La crise du covid et le confinement ont révélé de profondes inégalités au sein du foyer. Dans le débat sur le monde d’après, les femmes ont été massivement écartées. Deux bonnes raisons pour le collectif toulousain Les Sororistas pour créer un concours d’écriture et redonner la parole aux femmes pour un monde meilleur.
Le confinement, révélateur d’inégalités croissantes entre hommes et femmes. Le télétravail, un privilège, évitant les coûteux allers-retours en voiture domicile-travail et protégeant du covid contrairement aux caissières, employés de commerce, plus exposés ? Pas génial pour tous… Selon l’Ined, l’Institut national d’études démographiques (INED), télétravail et confinement ont révélé de profondes inégalités… au sein du foyer.
Une femme sur trois a vu son activité professionnelle s’arrêter pendant le confinement
C’est ce que montre l’étude Coconel menée du 1er au 5 mai : une femme sur trois a vu son activité professionnelle s’arrêter (perte d’emploi, CDD non renouvelé, chômage partiel…) Chez les hommes, les conditions de ce travail à distance ont été différentes. “Pour nous, les femmes, il a fallu le plus souvent s’occuper des enfants !”, souligne d’une voix douce Julie Landès, cofondatrice d’un collectif toulousain, les Sororistas (issue du mot sororité, solidarité entre femmes).
Il n’y a qu’à voir les Une des journaux au printemps, qui faisaient la part belle aux hommes, notamment dans le débat sur le monde de demain. Les femmes, elles, on ne leur donnait pas la parole…”
Julie Landès
Selon l’étude de l’Ined, en effet, 48 % des femmes en travail à distance vivaient avec un ou plusieurs enfants au moment du confinement, contre 37 % des hommes. Avec au moins quatre heures supplémentaires à s’occuper des enfants pour la moitié des mères en télétravail… Les mêmes femmes qui ont d’ailleurs eu moins le loisir de s’isoler, ajoutant à la pénibilité de la situation. Du coup, avec les tâches ménagères qu’elles ont continué à accomplir majoritairement, les femmes ont “accusé une forte charge mentale pendant le confinement”, note Julie Landès, jeune femme de 29 ans, responsable du réseau de garages 1,2,3 Autoservice, qui a aussi été révélateur d’une autre inégalité, pointe-t-elle : “Il n’y a qu’à voir les Une des journaux au printemps, qui faisaient la part belle aux hommes, notamment dans le débat sur le monde de demain. Les femmes, elles, on ne leur donnait pas la parole. C’est pour cela qu’avec des amies (1) nous avons voulu créer un concours d’écriture pour redonner la parole aux femmes.”
Nous sommes le 31 décembre 2030. Mettez-vous dans la peau de celle que vous serez à la fin de cette décennie qui a débuté avec la pandémie covid-19, impactant la terre entière”
Pour qu’elles prennent la plume et s’expriment, ce collectif dont les fondatrices sont, de par leur parcours, “sensibles à la place des femmes dans la société”, invite les femmes, “toutes les femmes de la francophonie”, à penser le monde en 2030. Le pitch : “Nous sommes le 31 décembre 2030. Mettez-vous dans la peau de celle que vous serez à la fin de cette décennie qui a débuté avec la pandémie covid-19, impactant la terre entière. À travers un récit libre (journal, nouvelle, reportage, etc.), vous partagez votre imaginaire, vos convictions ou vos analyses. Vous racontez ce que vous avez vécu depuis le confinement de 2020 et ce qu’est devenu le monde. Par l’écriture vous participez à la création d’un monde nouveau.”