Occitanie : Le premier train hybride régional arrive dans nos gares

Train Régiolis hybride régional. Photo : Christian Creutz

La SNCF a présenté un train nouvelle génération qui a de nombreux atouts. Les premiers essais sont concluants. Les derniers tests se feront en mai en Occitanie partie prenante du projet. De quoi conforter Carole Delga, présidente de la région, et Jean-Luc Gibelin, vice-président, dans leur volonté de limiter les gaz à effet de serre.

Huit mois d’essais, 10 000 km parcourus avec un wagon laboratoire : le premier TER hybride français (électrique via les caténaires, thermique et batteries lithium-ion) est sur le point d’arriver en gare. La présentation en a été faite depuis le site Alstom de Reichshoffen et depuis le siège de Régions de France. Une mise en service est attendue pour 2023. Quatre régions ont financé l’aventure à hauteur de 16 M€ : l’Occitanie (3 M€), Grand-Est, Nouvelle-Aquitaine et Centre-Val-de-Loire.

“Une rame Lio a servi aux expérimentations”

Train Régiolis hybride régional. Photo : Christian Creutz

L’Occitanie se veut “pionnière en matière de transports décarbonnés”, selon le mot de Carole Delga. “C’est la première brique du mix énergétique que nous voulons pour la région Occitanie”, explique Jean-Luc Gibelin. Le vice-président chargé des transports ajoute que “c’est même une rame Lio de notre parc qui a servi pour les expérimentations”. C’est en effet une rame rouge avec le logo de l’Occitanie qui a été présentée, illustrant clairement l’implication de la présidente Carole Delga de lutter contre le réchauffement climatique. “Le temps d’obtenir les différents agréments, ce genre de rame pourra circuler en Occitanie d’ici fin 2023”, se félicite Jean-Luc Gibelin.

Les batteries se chargent au freinage

Ce dernier précise que les avantages de ces rames hybrides sont sensibles : “Les batteries se chargent au freinage et quand le train ralentit comme pour les voitures hybrides ou électrique. Les simulations démontrent qu’il y a environ 20 % d’économie d’énergie à la clef. Ensuite, cela signifie également une baisse des émissions de gaz à effet de serre, y compris en gare et donc en zone urbaine. enfin, cela fait beaucoup moins de bruit. A priori nous partons, pour commencer, sur vingt rames potentiellement transformables.”

Test en mai sur Toulouse-Mazamet et Toulouse-Rodez

Train Régiolis hybride régional. Photo : Christian Creutz

Ce seront des rames type Régiolis bi-mode (électrique-Diesel) transformées en hybrides, en remplaçant les moteurs thermiques Diesel par des batteries, qui, elles, sont appelées à circuler, elles et leurs soeurs à venir, sur l’ensemble du réseau SNCF, même si, évidemment, les zones rurales, non électrifiées, y voient un intérêt accru. Avant son entrée en service commercial prévue en 2023, cette première rame hybridée issue du parc régional de trains liO sera testée (sans voyageur) en mai 2022, notamment sur les lignes Toulouse-Mazamet et Toulouse-Rodez.

La SNCF veut sortir du Diesel

Pour la SNCF, ce n’est pas roupie de sansonnet. Aujourd’hui, les TER fonctionnent à l’électrique ou au bon vieux Diesel, sauf pour 230 Régiolis qui combinent les deux. Le train hybride va aider la SNCF, qui veut sortir du Diesel, à atteindre son objectif de réduction de ses émissions de 30 % d’ici 2050. Car l’électrification, à 1 M€ le kilomètre, c’était impossible à assumer pour le transporteur.

En ville, un mode zéro émission

Régiolis Premier train Hybride Alstom. Photo : Christian Creutz

Du côté de la SNCF, on confirme : “Les premiers retours d’expérience sont concluants. Les essais ont démontré que la rame se comportait conformément aux attentes. Le taux de récupération de l’énergie au freinage atteint un niveau très élevé, supérieur à 90 %, permettant une économie d’énergie jusqu’à 20 %, en fonction du parcours. Grâce à une autonomie d’une vingtaine de kilomètres, le mode zéro émission permet au train de circuler sans recourir aux moteurs thermiques.” De quoi réduire les nuisances en ville. Ce train régional hybride aura la même autonomie sur les lignes non électrifiées que la version bi-mode thermique-électrique, allant jusqu’à 1 000 kilomètres.

Et ensuite arrivera le train à hydrogène

Cette innovation en rejoint une autre : le train à hydrogène. Et surtout à hydrogène vert, qui lui a, en tout cas dans un premier temps, besoin d’être proche d’une zone d’avitaillement près de Tarbes, dans notre région donc, où se situera la partie motorisation. Alstom travaille sur 16 rames prototypes. En espérant les premiers tour de roues de ce train à hydrogène vert, produit à partir de l’hydroélectricité des barrages des Pyrénées, sur la ligne Montréjean-Luchon d’ici 2025.

Carole Delga a eu ce mot : “J’en suis convaincue, le train reste notre meilleur atout dans la bataille que nous avons engagée pour réduire l’empreinte carbone de nos déplacements. L’urgence climatique à laquelle nous faisons face nous oblige à repenser nos modes de déplacement, premier poste d’émissions de gaz à effet de serre en France. Il ne s’agit pas de moins se déplacer, mais de mieux se déplacer ! C’est tout le sens de notre Pacte vert pour l’Occitanie (…)

Olivier SCHLAMA

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