Vélos / Trottinettes : Ces “mobilités douces” devenues fléaux urbains

Image d'illustration. De plus en plus de villes interdisent vélos et trottinettes dans les zones piétonnes. Photo DR

Certains (trop) d’utilisateurs de vélos et de trottinettes ne s’assagissent pas avec le passage aux mal nommées “mobilités douces.” Slalom entre les piétons, incivilités, stationnement anarchique, on en viendrait à regretter les bagnoles. C’est dire ! Annoncés comme un avenir tout en souplesse, vélos et trottinettes sont devenus de véritables fléaux dans les zones piétonnes. De plus en plus de communes réagissent. Notamment la ville d’Agen en Lot-et-Garonne (Nouvelle-Aquitaine).

“A trottinette ou à vélo, on n’est pas dans un jeu vidéo !” clame-t-on du côté d’Amiens (Somme) où la municipalité invite les utilisateurs d’engins à 2 roues à réduire leur vitesse sur l’espace piétonnier, avec pour objectif de favoriser la sécurité de tous sur cet espace public particulier.

Après Nice, Niort, Meaux… Paris réagit aussi

Même la Ville de Paris a présenté en juin dernier son “Code de la rue” avec pour objectif de “repenser et de clarifier les règles de partage de l’espace public parisien en protégeant en priorité les piétons, particulièrement vulnérable.”

Mal préparé, mal géré, l’envahissement des zones piétonnes par des engins à deux roues crée dans de nombreuses communes des situations dangereuses et conflictuelles.

Agen, une décision pour “un usage apaisé des zones piétonnes”

Ainsi, la municipalité d’Agen pointe “trop de signalements et d’accidents impliquant trottinettes et vélos sur l’espace piéton…” Mettant notamment en avant le cas du jeune “Charly (5 ans), victime d’un grave traumatisme (lésions au foie) devant la boutique Micromania sur le boulevard de la République après une collision avec une trottinette électrique…”

Sans oublier d’autres plaintes concernant “des signalements en nombre croissant adressés auprès de la police municipale pour des accidents ou de mauvais comportements. Des livreurs de repas (motorisés ou non) roulant vite et utilisant les zones piétonnes comme raccourci pour satisfaire plus rapidement leurs clients.
Des commerçants excédés par le comportement des utilisateurs d’engins de déplacements personnels motorisés (EDPM), longeant les entrées et sorties des commerces…”

D’où la décision d’interdire “la circulation des vélos, des trottinettes et des Engins de Déplacements Personnels Motorisés (EDPM) sur l’espace public en cœur de ville.” Objectif avoué : “Retrouver la convivialité et un usage apaisé des zones piétonnes, des trottoirs pour les piétons, et en particulier les plus vulnérables : personnes âgées, enfants, personnes à mobilité réduite”, sans pour autant négliger “la politique de déplacement doux développée par la Ville d’Agen, en proposant des itinéraires de délestage afin de maintenir l’attractivité.” En cas de non-respect, l’amende sera de 150€

Le dispositif complet à Agen : https://www.agen.fr/en-ce-moment/actualites/en-zone-pietonne-le-pieton-est-roi-5499.html

La nécessité de rappeler les règles élémentaires de respect de “l’autre”

Profitant de la lutte tous azimuts menée contre la bagnole accusée de tous les méfaits, les usagers des vélos et autres trottinettes agissent désormais trop souvent avec un sentiment d’impunité, s’exonérant des règles élémentaires, sinon du Code de la Route, au moins du respect de l’autre.

Image dillustration.

Rappelons tout de même que “le code de la route s’applique de la même manière à tous les usagers (…)  Seuls les enfants de moins de huit ans sont autorisés à emprunter les trottoirs, à condition de rouler à une allure raisonnable et de ne pas gêner les piétons (…) Dans les aires piétonnes, circulez à l’allure du pas.” Mais aussi que “Les vélos doivent en priorité stationner aux emplacements qui leur sont spécifiquement dévolus.” Idem pour les trottinettes (lire plus bas).

Peut être, ainsi, les piétons et notamment ceux accompagnés de jeunes enfants retrouveront-ils les joies de la promenade en toute insouciance, sans craindre qu’un engin plus ou moins bien maîtrisé vienne les mettre en danger.

Le sujet est une réalité à travers tout le pays et certaines communes d’Occitanie pourraient s’inspirer de la décision du maire d’Agen qui, rappelons-le est lui même cycliste et développe un important réseau de pistes cyclables. Prochaine cible, les décibels excessifs des deux-roues motorisés ? Ce serait une bonne idée !

Philippe MOURET

Trottinettes : “Tout comme les vélos, il est interdit de circuler sur les trottoirs avec une trottinette électrique en agglomération. Afin de préserver la sécurité des piétons et autres usagers de la route, les conducteurs de trottinettes électriques peuvent emprunter les pistes cyclables. La chaussée peut être utilisée à son tour, avec toutefois, l’obligation pour les trottinettes électriques de respecter le sens de la circulation, les limitations de vitesse ainsi que les feux de signalisation. En ce qui concerne les zones en dehors des agglomérations, les trottinettes électriques ont l’autorisation de circuler sur les voies vertes, mais pas sur la chaussée (sauf en cas d’autorisation particulière).” Par ailleurs, “le stationnement sur trottoir va progressivement être encadré.” Plus d’infos :https://www.2roueselectriques.fr/loi-trottinettes-electriques/

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