La montagne est un territoire préservé, pourtant chaque année, des tonnes de déchets sauvages y sont collectées. La pollution sauvage de montagne a un impact sur les écosystèmes aquatiques de la planète et la biodiversité. Les Rencontres Pyrénéennes Montagne Zéro Déchet, organisées à Foix (Ariège) le 31 mars prochain, seront l’occasion d’échanger, de partager des bonnes pratiques et de découvrir des outils concrets pour agir ensemble. Objectif : “zéro déchet sauvage en montagne en 2030 !” Perrine Laffont, championne olympique de ski de bosses, sera la marraine de cette journée.

Un mégot jeté du télésiège, un paquet de mouchoirs qui tombe de la poche pendant qu’on skie, un emballage de pique-nique qui reste dans la nature après une sortie VTT : en montagne aussi, les déchets sauvages peuvent se multiplier. Et ils sont même particulièrement visibles sur des sites aussi naturels.

Objectif “Zéro déchets sauvages en montagne”

Depuis 25 ans, chez Mountain Riders, on imagine la montagne de demain. “Une montagne propre, une montagne pour s’émerveiller, une montagne pour tous.” Acteur essentiel au départ du cycle de l’eau “la Montagne s’engage, d’une seule voix, à atteindre en 2030 : zéro déchet sauvage en montagne. Forts de cet engagement, les acteurs publics et privés, entendent rendre la montagne comme seul territoire vierge de toute pollution sauvage” explique Emilie Maisonnasse, responsable du Projet Montagne Zéro Déchet.

L’année 2024 a marqué la première étape de la trajectoire vers cet objectif avec dix-huit tonnes de déchets sauvages collectées lors des 82 ramassages d’envergure. Témoignant d’une mobilisation encore plus forte cette année pour la dépollution ; plus de 4 700 participants dans 82 destinations ont participé à des opérations de ramassage.

“Les ramassages de déchets sont l’occasion de rassembler tous les pratiquants de la montagne et de vivre la montagne d’une autre manière, en prenant soin d’elle. Ces moments fédèrent autour d’un même objectif” précise-t-on chez Moutain Riders. Les participants arpentent les domaines skiables, à la recherche de déchets sauvages puis pèsent et trient les déchets sur une bâche géante grâce à une méthode scientifique appelée la “caractérisation” (*).

Rendez-vous le 31 mars à Foix (Ariège)

Le 16 mars 2023, de nombreux acteurs de la montagne se sont engagés autour d’un programme “zéro déchets”, à travers la signature d’une charte nationale, et la création de plans d’actions par filières professionnelles. Le but : la réduction des déchets sauvages à la source. Avec une philosophie : “Pour cesser de ramasser, il s’agit de fermer le robinet.”

Les rencontres nationales Montagne Zéro Déchet ont lieu désormais chaque année en mars pour rassembler les parties prenantes et concrétiser ensemble cet objectif. Le tout, sous l’animation de Mountain Riders qui s’est fixé une trajectoire ambitieuse pour rendre la montagne vierge de toute pollution : ramasser 40 % de déchets sauvages en moins en 2026, 70 % en 2028 et… 100 % en 2030 !

Le rendez-vous 2025 aura donc lieu en Ariège, à Foix, le 31 mars prochain. Deux tables rondes seront organisées avec des témoignages d’acteurs engagés et inspirants (scientifiques, universitaires, acteurs de terrain : communes, offices de tourisme, domaines skiables, écoles de ski, associations, Parc Naturel Régional…) :

• Les grands témoins de l’engagement contre la pollution sauvage en montagne.
• Retours d’expérience sur le terrain de la lutte contre les déchets sauvages en montagne.

Label “Flocon Vert” pour trois stations des Pyrénées

La prise de conscience qu’il faut aller vers “une montagne désirable, viable et vivable dans laquelle les différentes formes du vivant cohabiteraient sans se nuire” se concrétise à travers le Flocon Vert, à la fois label et démarche de progrès pour la transition écologique des destinations de montagne. Trois stations des Pyrénées sont labellisées : Cauterets (Hautes-Pyrénées), Les Angles et Font-Romeu (Pyrénées-Orientales).

Philippe MOURET

(*) Méthode scientifique développée par l’association Mer Terre qui permet d’établir un diagnostic de la pollution sauvage. Le principe est simple : les participants vident leur sac sur une grande bâche au
sol, et classent les déchets par matériau. Cela donne les volumes et masses des déchets abandonnés en montagne. En plus, des déchets indicateurs sont comptabilisés un à un, permettant une analyse plus fine de la pollution en montagne. Des caractérisations fines permettent des plans d’actions ciblés. Les déchets sont classés en 8 grandes familles que l’on pèse et dont on estime le volume (plastique, métal, bois, papier et carton, ordures ménagères, mégots, textile, caoutchouc, verre et céramique). 30 déchets indicateurs (comme les mégots, les jalons de piste ou les canettes en métal) sont comptés un à un.

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