les événements autour du Pélardon : Dimanche 8 juin – Pique-nique des Qualivores : sur le site de Roquefort sur Soulzon, pendant la fête des 100 ans du Roquefort.

Un peu d’Histoitre :

Pélardou, Péraldou, Péraldon, Péraudon… Ce n’est qu’à la fin du XIXᵉ siècle que ce fromage de chèvre languedocien obtient son nom définitif : le Pélardon. À l’origine confidentielle, sa production s’est développée à partir des années 1970 avec la professionnalisation de l’élevage caprin dans la région. Aujourd’hui, la notoriété de ce petit fromage a dépassé les frontières des Cévennes. Cette reconnaissance est marquée par l’obtention de l’appellation d’origine protégée (AOP) en 2001.

Le Pélardon est un savoir-faire propre aux producteurs du Languedoc. Après la traite, le lait est caillé puis moulé à la main. Cette méthode de fabrication donne au fromage sa texture onctueuse. Commence ensuite le temps de l’affinage, d’une durée minimum de 11 jours. Pendant cette période, les fromages sont retournés régulièrement pour assurer une maturation homogène. Le Pélardon s’apprécie à plusieurs stades d’affinage, au goût plus ou moins marqué. À 11 jours, le Pélardon a une croûte fine, parsemée de moisissures blanches ou bleues.

Il est un ingrédient de choix dans de nombreuses recettes occitanes comme la tarte fine d’oignons doux ou les crostinis aux haricots de Castelnaudary.

Selon le ministère de l’Agriculture, l’AOP Pélardon c’est : 66 producteurs de lait; 51 producteurs fermiers; 2 ateliers de fabrication; 1 atelier d’affinage; 282 tonnes commercialisées en 2022.

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